L’Attrape-Malheur, tome 1 : Entre la meule et les couteaux

L’Attrape-Malheur, tome 1 : Entre la meule et les couteaux
Fabrice Hadjadj, illustrations de Tom Tirabosco
La Joie de lire, 2020

Sombre, très sombre

Par Anne-Marie Mercier

L’intrigue du roman tient à ce qu’est le personnage inventé par Fabrice Hadjadj : à lui tout seul il contient le cahier des charges du projet d’écriture. Un attrape-Malheur est un être que rien ne peut atteindre ni blesser directement. Inversement, il souffre à la place de ceux qu’il aime. La deuxième caractéristique fait le malheur du héros : après avoir compris qu’il pourrait mourir à leur place, ses deux parents font tout pour détruire l’amour qu’il a pour eux, pour son chien, pour une petite voisine… Se croyant trahi par tous, écrasé par la cruauté des êtres qui lui étaient les plus proches, l’enfant est recruté par un cirque ambulant. Il y développe la première caractéristique de sa nature : sous le nom de scène du « Môme même pas mal » il se produit sur la piste pour subir toute sorte d’avanies. Coupé en morceaux, jeté du haut d’une tour, noyé… rien ne l’atteint mais son cœur reste de glace, jusqu’à ce qu’il rencontre le regard d’une princesse…
Le récit est mené dans un univers médiéval sombre et cruel, dans un contexte de lutte entre différents rois (le môme en sera l’enjeu futur) et de sombres complots. La galerie de monstres du cirque est d’abord inquiétante avant de révéler des êtres qui peuvent être chaleureux (mais dont il faut tout de même se méfier). Quant au directeur du cirque, le mentor du jeune homme, il cache plus d’un secret.
Ce récit très sombre est éclairé par de beaux passages, souvent contemplatifs, comme celui-ci : « Jakob ne regarde pas les ponts mais au-dessus, dans le ciel bleu et blanc.  Des étourneaux se rassemblent pour migrer vers le sud. Ils forment une masse de points noirs qui se plie, se déplie, se replie sur elle-même, forme des volutes toujours neuves, se soulève et s’abat telle une vague en pointillé échappée de l’océan, libérée du littoral et de toute pesanteur. C’est un immense filet pour attraper les oiseaux qui s’est changé en un filet d’oiseaux qui attrape le ciel « . Les illustrations en noir et blanc (bois gravés, fusain ?) traitent l’histoire et les personnages de manière tout aussi contrastée, entre émerveillement et noirceur.
L’ensemble est très original et de plus en plus prenant. Si un héros sans affection peine à produire de l’empathie, Jakob devient au fil du roman une figure complexe et entraine le lecteur dans la confusion de ses sentiment.

 

Carmin, t.1

Carmin, t. 1: Le garçon au pied-sabot
Amélie Sarn

Seuil jeunesse, 2020

Chasse à l’enfant

Par Anne-Marie Mercier

Si le début de ce roman est assez classique et même un peu attendu (un orphelin martyrisé par un garçon brutal, dans une institution qui n’est guidée que par le souci du gain), la suite est beaucoup plus originale : l’enfant est recueilli (acheté) par un couple extrêmement riche. Ceux-ci sont des chasseurs et collectionnent des spécimens de chaque espèce que l’on voit, empaillés dans toutes les pièces de leur château sinistre. On se demande vite, avec Carmin, s’il n’est pas le prochain spécimen de leur collection.
La narration est entrecoupée de passage du journal de la femme du couple (la plus diabolique) et de dialogues entre eux (assez artificiels et agaçants – mais on devine que cela sert à désamorcer par des traits comiques ce que ces personnages pourraient avoir d’inquiétant). Bien vite, Carmin redoute de finir mal, mais la suite se complique encore… On voit paraitre de nouveaux personnages, les uns favorables, les autres hostiles, d’autres incertains, et l’on découvre que ce garçon voit des êtres étranges, minuscules, lutins ou fées, et que ce sont eux que le couple traque en espérant se servir du garçon.
A la fin du roman, après bien des catastrophes, il semble que l’auteure en ait eu assez de toute cette noirceur ; l’amie morte n’est plus morte, les méchants sont (provisoirement?) mis hors d’état de nuire, et une autre aventure commence, avec un projet de voyage lointain à la recherche des fées et du paysage de son enfance qui hante Carmin… La suite promet de belles échappées.

