Bonjour veaux, vaches cochons

Bonjour veaux, vaches cochons
Olivier Douzou, Frédérique Bertrand
Rouergue (« comptines en continu »), 2021

Le nouveau fablier

Par Anne-Marie Mercier

En ces temps où l’on commémore la naissance de La Fontaine, il est bon de se rappeler que la poésie pour la jeunesse ne se limite pas à ses Fables et que d’autres font parler les animaux avec art et en plusieurs volumes.
Le titre lui-même est un programme et répond à l’ « adieu, veau vache, cochon, couvée » de la fable de « Pierette et le pot au lait ». L' »adieu » se fait « bonjour », la morale sérieuse explose sous le rire et le jeu.
Un ours court sous la pluie, faisant jouer les lettres qui composent le mot ‘ours’ : «  cours ours », « courage », « au sec ours »… ; le dindon clôt une série d’onomatopées, le hamster fait des claquettes avec Mademoiselle Ginger et l’on entend vraiment le tac tac tac de leurs pas dans le texte, la truite fait des mathématiques folles, le chat avance sur un rythme de cha-cha-cha, la crevette est « fatiguette », elle est « épuisette », crevée, quoi… elle en a plein les gambas ou les gambettes,… Enfin, bien d’autres s’ajoutent à cette ménagerie originale, jusqu’à un bigorneau qui fait du rappel au-dessus de la mer.
Calembours, onomatopées, rythmes claquants, assonances et jeux avec les mots s’enchainent de manière ébouriffante tandis que les animaux-jouets bien connus des amateurs de la collection « comptines en continu » s’agitent de manière joyeuse dans les décors colorés de Frédérique Bertrand.

Rois et reines de Babel

Rois et reines de Babel
François Place
Gallimard jeunesse, 2020

Histoire de l’humanité ?

Par Anne-Marie Mercier

Tout ce que l’on aime chez François Place, et qu’il réussit à merveille est là : images au dessin fin, fourmillant de détails, subtils coloris ; récit mélangeant le conte, le mythe, la chronique, de celles qui auraient pu être tirées d’Atlas oubliés même par les fameux géographes d’Orbae. Des amours , de grandes vertus et des crimes, des rois, des reines, des serviteurs, des colonnes de cavaliers, des horizons sans fin et l’océan au loin.
Ce grand album au format vertical se rapproche d’un autre grand album de François Place, Le Roi des Trois Orients, à la différence que celui-ci se déployait dans l’horizontalité, alors qu’ici le chemin se fait en verticalité, vers le haut, et parfois vers le bas : Nemrod, fameux roi chasseur de la Bible, poursuit un cerf blanc jusqu’à un rocher où il découvre la grotte d’un ermite qui lui conseille d’épargner l’animal. Le roi décide de construire une tour gigantesque sur cet emplacement ; ses descendants poursuivent le même projet, en le dénaturant souvent et en causant la mort de nombre d’ouvriers qui y travaillent. La prospérité revient avec le règne de reines : leur sagesse leur fait ouvrir l’édifice vers la mer et le vaste monde, construire des ports et des bibliothèques (on retrouve l’univers d’Orbae), et des jardins suspendus : la tour atteint à la perfection, après quoi elle ne peut que disparaitre et ne demeurer que dans le monde de la légende. Les dernières pages nous font retrouver l’ermite et le cerf, qui ont survécu à ce rêve de grandeur humaine.
On retrouve les représentations de la tour Babel à travers les âges, les rêves de bibliothèque infinie, mais aussi les images de leur destruction, comme dans La Tour de Schuiten et Peeters. C’est une belle réécriture de mythe de Babel. C’est une réflexion sur la puissance de l’imaginaire et de l’effort humains comme sur leur fragilité et un parcours de superbes paysages naturels et architecturés.

