Histoires toutes bêtes, Service Premium

Histoires toutes bêtes
Antonin Louchard
Seuil jeunesse, 2025

Service Premium
Antonin Louchard
Seuil jeunesse, 2025

Bêtes obstinées

Par Anne-Marie Mercier

Antonin Louchard est le maitre de l’absurde enfantin. Dans ce recueil de six petites histoires présentant les mêmes personnages, animaux parlants, à peine anthropomorphisés, on voit des situations catastrophiques qui se terminent pour la plupart en queue de poisson.
Dans « Je veux voler » un oisillon sur une branche appelle le grand oiseau qui vole au-dessus de lui et qu’il nomme « papa » pour qu’il lui apprenne à voler : appels, énervement, plaintes, menaces… rien n’y fait, jusqu’au moment où à force de s’agiter l’oisillon tombe… et adapte sa stratégie.
Dans « Je suis un lion », un petit canard qui se prend pour un lion rencontre un crocodile : « tu sais que tu joues avec ta vie », lui dit-il… On ne dira pas la fin, étonnante et hilarante (mais personne n’est mangé !).
Dans « Supercagoule », une poulette qui marche dans un bois enneigé, portant bien à contrecœur une cagoule tricotée rouge (et qui gratte) et des lunettes, rencontre un loup qui veut la manger : qui gagnera ? la poule, bien sûr.
Dans « Patate », un chien (appelé Patate) refuse de rapporter la balle, le maitre s’énerve, créant le chaos, le chien reste stoïque, à un détail près.
Le « Répétou » est un cauchemar que bien des enfants connaissent et pratiquent : chaque fois qu’on lui parle, il répète les derniers mots… et c’est contagieux.
Quant à l’histoire de Cui-cui le petit chien, elle présente le cas d’un chien qui ne sait plus aboyer et ne peut dire que « cui-cui », jusqu’à ce qu’on l’emmène chez un orthophoniste pour animaux où il retrouve d’autres espèces minées par un problème similaire. Il sort guéri, enfin, presque…
Ces personnages animaux tout simples et ronds, la plupart du temps sans accessoires, ont du caractère et avancent sur une ligne et un décor simplissime dans les doubles pages, de la gauche vers la droite, bravement jusqu’au bout. C’est tout bête et d’une logique imparable.
Service Premium, dans le même format carré, reprend les mêmes personnages. Ceux-ci font la queue (on ignore pour quoi jusqu’à la dernière page) et empêchent le petit canard pressé et porteur d’un colis urgent de les doubler, caquetant sans fin d’idées reçues en phrases convenues. Coiffé d’une casquette rouge et portant un sac à dos et un mégaphone rouges, celui-ci, dont on découvre qu’il s’appelle Jean-Claude, révèle à la fin sa mission, cruciale pour ceux qui font la queue devant les toilettes… Un peu de scatologie fait toujours rire les enfants, et si l’on y ajoute de la comédie sociale et de l’absurde c’est encore mieux.

 

Oskar et le comte

Oskar et le comte
Jean-Baptiste Drouot
Les Fourmis rouge, 2025

Par Anne-Marie Mercier

Dracula chez les chats

L’album commence dans une ambiance crépusculaire : le petit village de Klopek est soumis à une malédiction lancée par un mystérieux comte qui vit sur la colline au-dessus du village : il y pleut sans cesse. Le sort sera levé quand un villageois arrivera à le battre. Chaque année ils choisissent un nouveau champion… le plus fort, le plus malin, le plus beau ont été envoyés, en vain…

Par tirage au sort, du moins c’est ce qu’ils prétendent, c’est un nouveau venu, Oskar, marchand de fromage, qui est choisi. Il découvre que le comte est une comtesse, et que c’est une souris, mais une souris puissante, une espèce de Circé : elle pétrifie ceux qui lui résistent. Les souris aiment le fromage, c’est connu, mais les chats aiment les souris… Qui sortira vivant de l’idylle ?

Les illustrations sont à la hauteur de ce beau pastiche, mêlant horreur et grotesque.