Ce roman a fait partie des « pépites » du Salon de Montreuil en 2020.

 

Les Royaumes de feu, vol. 11 : Le continent perdu

Les Royaumes de feu, vol. 11 : Le continent perdu
Tui T. Sutherland
Gallimard jeunesse, 2020

Dragons mous

Par Anne-Marie Mercier

J’étais curieuse de voir ce que donnait l’incursion dans le domaine des dragons de Tui T. Sutherland, auteure de la série La Guerre des clans, que j’avais trouvée assez bien faite à l’époque du premier volume. Je ne dirai rien de l’intrigue de ce volume, sinon qu’il cherche à renouveler un peu en proposant un autre espace, tout en reprenant les thèmes de la série, ni de l’univers, bien connus des amateurs, qui reprend un peu les ficelles de La Guerre des Clans.
Le livre m’est tombé des mains, tant le style et la narration sont plats. L’auteure ne nous épargne aucun détail sur les sentiments, les émotions, les intentions, les hésitations de ses personnages. Le lecteur n’a rien à deviner ni anticiper. Il faut dire que je débarquais directement dans le tome 11, et que cela ne m’a sans doute pas aidée. Mais tout cela manque de souffle et est marqué par une puérilité excessive qui ne fait pas confiance au lecteur.

Phalaina

Phalaina
Alice Brière-Haquet
Rouergue, 2020écologie

Thriller écologique : le dépassement de Darwin

Par Anne-Marie Mercier

Le début de Phalaina a des allures de « dormeur du val » : une gracieuse enfant marche seule dans une belle lumière d’automne, mais petit à petit des indices d’une catastrophe récente et d’un danger proche émergent et voilà un engrenage implacable lancé. Des assassinats violents se succèdent, générant autant de fuites de la fillette.  On est donc dans un thriller, et celui-ci est très réussi : le suspens est permanent, très efficace, et les rebondissements de l’intrigue sont souvent inattendus.

La petite fille, orpheline et muette, a des allures d’Oliver Twist. Il est question de détournement d’héritage, de savants un peu fous… La fillette se cache et est enfermée dans divers lieux, dont un horrible orphelinat dirigé par des religieuses. Elle y endure de nombreuses souffrances et apprend qu’elle ne peut se fier à personne ou presque : l’amitié et la bienveillance qui finissent par émerger dans cette noirceur sont incarnées par de magnifiques et étranges personnages, autre originalité du livre. Enfin, on découvrira seulement à la fin du roman, comme il se doit, de qui elle est la fille.
Enfin, l’arrière-plan du roman et sa thèse est celle d’une réflexion sur la cohabitation des humains avec les animaux et d’une condamnation de la prédation générale menée par l’humanité. Des métamorphoses, l’idée de l’existence d’une espèce intermédiaire entre l’homme et l’animal, d’une hybridation possible, ouvre ce beau roman sur la voie du fantastique et de la poésie.
Le récit est entrecoupé de lettres que le savant (dont on a découvert le corps assassiné au premier chapitre) avait écrites à son ami Darwin, qu’il avait accompagné dans son voyage à bord du Beagle. Chacune de ces lettres est une invitation à la réflexion :
« Chaque espèce, chaque race, possède  son propre système de survie adapté à son environnement. Certains choisissent l’attaque et deviennent des prédateurs. […] D’autres espèces préfèrent s’économiser et adoptent un comportement défensif. Ils sont a priori plus fragiles, mais la nature leur propose d’autre armes. Le camouflage, par exemple ».
Ainsi en va-t-il du phalène, papillon de nuit qui donne son titre au roman. La réflexion sur l’animal débouche sur une réflexion large sur la « sélection naturelle » théorisée par Darwin appliquée aux humains. La société est devenue l’environnement naturel des humains, au point que la mode peut y jouer le rôle du camouflage ou de son inverse : « la sélection est devenue culturelle. Elle n’en est pas moins impitoyable ».

