Old soul, Nancy Guilbert

Old soul
Nancy Guilbert,
Editions courtes et longues, 2021

 

 « La résilience, c’est l’art de naviguer dans les torrents » Boris Cyrulnick

 Maryse Vuillermet

 

 

 

Ce roman choral a une unité de lieux :  une région du Canada, sauvage, boisée, qui est encore traversée par des loups, des orignaux, et qui conserve la mémoire des Nations premières.

Les personnages, Brindille, Will, Emâ et Mahikan ont en commun un abîme de souffrance. Ils s’expriment tour à tour.  Brindille vit dans une famille recomposée, avec sa mère, son petit frère aveugle, son beau-père et son demi-frère. Elle et son petit frère sont humiliés, frappés par leur beau-père et leur demi-frère. Elle tente de protéger son petit frère aveugle, comme elle peut.  Sa mère, qui a épousé sur un coup de tête, cet homme cruel et est venue habiter avec lui et son fils, fait semblant de ne rien voir, et même quand Brindille se plaint, refuse d’intervenir. Will est un jeune infirmier dans un service pédiatrique où les enfants malades ou grands-prématurés sont pris en charge.  Emâ vient de France, elle est soignante dans un parc animalier qui protège les loups, elle est passionnée de ces animaux élégants, solidaires et fidèles. Elle tient un blog où elle raconte sa vie avec eux, on ne sait pas pourquoi elle est venue de si loin.  Mahikan est un jeune Amérindien, qui, pour ne pas aller à la pension des Blancs, des centres de redressement qui inculquent aux Amérindiens la honte de leur culture, a fui sa famille et vit dans la forêt.  Il a aménagé une grotte et rencontre parfois un loup solitaire qu’il nourrit.

Vous comprenez donc que le thème est la fuite et la quête de l’amour pour tous ces jeunes malmenés, frappés par des adultes violents ou abandonnés par leurs parents, en effet, aucun ne se laisse détruire. Tous sont passionnés par la nature, les animaux ou encore les tout petits êtres qu’on croit incapables de communiquer, comme les bébés.  Brindille et son petit frère connaissent très bien les oiseaux, leur chant, leurs couleurs, leur habitat, Emâ est une spécialiste des loups et Mahikan a hérité de son grand-père la connaissance des animaux, de leur mode de vie et un certain animisme, une façon de communiquer avec eux.  Will est passionné par son métier, les enfants malades et se prend d’une immense affection pour un bébé abandonné. Lui aussi, à sa manière,  prouve qu’on peut communiquer avec les tout petits bébés, même très prématurés et que, dès cet âge, l’amour  est nécessaire à leur survie.

Ces passions les aident à vivre, à prendre des décisions et les consolent de leurs souffrances.  Dans leur quête, ils ont parfois des personnages tutélaires, grands-pères, pères, souvenirs vagues d’une mère ou des esprits qui les protègent.

Brindille va avoir le courage de fuir avec son petit frère.  Mohikan s’est échappé dans la forêt mais rôde autour de la pension pour Amérindiens en veillant de loin sur ses plus jeunes frères et sœurs qui y sont enfermés.  Emma en soignant les loups, en parcourant leur domaine, en tentant de les protéger des braconniers et des chasseurs stupides, se répare aussi. On comprend que Will, en veillant sur le bébé, revit son propre passé mais il en change la perception aussi.

L’ensemble est très vivant, parce qu’on a les points de vue des quatre personnages, donc leurs quatre univers, mais aussi une grande variété d’énoncés : des extraits de blog avec commentaires d’Emâ, des extraits de chansons, des extraits du journal de naissance que Will écrit pour que le bébé, pour qu’elle garde la mémoire de ses premiers jours, des extraits de prières et des mots du lexique Atikamekw avec leur traduction…

A la fin, les histoires des quatre personnages se relient, et c’est encore une belle surprise.