 

Le Jour où le monde est devenu bizarre

Le Jour où le monde est devenu bizarre
Marie Pavlenko
Flammarion Jeunesse 2024

Rentrer dans son corps

Par Michel Driol

Un beau matin le narrateur, Aaskell, se réveille collé au plafond et voit son propre corps couché dans son lit. Il comprend qu’il n’est plus que gaz, tandis qu’un autre habite son corps, et se fait passer pour lui. Avec la complicité de son chat, d’une amie de sa sœur, de sa propre sœur, qu’on croyait atteinte d’une maladie mentale, et de quelques tonnes de côtes de blettes, il va réussir non seulement à réintégrer son corps, mais aussi à sauver la planète ! Rien que ça !

Dans sa note d’intention, Marie Pavlenko évoque Roald Dahl, et elle nous propose bien ici un univers à la hauteur de cet auteur. Tout est délicieusement fantaisiste, farfelu. Les péripéties s’enchainent, toutes plus loufoques les unes que les autres.  Laissons au lecteur le soin de découvrir un chat tapant sur les touches d’un ordinateur, feuilletant pour le héros les livres de la bibliothèque, ou encore les innombrables nuances de vert dont l’une de personnages se vernit les ongles ! Tout ceci est agréablement déjanté et diablement agencé.

Pour autant, cette légèreté, qui s’inscrit dans la parodie des romans de science-fiction mettant en scène des extraterrestres, ne manque pas de fond. Aaskell est un adolescent seul, mélancolique, depuis qu’il a perdu la complicité de sa sœur, qui vit recluse dans sa chambre, après un séjour en hôpital psychiatrique.  Il est victime de harcèlement au collège. Mais ce n’est pas l’essentiel. Il est question de santé mentale et d’intime, voire d’intimité. La vie serait-elle supportable si nous ne pouvions cacher nos émotions, nos sentiments ? Quel lien entre le corps, manifestation physique, et l’esprit ? Pourrait-on cohabiter à deux dans le même corps, partageant ainsi une intimité forcée ? Quelle est la part de notre quant-à-soi ? Autant de questions qui traversent l’adolescence et qui sont abordées ici comme en passant, sans s’y appesantir.  Il est question aussi des filles et de la physique, du rapport entre le corps et les ongles vernis et l’intelligence profonde. On y parle aussi d’amitié et de confidences…

On se demandera enfin, non sans ironie, quel rapport l’autrice entretient avec les côtes de blettes : l’ouvrage sert-il à redorer le blason de ce légume aqueux, ou à lui régler son compte ?

Un roman plein de fantaisie, d’humour et d’entrain, avec une bande de personnages pleins d’énergie confrontés à des situations incroyables au milieu des champs de tulipes !

(pas encore) une histoire de licorne

(pas encore) une histoire de licorne
Christine Roussey
La Martinière jeunesse, 2024

Anti-poison ou indigestion ?

Par Anne-marie Mercier

Dans cet album qui navigue entre facétie et soumission aux modes, on trouve tous les clichés liés à la licorne : le rose fluo, les paillettes, la magie dégoulinante, les bons sentiments, le manichéisme simplet… même ses crottes sont roses, et quand elle a vaincu le Mal, incarné par l’hirsute Nestor, le cœur de celui-ci se transforme en chamallow.
Mais tous ces éléments sont donnés avec réticence, comme l’indique le titre et la dernière double page, après le mot « Fin », tourne le dos à cet optimisme béat : non, l’idée que « ce monde merveilleux existe en chacun de nous si nous voulons bien y croire » est un gros mensonge, comme ces histoires de caca rose fluo.
Les dessins crayonnés sur fonds blancs, volontairement naïfs et maladroits, en rajoutent encore dans l’excès : tout sourit, tout fleurit, en dehors de l’intermède Nestor, et l’on hésite entre amusement et perplexité. Pourquoi les enfants aiment-ils les licornes au point de gober les pires niaiseries (même pas belles) ? Cet album en forme de pastiche a le mérite d’attirer les amatrices et amateurs (rares) de licorne à réfléchir, peut-être. Et s’ils ne réfléchissent pas, il se seront régalés d’un récit flattant leur goût. Malin, non ?
L’éditeur indique de son côté que « c’est un album tendre et drôle, pour apprendre aux enfants à cultiver leur source de joie et à chasser les petits chagrins du quotidien », je n’ai pas lu la même chose, on dirait.