feuilleter

 

 

Cursed, T. 1 : la rebelle

Cursed, T. 1 : la rebelle
Frank Miller, Thomas Wheeler
Gallimard, 2019

Scenario versus roman

Par Anne-Marie Mercier

Un univers médiéval où la violence règne, un peuple qui pratique une magie en lien avec les éléments naturels, persécuté et menacé d’anéantissement par un ordre religieux fanatique, une fille de prêtresse, issue de ce peuple, qui va le sauver, grâce entre autres à une épée de légende… On a de nombreux ingrédients de fantasy,  relevés par le fait que les noms d’Arthur, Merlin, Gauvain, etc. évoquent la légende arthurienne.
Mais les personnages qui portent ces noms ont peu (quasi rien) à voir avec l’histoire mythique ancienne, au point qu’on se demande si ce n’est pas un procédé purement accrocheur. Plus problématique encore, le récit est davantage un scenario qu’un roman : on lit une suite d’actions qui s’enchainent régulièrement ; en dehors de l’héroïne, les personnages ont peu de profondeur ; enfin, la crédibilité et la cohérence, même avec toutes les limites du genre, est faible.
On annonce que cette histoire sera bientôt visible sur Netflix, et c’est bien là que ce texte a sa place. Cela promet beaucoup d’action, de magie (donc d’effets spécieux) et de sang, pour les amateurs.

Tor et le prisonnier

Tor et le prisonnier
Thomas Lavachery
L’école des loisirs (mouche), 2018

Quel cirque !

Par Anne-Marie Mercier

Thomas Lavachery poursuit les aventures de Tor, l’ami des Trolls avec une nouvelle aventure à laquelle ses parents participent cette fois activement : ils ont été mis au courant dans un épisode précédent du fait que :
1 : les Trolls existent
2 : Tor est leur ami, ils sont gentils, si on l’est avec eux.
un jeune troll a été capturé par des chasseurs et vendu à un propriétaire de cirque cruel. Le père et l’oncle de Tor se font passer pour des dompteurs de lion (ce qu’ils ne sont pas) pour délivrer l’imprudent.
On retrouve la truculence des personnages, l’ « hénaurmité » des situations, et on se régale avec cette variation sur des thèmes connus.

La Malédiction des Argonautes

La Malédiction des Argonautes
Richard Normandon
Gallimard jeunesse, 2019

Bon sang, mais c’est bien sûr !

Par Anne-Marie Mercier

Troisième opus des enquêtes d’Hermès, cette nouvelle incursion policière dans la mythologie grecque commence, comme les autres, de manière tonitruante, inquiétante et comique à la fois.
C’est la panique aux enfers et Hadès est obligé de suspendre la préparation de son spectacle d’énigmes (que le jeune Éros, comme les autres olympiens, trouve ennuyeuses au possible) pour tenter de mettre de l’ordre; mais c’est, plus ou moins, en vain. Médée, jeune « fiancée » de Jason est soupçonnée d’avoir tué la fiancée officielle de celui-ci en incendiant le palais de la toison d’or. Qui est coupable ? L’enquête se rapproche de personnages importants.
Dangers, voyages, prouesses, ruses, c’est un feu d’artifice qui amène à un dénouement ingénieux, typique du roman policier à énigme : c’est toujours le coupable le plus improbable qui est le bon. Au passage, on aura révisé l’histoire complexe des argonautes et découvert le vrai motif de leur voyage : bien des surprise en perspectives, tant pour ceux qui connaissent le mythe que pour les autres.