 

 

Folklords

Folklords
Matt Kindt, Matt Smith, Chris O’Halloran
Delcourt, 2021

Personnages en quête de temps

 

Par Anne-Marie Mercier

Si la couverture peut faire penser à une énième histoire de voyage dans le temps, avec la représentation d’un jeune homme en costume de notre temps dans un décor médiéval, le contenu est tout autre. Ansel vit en fait dans cette époque moyenâgeuse et le costume qu’il porte est de sa fabrication, comme d’autres objets qu’il a vu en rêve (comme son sac à dos, un briquet, etc.). Il est à l’âge où chaque adolescent doit choisir une quête et la présenter lors d’une cérémonie. Ansel a choisi d’aller chercher les « maitres peuples » (traduction de folklords qui gomme le sens pluriel et le rapport au folklore) ; mais cette quête est interdite par la secte des bibliothécaires, sorte de police de la pensée très inquiétante et armée : Ansel et ses amis vont au-devant de bien des dangers.

Leurs aventures sont multiples, les pièges, redoutables, le suspens garanti. Le récit est parfaitement rythmé, les couleurs sombres à souhait, les cases déstructurées, comme l’univers de cette bande dessinée : elle mêle les temps (différentes époques se télescopent), les contes (on retrouve celui d’Hansel et Gretel, celui du Roi grenouille, de La Belle et la Bête…) la fantasy (avec un elfe appelé Archer, un troll amateur de tourte, une femme appelée laide qui cherche à se métamorphoser avec un baiser d’amour, et d’autres monstres divers). Mais au-delà de cet imaginaire, c’est le début – il y a déjà plusieurs tomes publiés en anglais – d’une réflexion sur la quête d’identité de jeunes gens qui ne se sentent pas adaptés à leur temps ni acceptés pour ce qu’ils sont, et une réflexion sur les pouvoirs de la fiction, avec une rencontre et un duel entre un écrivain et ses personnages.

 

Quand Dehors t’appelle

Quand Dehors t’appelle
Deborah Underwood – Cindy Derby
Seuil jeunesse 2021

La nature est partout

Par Michel Driol

On suit, avec cet album, une petite fille dans différentes circonstances, en différents lieux : une forêt, chez elle, dans la voiture, assise sur une chaise ou regardant couler l’eau du robinet. A chaque fois un texte s’adresse à elle – ou au lecteur- pour mettre en évidence les multiples liens qui existent entre elle et le Dehors, entendons par là la nature au sens large. Ces liens sont parfois paradoxaux, car, même dehors, on peut être enfermé dans la voiture, et, inversement, à l’intérieur, un escargot ou une araignée sont des traces de l’extérieur à l’intérieur.

L’album met en évidence notre dépendance par rapport à la nature, qu’il s’agisse du bois des chaises, de la nourriture, ou du coton dont on fait les vêtements.  Pourtant, profitons-nous de cette nature ? Tu me manques, dit le Dehors personnifié, inversant en quelque sorte l’attente du lecteur qui penserait, à voir l’album, que c’est le Dehors qui lui manque, mais façon aussi de montrer le lien indissociable entre homme et nature. Pour aborder cette thématique, pas de grand discours, mais des petites notations poétiques, qui font appel aux cinq sens, mis en éveil à chaque fois par un élément de la nature. C’est donc une approche sensorielle que propose l’album pour nous inviter à être ouverts et sensibles à la nature dans sa totalité, nature sans laquelle nous ne pourrions pas vivre. Les illustrations de Cindy Derby, à partir d’aquarelle, de poudre de graphite utilisent aussi des lignes tracées à l’aide de tiges de fleurs séchées. Autant dire que la technique mise en œuvre est en adéquation avec l’intention du texte. Ces illustrations – en pleine page, voire en double page – donnent à voir un monde particulièrement coloré et chaleureux, magnifiant la nature sous tous ses aspects (forêts, animaux, alternance du jour et de la nuit…).

En ces temps de confinement, un album qui incite à aller dehors pour profiter, par tous ses sens, d’une nature généreuse.

 

Ça pue ! / ça gratte

Ça pue ! / ça gratte
Gilles Abier / Raphaëlle Frier
Rouergue 2021

Cadeaux pourris !