Il ne faut pas mettre les enfants au congélateur

Il ne faut pas mettre les enfants au congélateur
Michaël Escoffier – France Cormier
D’eux 2021

Petit manuel de cuisine pour les ogres

Par Michel Driol

C’est le chef Bronislav Haddendur qui accueille les lecteurs dans cet album. Depuis 50 générations, sa famille régale les ogres : n’est-il pas le mieux qualifié pour livrer ses recettes ? L’ouvrage commence par présenter les enfants, dire leurs dangers, préciser la différence entre enfants sauvages et enfants d’élevage, et donner les conseils pour la capture de seconds, bien plus gouteux ! Vient ensuite le chapitre consacré à la conservation des enfants. Et enfin trois recettes savoureuses : le rôti d’enfant, l’enfant brioché, le sandwich à l’enfant. Bon appétit !

Conçu sur le modèle des livres de recettes traditionnels, cet album est drôle et réjouissant à plus d’un titre. D’abord parce qu’il parodie les encyclopédies ou les émissions culinaires qui donnent des conseils avisés, tant sur le choix des produits que sur leur utilisation. Cela sera peut-être plus perçu par les adultes lecteurs que par les enfants. Ensuite parce qu’il présente une vision de l’enfance pleine de saveur : la moquerie toujours présente, les dents gâtées par les bonbons trop fréquents, les microbes qu’ils apportent avec eux, leur gout pour les frites ou les pizzas, leur aptitude à se chamailler ou encore leur manque d’hygiène… Chacun s’y reconnaitra, et mettre ces traits dans la bouche d’un ogre ne manque pas de piquant et introduit une distance entre le texte et la réalité qui permet de mieux la percevoir. Enfin par les recettes. Passons d’abord sur leur côté rabelaisien dans l’exagération des proportions. 10 kg de farine ou 3 kg d’oignons, pas moins ! Evoquons ensuite la précision du lexique culinaire utilisé : on a affaire à un spécialiste ! Certes, mais n’est pas trop transgressif de proposer ainsi des recettes dans lesquelles des enfants vont se faire rôtir, griller ? C’est là qu’il faut évoquer le rapport texte image, et observer finement comment, à chaque recette, l’image montre que l’enfant est plus malin pour glisser qui un nounours, qui une chaussure, qui un grille-pain à sa place dans le plat, alors que l’ogre n’y voit que du feu. Autre qualité attribuée aux enfants : la débrouillardise qui culmine avec la fuite de toute la troupe d’enfants, dans le dos de l’ogre. Comme une revanche de David sur Goliath ! Les illustrations, colorées, vivantes, expressives, sont pleines de détails à examiner avec attention.

Ce petit manuel de cuisine pour les ogres, album grand format, est un vrai portrait des enfants d’aujourd’hui, avec leurs qualités comme la débrouillardise, avec leurs défauts comme la gourmandise, avec leurs penchants à l’irrespect. Il est surtout d’une drôlerie irrésistible !

Coup de boule Corneille

Coup de boule, Corneille !
Pascal Ruter
Didier Jeunesse 2021

Rodrigue et Chimène : Plus belle la vie !

Par Michel Driol

Quand la nouvelle maitresse d’Helena arrive sur sa nouvelle moto, c’est la stupéfaction au village. D’autant qu’elle veut leur faire jouer le Cid, que la classe adaptera. Parents divisés : que deviennent les devoirs ? les conjugaisons ? Enfants motivés qui réécrivent à leur façon les dialogues de Corneille, construisent les décors et recherchent les accessoires, tout en discutant des personnages, des dilemmes qu’ils vivent. Même l’inspecteur est conquis : c’est dire !