 

 

AniMalcolm

AniMalcolm
David Baddiel
Traduit (anglais) par Rosalind Elland-Goldsmith
Seuil, 2018

Animal, mon frère

Par Anne-Marie Mercier

Malcolm n’aime pas les animaux ; ça ne l’intéresse pas et il aurait préféré avoir un ordinateur pour son anniversaire plutôt qu’un stupide chinchilla. On se doute bien qu’en littérature de jeunesse, du moins dans sa part la plus conventionnelle, ce n’est pas bien. Le pauvre Malcolm sera redressé grâce à l’intervention d’un vieux bouc croisé lors d’un séjour dans une ferme pédagogique.

Le sel de l’histoire est dans le procédé utilisé pour changer Malcolm : on le change effectivement : il subit toutes sortes de métamorphoses (tortue, cochon, singe…). Si la spécificité de ce qu’on peut imaginer être un  point de vue animal y est peu pris en compte, cela donne lieu à toutes sortes de péripéties souvent drôles et ces animaux apparaissent comme fraternels et compréhensifs. Ça ne casse pas trois pattes à un canard et Macolm est une vraie tête à claque, mais ces animaux sont vachement sympas…

La Passe-miroir, vol. 4 : La Tempête des échos

La Passe-miroir, vol. 4 : La Tempête des échos
Christelle Dabos
Gallimard jeunesse (grands formats), 2019

Vertiges baroques

Le quatrième et dernier volume de la superbe saga des aventures d’Ophélie, la jeune la passe-miroir, et de son sinistre fiancé puis époux, Thorn, est le plus long (565 pages, donc pas de beaucoup), le plus complexe, le plus sombre aussi.
On y retrouve la richesse d’invention des précédents, le foisonnement et l’ambiguïté des personnages et des sentiments. L’étrangeté de l’espace, liée à la nature des «arches», fragments d’un univers éclaté, est multipliée ici par la superposition de mondes et de réalités différentes et par le caractère mouvant des lieux, parfois même par leur effondrement. Les acteurs principaux y sont des ombres ou des échos, quand ils ne sont pas des répliques d’êtres disparus depuis longtemps ou des masques qui ont fait oublier à ceux qui les portent jusqu’à leur nom. Enfin, les différentes « familles » avec leurs différents pouvoirs sont ici rassemblées, ce qui n’est pas sans ajouter à la profusion des informations et à la nécessité de bien se souvenir des volumes précédents.
Au milieu de ce trouble généralisé, Ophélie et Thorn font figure de points fixes et restent fermes dans leur détermination : leur but est de démasquer « Dieu », qui n’a de dieu que le nom (à la suite d’une déformation linguistique intéressante), une créature éternelle qui semble devenu folle, pour l’arrêter dans son entreprise de destruction des mondes qu’elle a créés, et rendre leur mémoire aux autres dieux, esprits tutélaires et protecteurs des arches, qui sont devenus des enfants sans mémoire. Ophélie et Thorn restent fermes également dans leurs sentiments, malgré la rugosité de Thorn et la maladresse d’Ophélie, et surtout malgré la difficulté qu’ils ont à se retrouver, difficulté toujours renouvelée qui donne à ce roman une allure de roman baroque.
Mais Ophélie change ; elle murit ; elle souffre à de multiples reprises, physiquement et moralement, elle perd ses pouvoirs et perd jusqu’au langage et même l’usage de ses mains, elle subit enfin des pertes cruelles : sauver le monde a un prix et Christelle Dabos n’épargne pas ses héros, ni ses lecteurs sensibles (mais on suppose qu’ils auront grandi d’un volume à l’autre, comme les lecteurs de Harry Potter).
Il y aurait une étude à enrichir sur les réactions de lecteurs à la fin de la publication d’une série. Ceux de Christelle Dabos ont exprimé parfois leur mécontentement, sans doute pour certains  à cause de l’absence de fin heureuse et définitive. L’auteure répond sur le site consacré à son œuvre :
 » Il n’était ni possible, ni même souhaitable, d’essayer de satisfaire tout le monde. Cela aurait été renier l’histoire qui m’habite depuis douze ans. Je comprends parfaitement qu’on puisse ne pas aimer la fin d’une histoire telle qu’elle est proposée par un auteur, mais j’ai été vraiment étonnée par l’état dans lequel ça a mis nombreux d’entre vous. A aucun moment, quand j’ai écrit ce tome, je n’ai imaginé qu’il puisse être vécu d’une façon aussi éloignée de mon propre ressenti.  »
Oui, le créateur d’un monde et d’un livre a des droits sur celui-ci, comme l’illustre l’histoire d’Eulalie Dilleux, même si ses lecteurs comme les esprits de famille sans mémoire en souffrent…
On a du mal à se persuader que l’aventure est finie ;  les dernières lignes semblent d’ailleurs appeler une suite, ce qui n’est pas surprenant : l’univers créé par La Passe-miroir est si riche qu’il est susceptible d’ouvrir encore bien des portes – À suivre ?