Par Michel Driol

Dans le cadre d’une correspondance scolaire, Mathis le Marseillais et Camille la Bordelaise doivent s’envoyer des objets qu’ils ont fabriqués eux-mêmes. Le premier se lance dans la fabrication d’un savon de Marseille, qui ne laisse pas la peau de Camille intacte… Pour se venger, elle décide de tricoter un pull bien rugueux.

On suit l’histoire des deux personnages dans deux courts romans, signés chacun d’un auteur différent, les deux récits constituant ainsi un diptyque savoureux et plein d’humour. On notera que c’est un auteur qui donne le point de vue de Camille, et une autrice qui prend celui de Mathis, façon de jouer avec les genres.  Le tricot est au centre des deux récits. C’est d’une part le tricot qui lie Camille et sa mère, dépressive, permettant en quelque sorte de lui redonner gout à la vie et de les remailler. C’est d’autre part le tricot que Mathis est obligé de refaire, découvrant ainsi d’autres activités que le foot… On suit aussi la relation entre les deux ados, à distance, par leurs échanges de mails et de photos, deux personnages que le hasard seul d’une correspondance scolaire a mis en rapport, avec la supériorité du lecteur qui en sait plus que chacun des deux, et mesure ainsi l’écart entre les intentions et leurs effets.

Un double roman, humoristique et sarcastique, qui joue parfaitement bien avec la notion de point de vue pour le plus grand plaisir du lecteur.

ABC…

ABC…
Antonio Da Silva
Rouergue 2020

Pourtant rien n’a été simple illusion*

Par Michel Driol

Passionné de basket, Jomo est repéré dans un faubourg pauvre de Bamako par un dénicheur de talents, qui lui propose un contrat pour la France. A Lyon, à son arrivée, le jeune homme est pris en charge à l’Académy Tony Parker. Comme il ne sait pas lire, il suit des cours d’alphabétisation dans une MJC, et tombe amoureux de la fille de la formatrice, Rosa-Rose.

Ce roman est d’abord un beau portrait d’un personnage droit et positif, capable de résister aux pires tentations au nom des valeurs transmises par ses parents et de l’espoir qu’il a de devenir, à l’instar de son idole Toni Parker, un champion de basket. Il n’est pas le seul personnage positif du roman : que ce soient les parents de Jomo ou toute l’équipe de l’Academy,  ou les femmes de différents continents qui suivent les cours d’alphabétisation et partagent leurs spécialités culinaires, ou encore les amis portugais de rosa-Rose qui préparent un spectacle pour la fête des consulats, Antonio da Silva propose une collection de portraits variés de personnages qui ont en commun le souci des autres et la solidarité. Une mention spéciale pour Tony Parker, personnage du livre, plein d’humanité,  incarnation de valeurs sportives positives d’altruisme et de sens des responsabilités. Pour autant, tout n’est pas rose dans ce roman qui laisse rôder autour de son héros le danger et les menaces. Blessure au genou lors de son premier match. Bagarre contre un dealer qui le conduit au poste de police où il doit faire face à des policiers peu compréhensifs. Suicide du père de Rosa-rose, dont toute la vie a été tournée vers les autres, qui fait écho au suicide de Mário de Sá-Carneiro dont sa fille lit un poème. Drogue enfin, dont Rosa-rose a beaucoup de mal à se passer. Le drame rôde donc autour de l’ascension du jeune basketteur, et l’on ne révélera pas ici la fin, dont on dira simplement qu’elle mêle la tragédie et l’optimisme, à l’image du roman tout entier.

C’est ensuite un roman d’initiation dans lequel un jeune homme, déraciné, découvre d’autres façons de penser, de voir le monde, grâce à l’amour d’une jeune fille. Initiation à la poésie, au cinéma, à la musique qui se font en parallèle à son entrainement pour devenir un sportif accompli. Allant au bout de cette démarche, Antonio da Silva propose un roman dont les numéros de chapitres sont remplacés par des lettres, de A à Z, qui se clôt presque par l’abécédaire de Jomo, façon de dire l’importance des mots, de la littérature, de ce que le héros ne perçoit au début que comme pattes de mouches avant de découvrir la force de la poésie, plus forte et essentielle que le basket. Quant à l’écriture même du roman, elle prend des formes variées, et sait mêler adroitement phrases nominales, évocations métaphoriques, et rythmer ainsi le récit.