Voilà un roman burlesque qui ne manque pas d’humour, façon Petit Nicolas. Une narratrice enfant, une bande de copains, bien différentiés, la découverte naïve du monde des adultes vue à travers leurs comportements. C’est aussi l’occasion de rajeunir Corneille, de le faire gueuler, dirait la maitresse de la classe, de montrer sa vigueur et sa force, tout en le rapprochant de la culture de masse contemporaine : Plus belle la vie, Laurent Delahousse et Stéphane Bern, sont convoqués par la narratrice. Les dialogues, réécrits dans une langue enfantine et contemporaine, ne manquent pas de panache et de drôlerie, mais cette intertextualité risque peut-être de  séduire plus ceux qui connaissent l’original que ceux qui ne le connaissent pas… Les situations cocasses et les quiproquos s’enchainent à un rythme endiablé, pour le plus grand plaisir du lecteur. Tout en conservant cette force comique, le roman aborde quelques thèmes plus sérieux : le rôle du théâtre dans la vie (qui va permettre à un enfant différent de parler autrement que par des mots en A pour la première fois), les angoisses des parents projetées sur les enfants dont ils peuvent pourtant s’émanciper, la force de la dynamique de projet dans une classe pour souder le groupe.

On ne peut que rapprocher ce livre de celui de Sophie Dieuaide, Œdipe schlac ! schlac !, dont on a rendu compte ici. Voilà de belles façons, par la parodie et le burlesque, de faire connaitre des œuvres patrimoniales, en restant fidèle non pas à la lettre du texte, mais aux problématiques et aux conflits de valeurs qu’elles exposent.

Béatrice l’intrépide

Béatrice l’intrépide
Matthieu Sylvander, Perceval Barrier
L’école des loisirs (2016), 2018

Conte féministe

Par Anne-Marie Mercier

Deux courts récits, « Béatrice et le prince » et « Béatrice et le diable », mettent en scène une jeune chevalière qui n’a pas froid aux yeux et ne se laisse impressionner ni par les princesses en belles robes, ni par les princes mous, ni par les dragons. Le diable même ne vient pas à bout de sa détermination et de ses tours.

On l’aura compris, ce conte de fée est résolument féministe. Elle refusera le prince qu’elle arrivera à conquérir, car cet être pâle accro aux jeux video et cloitré dans sa chambre confinée ne l’intéresse pas (avis aux garçons !). La morale de ces contes est est aussi à rebours de l’univers aristocratique de bien des contes : les princesses snobs sont mises en échec par les sandwichs au pâté de l’héroïne et son langage direct a peu à voir avec le style fleuri d’autres textes.

Enfin, c’est très bien écrit, avec un style vif, des dialogues rapides et qui sonnent vrai, un rythme endiablé, et deux histoires complètes en peu de pages (104, très aérées), illustrées de manière comique par Perceval Barrier.

 

Babïl


Babïl

Sarah Carré
Editions théatrales Jeunesse 2019

Parler ensemble ?

Par Michel Driol

Deux personnages, Tohu et Bohu. Le premier, confiant, est à l’aise avec la parole. Le second hésite, commet des lapsus, des inversions. Tous deux entreprennent de raconter une histoire : pour ne plus rester seuls,  les habitants du pays du Lointain décident  de bâtir une tour, Belba, une tour qui les rassemblera. Mais les choses s’enveniment tant à Belba, où l’on ne veut pas écouter la petite voix sage de Sanaë,  qu’entre Tohu et Bohu qui en viennent à se séparer. Mais une fin heureuse réconcilie tout le monde, tant à Belba que sur le plateau du théâtre.

En Hébreu, tohu signifie le désert, et bohu vide. Ensemble, les deux mots renvoient à l’état du monde au moment de la création. En français, bien sûr, l’expression signifie agitation confuse.  Le titre renvoie aussi bien au langage enfantin, le babil, qu’à la séparation des langues à Babel. Voilà une pièce qui parle des origines et qui revisite certains mythes bibliques, celui du commencement – la Genèse-, celui de Babel, mais pour en faire une joyeuse histoire sur la parole. A l’image de Tohu et Bohu, nous sommes fondamentalement inégaux devant la parole : pour de raisons sociologiques, psychologiques. Ce qui peut être traumatisant dans l’enfance. Or, prendre la parole, c’est prendre le pouvoir. Mais parler, c’est prendre un risque, celui d’être jugé par l’autre. Discuter, c’est accepter de partager la parole, de faire place à toutes les voix, fussent-elles dissonantes, malhabiles, fluettes. C’est cette problématique qu’illustrent  Tohu et Bohu, dans une joyeuse parodie biblique de la Genèse :  la pièce de théâtre qui se fait devant nous étant acte de parole. Le monde est théâtre et le théâtre est monde, monde de parole, n’existant que par la parole qui fait exister, dans le récit, des personnages secondaires, Sanaë, Maël le puissant, Pourchi…  Ne pas écouter l’autre, se moquer de lui, de ses défauts d’élocution, c’est aller à la rupture, et c’est ce que fait Tohu. Mais séparés, isolés, les deux personnages éprouvent le manque de l’autre, le silence et la solitude qui les contraignent à s’accepter tels quels au nom de leur amitié.

