Les Hardy Boys, La tour au trésor
Franklin W. Dixon
Traduit (USA) par Amélie Sarn
Chatycatt / Novel, 2023
Made in USA
Par Anne-Marie Mercier
Nous voici dans une étape la littérature de jeunesse (ou de la paralittérature ? ces distinguos ne sont plus très pertinents). Paru en 1927 (ou 1926?), chez Stratemeyer Syndicate, ce premier tome fut parait-il une révolution, introduisant le roman policier dans les lectures adolescentes. Je ne comprenais pas bien pourquoi l‘histoire est située en 1959 dans le volume que j’ai lu : une reprise ? projection dans le futur ? La réponse se trouvait sur Wikipedia, bien sûr :
« Au fil des rééditions, le texte d’origine a été abrégé et modernisé. C’est en 1959 que le Stratemeyer Syndicate décide de mettre au goût du jour les titres déjà parus. Des coupes sont faites dans les descriptions pour accélérer le rythme du récit, les termes et expressions démodés sont actualisés et les histoires sont purgées de tout ce qui serait aujourd’hui qualifié de politiquement incorrect (références aux Noirs, etc.). Certaines histoires sont scindées en deux. »
Publiés en France dans les années soixante par Charpentier, ils sont peu connus aujourd’hui, mais les éditions Novel » vont sans doute y remédier…
Alliée à la maison d’édition bilingue Chattycat au joli nom, Novel est « née de l’imagination de deux éditeurs, l’un français et l’autre, américaine, la maison d’édition jeunesse Novel publie des traductions de best-sellers anglo-saxons ainsi que des créations françaises. Les deux séries phares de Novel sont de grands classiques américains qui étaient, jusqu’ici, inconnus en France : Les Hardy Boys et les Enfants Boxcar. » (on parlera des deuxièmes dans la chronique suivante).
Ce volume s’avère d’une lecture facile, pleine de péripéties et aussi de bons sentiments : on cherche à innocenter un père de famille accusé à tort et licencié ; son fils, le camarade des détectives en herbe doit quitter le collège pour travailler dans un supermarché… On est plus proche de la vraie vie que chez Blyton. On se rapproche aussi de la série Alice dans la mesure où Dixon est un pseudo : plusieurs auteurs ont participé à l’écriture.
Les deux détectives en herbe sont fils d’un détective. Ce personnage de père est parfait : il les guide de loin, les conseille, les met en confiance ou les invite à la prudence. Cela aide à la vraisemblance, qui est régulièrement mise à mal, mais il faut bien que l’enquête soit résolue et que tout finisse bien, n’est-ce pas? Les deux jeunes gens, lycéens, se déplacent en moto, ce qui doit faire rêver bien des lecteurs ; ils ont beaucoup d’amis (dont un qui a une voiture, qu’il bricole), et parmi eux des filles. C’est une lecture vitaminée, qui n’a presque pas pris de rides, si l’on excepte la facilité des découvertes et la douceur ambiante au royaume du polar.