En lisant ce roman, on ne peut que penser à  Je préfère qu’ils me croient mort, d’Ahmed Kalouaz, roman sur le même thème mais beaucoup plus sombre. ABC… est un roman humaniste sur les vertus du sport, de l’accueil, mais aussi de la transmission.

* Extrait d’un poème de Mário de Sá-Carneiro cité dans le roman

 

Quand les escargots vont au ciel

Quand les escargots vont au ciel
Delphine Valette – Illustrations de Pierre- Emmanuel Lyet
Seuil Jeunesse 2020

A l’enterrement d’un escargot/ Trois enfants s’en vont

Dans le parc avec Rachel et Amin, Alice écrase malencontreusement l’escargot que les trois enfants comptaient nourrir, adopter… A quoi jouer désormais ? A enterrer l’escargot. Mais quels rites employer pour la toilette funèbre ? Vers où tourner sa tête ? Et quelles prières dire ? Car Amin est musulman, Alice catholique et Rachel juive…

Voilà un roman qui aborde avec beaucoup de légèreté et de sérieux des problématiques graves, sans se départir du regard des enfants sur les mystères dont ils parlent : mystère de la mort, mystère des  rituels, mystère de l’amour aussi. Tout cela avec une évidence qui ne va pas sans évoquer Debussy, et ses Children’s corner. Car c’est un bel après-midi dans un parc, où l’on s’ennuie un peu, où l’on évoque des secrets sur les amoureux que l’on a, sur les escargots qui sont hermaphrodites. C’est un roman qui parle de religion et de laïcité avec un angle original, celui de la mort, et qui confronte trois rituels liés à ce passage, trois rituels plus ou moins connus par les enfants, qui n’ont pas vraiment tous eu l’occasion d’assister à des funérailles. Se pose alors la question de la meilleure façon d’enterrer l’escargot, dont, bien sûr, on ignorait la religion. C’est le grand père de Rachel qui apporte à la fin du roman la possibilité de vivre ensemble, d’abord en évoquant le fait de l’athéisme, puis en proposant que chacun prie à sa façon, multipliant ainsi les chances de l’escargot d’aller au paradis. Le roman est écrit en faisant la part belle au dialogue, et l’on se dit qu’une adaptation théâtrale serait bienvenue, et somme toute facile à faire. L’important est en effet ce que se disent ces personnages qui ont une réelle épaisseur, sont bien individualisés, parfois un peu stéréotypés dans leurs réactions, ce qui les rapproche des lectrices et lecteurs. C’est un roman d’initiation, d’initiation à la vie, à la mort, mais aussi à l’amour et aux relations entre filles et garçons, traitées ici avec subtilité.

De la jaquette du livre, une affiche grand format, aux illustrations pleine page ou de petite taille, les couleurs de Pierre-Emmanuel Lyet éclatent, pleines de gaité et de joie. Ses personnages sourient toujours, façon de dédramatiser la mort dont il est question ici.

Un roman original qui aborde la question de la laïcité et des religions au travers des rituels mortuaires, en montrant bien ce que les enfants en comprennent, et comment ils peuvent vivre ensemble. On se souviendra longtemps de cet après-midi ensoleillé au parc, et l’on saura qu’il n’est rien de plus sérieux, pour les enfants, que le jeu pour apprendre à vivre…

 

Le Mystère du temple disparu

Le Mystère du temple disparu
Caroline Lawrence
Traduit (anglais) par Faustina Fiore
Gallimard jeunesse, 2021

Londinium, à nous deux !