Une pièce optimiste, divisée en six ou sept séquences, sur l’émergence et le partage de la parole, le parler-ensemble, écrite dans une langue vive et évocatrice et qui invite à lutter contre le tohu-bohu du monde.

Où tu vas comme ça ?

Où tu vas comme ça ?
Gilles Bizouerne, Bérangère Delaporte
Didier jeunesse, 2018

Une autre petite fille dans la forêt

Par Anne-Marie Mercier

Une petite fille marche dans la forêt. Elle n’a pas de vêtement rouge, va retrouver son père et non sa grand-mère, mais elle rencontre pourtant le loup qui la convainc de faire le chemin avec lui…
Mais l’histoire bifurque aussitôt : le loup et la petite fille rencontrent une sorcière, les trois rencontrent un ogre, etc.
Ce conte en randonnée propose une chute qui sera inattendue pour le jeune lecteur  – mais qui est dans la tradition d’un grand nombre d’albums (par exemple C’est moi le plus fort de Mario Ramos). Il propose une revue des personnages des contes, avec leurs stéréotypes, et joue sur les peurs enfantines avec efficacité à défaut d’originalité, tout en les désamorçant, montrant ces monstres en compétition et en lutte dans le dos de l’héroïne.
Les dessins fourmillent de petits détails amusants et ces monstres sont monstrueux à souhait tandis que la fillette est rassurante par ses expressions railleuses, sur son chemin linéaire et simple.

L’étoile Molaire

L’étoile Molaire
Les Aventures inter-sidérantes de l’Ourson Biloute – L’étoile molaire
Julien Delmaire- Reno Delmaire
Grasset 2018

Biloute et le Kozmic Blue Band

Par Michel Driol

L’Ourson Biloute continue sa mission (Tome 1 et Tome 2) pour trouver un antidote à la redoutable sauce Z, il rejoint à bord du vaisseau spatial de la Résistance Janis et Lemmy.  L’analyse de l’échantillon démontrant que le seul antidote possible est la plume de dindon que l’on ne trouve plus que sur la planète Durillon 3, les voilà partis. Après quelques mésaventures sur cette planète, et un combat contre Bast Ador, voici l’Ourson de retour au foyer, avant d’apprendre que sa prochaine mission sera de contacter l’Enfant Electrique sur la planète Lady Land.

Dans une parodie d’aventures spatiales façon guerre des étoiles, les auteurs reprennent les procédés qui ont bien fonctionné dans les deux premiers épisodes : un peu de patois du Nord pour la langue, explicité par un sommaire. Un accompagnement musical très seventies et éclectique qui va de Janis à Jethro Tull en passant par Zappa et Dassin (représentés pour certains assez explicitement dans l’illustration et crédités sur le rabat de la 4ème de couverture). De ce fond hippie revient comme un refrain le slogan paix et amour. L’imaginaire est au pouvoir dans ce nouvel épisode qui prône la force mentale comme arme, où l’on croise des dindons mutants et un jardinier qui fait pousser ses plantes au son de la flute traversière. Cette série qui touche à la littérature populaire en se voulant aussi peu réaliste que Fantômas fait la part belle aux allusions psychédéliques et entraine le lecteur dans un univers de fantaisie encore plus que l’épisode précédent, l’ancrage dans la famille du Nord étant moins présent Quant au pauvre Biloute, il n’échappe pas au rituel passage par la machine à laver…

A suivre…