Dans la montagne, Irène Penazzi

Dans la montagne
Irène Penazzi
Maison Éliza, 2021

« S’éclater » dans la montagne

Par Maryse Vuillermet

Un album sans texte. D’une maison d’édition solidaire qui propose pour 5 albums vendus d’offrir un livre à un enfant qui a peu accès à la culture.

Trois enfants bien équipés et un chien dans la montagne, saisis dans de multiples situations.

Des situations de jeux : se pendre à une branche, faire le tour d’un tronc avec ses bras, se bagarrer comme les bouquetins, se baigner dans le ruisseau, grimper aux arbres, faire de la luge sur un névé…

Des activités : construire une cabane, ramasser du bois,  toutes sortes de feuilles, d’insectes et les trier, les dessiner, récolter des châtaignes, des baies, faire un feu…

Des moments forts de la randonnée, la tempête, la soirée  au coin du feu, la nuit dans la tente, une halte dans un très grand refuge, la traversée d’un torrent à l’aide d’un câble, boire à la fontaine, pique-niquer au bord d’un lac, faire un feu dans un four en pierre et cuire le repas…

De multiples situations d’observation : de traces d’animaux, d’oiseaux avec des jumelles, de vaches dans un pâturage, de marmottes, de  bouquetins, de grenouilles dans le ruisseau, des étoiles, du feu, des cascades, lecture de carte, repérage, orientation…

Le message est clair et convaincant, la montagne est un univers d’une richesse infinie, on ne peut pas s’y ennuyer.  En refermant cet album, on n’a qu’une envie, y aller, se lancer, s’y amuser, se livrer à cette infinie palette d’activités.

Et si on redessinait le monde ? Daniel Picouly, Nathalie Novi

 Et si on redessinait le monde ?
Daniel Picouly, Nathalie Novi (Ill.)
Rue du monde, Nouvelle édition, nouveaux espoirs, 2020

Maryse Vuillermet

 

 

La puissance du rêve proposée aux enfants

 

Superbe album poétique et subtilement politique, une invitation à rêver mais aussi à réfléchir et à proposer, qui s’adresse à des enfants à partir de 8 ans, mais aussi à des adultes. C’est une réédition d’un album qui a connu un beau succès il y a sept ans. L’auteur, l’illustratrice ont voulu renouveler texte et image après une si étrange année 2020. Dix-sept textes, dix-sept mondes rêvés par des enfants issus des quatre coins de la planète-terre.  Chaque double page présente un texte débutant par « Moi, si je pouvais dessiner le monde… je… »  Et ce texte exprime le rêve d’un monde parfait pour chaque enfant.  Par exemple, un enfant d’Afrique souhaite un monde « sans fin ni faim ». Un enfant de Mongolie souhaite un monde « cheval sauvage » et un enfant d’Amazonie « une forêt de toute la palette des verts ».  Ainsi, chaque enfant part de son univers, de ses conditions de vie, pour les rêver meilleurs.

En face du texte, l’illustration de Nathalie Novi est si riche et si poétique qu’elle représente elle aussi un monde singulier et onirique.  L’enfant est représenté sur une carte ancienne, dans sa tenue caractéristique, et entouré de ses objets, animaux ou êtres fétiches. Le fondu des couleurs, la tendresse du dessin, la fantaisie des mondes imaginaires nous transporte vers un ailleurs idéal.

A la fin de l’album, l’auteur lance une invitation au rêve à l’enfant lecteur : « C’est ton métier, enfant de recommencer ce que les grands ont abîmé. »

 

Les dernières reines

 Les dernières reines
Christophe Léon, Patricia Vigier,
Le muscadier, 2021

 Et si les abeilles disparaissaient ! 

 Maryse Vuillermet 

Sunee, seize ans, vit dans un pays d’Afrique, dans les années 2050. Elle est la fille d’un richissime industriel de l’agroalimentaire. Sa vie est très surveillée, elle se déplace en voiture conduite par un chauffeur, ce qui ne l’a pas empêchée d’échapper à cette surveillance un jour, de se promener sur le marché local et de ramener un pot rempli d’un  liquide doré inconnu. Etrangement, à la vue de ce pot, son père devient fou de rage, et c’est le début de l’intrigue. D’où vient ce liquide, qui l’a fabriqué et vendu ?