Par Anne-Marie Mercier

Ce roman s’inscrit dans la catégorie des voyages dans le temps pour la jeunesse, avec toutes ses caractéristiques : un jeune adolescent est envoyé dans le passé avec une mission à remplir, ici, la quête de renseignements sur une jeune fille dont l’inscription funéraire et la tombe intriguent un riche mécène. Il y découvre une civilisation disparue et instruit ainsi le jeune lecteur : Londres, le Londinium de 260 après JC, est parcouru par les héros, de sa rive sur (Southwark) aux thermes et à la Basilique, en traversant la Tamise). Le roman tend vers une certaine modernité en chassant les idées reçues : Alexandre découvre un Londres romain où plus que des courses de char et des toges impeccables, il voit des êtres miséreux, des marchés pouilleux, des immondices, des esclaves maltraités, des jeunes filles qui ne peuvent choisir leur époux. Au-delà de la documentation historique une fiction peut se permettre quelques incursions vers les hypthèses et le culte de Mithra, resté fort mystérieux, est décrit ici en détail et donne une allure inquiétante à certains passages.
Si l’intrigue est cousue de fil blanc, ce qui n’est pas un problème vu le genre, elle est très bien menée et le récit est très drôle. Cet Alexandre a beaucoup d’humour, pas toujours volontaire, beaucoup de courage et de lucidité, et on passe un bon moment avec lui.

Quel tableau !

Quel tableau !
Julien Couty
Rouergue, 2020

Détournement d’art

Par Anne-Marie Mercier

Dès la page de garde, on voit que Julien Couty a convoqué de nombreux peintres célèbres pour l’aider à faire passer son message : Vinci, Monet, Rousseau (Henri), Manet, Millet… (le XIXe siècle est bien représenté).
Un homme et un petit garçon visitent un musée. A la stupéfaction de l’adulte, les tableaux ont été transformés et il y a trop de tout : trop de monde, trop de pesticides (Millet désertique), trop de gâchis (la laitière de Vermeer est distraite), trop de fumée (la mer de nuages de Friedrich est transformée en fumées crachées par de vilaines usines), trop de chaud, trop de froid. Ou pas assez de quelque chose : d’arbres, d’animaux… Les tournesols de van Gogh sont fanés. Julien Couty croque et détourne les œuvres avec un crayon rapide, un beau talent d’aquarelliste et de l’humour (les joueurs de cartes de Cézanne installés à la table du café sont nus mais ont gardé leur chapeau, : « trop chaud ! »).
Je regrette cependant qu’on se serve de l’art pour un message qui n’a rien à voir avec lui : la publicité s’en charge assez (« trop », comme dit ce livre) et que l’on livre ainsi un constat désespérant, un peu trop ressassé ces derniers temps. Certes, « il faut se prendre en main», c’est ce qui est dit en conclusion. Soit. Mais est-ce un bon moyen ?
Le projet du livre tient dans le jeu de mot sur l’expression proposée par son titre : quel tableau !

 

 

 

Desperado

Desperado
Ole Könnecke
L’école des loisirs, 2021

Sur le chemin. de l’école…

Par Anne-Marie Mercier

« Tous les matins, Roy va à l’école avec son cheval Desperado. Maman et papa restent à la maison car ils ont beaucoup de travail. »

C’est avec ces affirmations étonnantes que commence l’album, et on voit en effet esquissée au crayon et à peine colorée, l’image d’un tout petit garçon coiffé d’un chapeau de cow-boy sur un grand cheval dans un décor de Far-West. La double page suivante le montre jouant avec d’autres enfants tandis qu’une maitresse habillée à la manière des femmes de pionniers leur sert un goûter. Un matin… catastrophe ! lorsqu’il arrive, l’école est détruite et la maitresse a été enlevée par la bande de Barbe Noire, un bandit qui veut se marier avec la maîtresse. Grace au courage de Roy et au talent de Desperado (le cheval) pour creuser des tunnels, les bandits sont défaits et tout finit bien.
Les dessins très simples, la reprise de clichés de films d’aventure, l’absence de couleurs, donnent une allure onirique à ce récit très fantaisiste et comique. De quoi poétiser ainsi le quotidien de l’école et nourrir la rêverie de ceux qui auraient été bercés par des légendes du Far-West. Il demeure une question sur la manière dont cet album peut être reçu par des enfants d’aujourd’hui : cet univers fait-il encore partie de leur imaginaire ?