PS:
– la couverture est aussi belle que les précédentes.
– le premier tome de La Passe-miroir vient de sortir dans la collection Écoutez lire de Gallimard Jeunesse.
– Sur le site du Petit monde de La Passe-miroir, on trouve à la rubrique FAQ des conseils sur l’écriture ou des témoignages sur son propre processus de création.
– Il y a aussi un fan-dom
– Le fan-art lié au livre montre aussi l’enthousiasme des lecteurs.

L’Anti-Magicien, t. 4 : l’abbaye d’ébène

L’Anti-Magicien, t. 4 : l’abbaye d’ébène
Sébastien de Castell
Gallimard jeunesse, 2019

« Je suis ton père »

Par Anne-Marie Mercier

Le premier volume de la série de L’Anti-Magicien, annoncée en six volumes, était prometteur, par l’originalité de ses personnages, de son univers et de son intrigue. Les deuxième et troisième volumes, tout en gardant les mêmes qualités, étaient moins denses et ralentissaient un peu le tempo. Le quatrième tome renoue avec un rythme endiablé, des rencontres avec de nouveaux personnages, souvent jeunes comme le héros, des forces inconnues, une complexité géographique et temporelle, des combats épiques…
Le mystère des êtres est au cœur de ce volume, et notamment la complexité et l’ambiguïté des relations de Kelen, avec son père et avec sa sœur. Son père semble prêt à tout pour gagner le pouvoir absolu comme chef de clan et détruire pour cela les porteurs d’ « ombre au noir » dont son fils fait partie. Sa sœur, dotée de pouvoirs magiques qu’il n’a pas, manipule Kelen, tout en l’aidant à de nombreuses reprises. Enfin, les personnages rencontrés sont autant de figure doubles, tantôt ennemies, tantôt amies, laissant le héros à sa solitude et à sa méfiance. L’abbé de cette abbaye est une autre figure paternelle, protectrice et menaçante, sombre comme le père d’un certain Skywalker… Quant au chacureuil, l’animal partenaire acariâtre de Kelen, il condense tout le désir d’union d’un garçon qui peine toujours un peu à accéder à l’âge d’homme malgré des rencontres féminines troublantes : celles-ci le renvoient toutes à son échec.
L’abbaye faite d’ombre est une belle invention, de même que les formes diverses que prend cette « ombre au noir » sur les visages – et parfois sur les corps – de ceux qui en sont porteurs. Les chemins et ponts magiques en sont une autre.  Sébastien de Castell publiant deux volumes par an fait preuve ici d’une très grande créativité et parvient à unir une complexité grandissante avec une cohérence ferme : tiendra-t-il jusqu’au sixième volume ? Kelen arrivera-t-il à maitriser ses pouvoirs ? Retrouvera-t-il celle.s qu’il aime ? Se réconciliera-t-il avec son père sans se perdre lui-même ?… (la suite au prochain).