Et on plonge dans un univers cauchemardesque où plus une parcelle de terre de ce pays n’est fertile, elles ont été dévastées par les pesticides. Quelques irréductibles autochtones vivent dans des montagnes reculées et tentent de préserver un mode de vie responsable et en harmonie avec la nature.

Sunee va de découverte en découverte sur son père, sur ses méthodes, sur le gouvernement et la police…

La collection Rester vivant chez Le Muscadier « s’adresse aux ados et préados. Elle a pour ambition en plus d’attiser l’imaginaire du lecteur, d’éveiller son sens critique et de poser un regard incisif sur nos comportements individuels et collectifs. »

Pari réussi pour ce roman !

 

Le printemps des oiseaux rares

Le Printemps des oiseaux rares,
Dominique Demers
Gallimard, scripto, 2021

Des oiseaux pour références

Maryse Vuillermet

Un roman à deux voix, les voix des deux héros, deux adolescents : lui, Jean-Baptiste, dit JB, surdoué, passionné, d’oiseaux et de tous les animaux, solitaire, gentil, gaffeur, vivant à Montréal dans une famille nombreuse de catholiques pratiquants, elle, Mélodie, vit seule avec sa mère et se remet très difficilement de son premier amour qui s’est terminé par un viol.

JB rédige un mémoire sur les oiseaux pour intégrer un cursus universitaire d’exception et obtenir une bourse. Dans les extraits de son travail, on apprend avec émerveillement combien les animaux sont communicants, intelligents, fidèles et amoureux; Ils aiment passionnément et fidèlement, « 90% des oiseaux sont monogames, les chardonnerets échangent des baisers passionnés, les albatros sont unis pour la vie. ».  Ils sont aussi capables de jouir d’un acte gratuit comme certains vautours qui s’élèvent à 10 000 mètres d’altitude par gout de l’ivresse.  Ses connaissances, il va les partager avec Mélodie et avec nous. Mais aussi ses découvertes, une nichée de renardeaux, un rassemblement de sitelles, trois mésanges, un écureuil, il passe le plus clair de son temps sur le Mont Royal à Montréal à observer. Mélodie y fait beaucoup de sport, et c’est donc là qu’ils se heurtent et se rencontrent.
Tous deux ont un quotidien difficile, JB est en opposition avec la religion de son père qu’il juge intransigeant et peu aimant, Mélodie ne comprend pas ce que sa mère lui cache de sa relation avec son père, et d’un petit frère mort bébé dont elle trouve des photos cachées.  Tous deux sont à fleur de peau, écorchés et, de rebondissement en rebondissement, on s’attache à ces héros.
Beaucoup de thèmes sont abordés, l’existence de Dieu, le monde animal, la différence, la mort, le viol, ça parait beaucoup, mais tous sont abordés avec délicatesse et par la voix de ces deux jeunes intelligents et en recherche. Et les références constantes au monde des oiseaux les aident dans leur réflexion et leur combat et guident notre lecture, JB est un albatros, « ses ailes de géants l’empêchent de marcher, » ; JB surnomme tendrement Mélodie « Sauterelle » ; les autres personnages, les parents, les adultes en général, ne sont pas stéréotypés, tous ont leur part d’ombre, leurs doutes et leurs échecs.
Le titre original est « l’Albatros et la mésange », je le préfère, pour ce roman très original, profond et émouvant.

Les herbes folles, Angélique Villeneuve

Les herbes folles 
Angélique Villeneuve, Eugénie Rambaud (Ill)
Traduit en arabe par Golan Haji
Le port a jauni, 2019.

  Un  chemin de mots

 Maryse Vuillermet

Le port a jauni est une maison d’édition courageuse et originale qui propose des livre-objet manipulables dans les deux sens de la lecture, et donc adaptables à la langue du lecteur. En effet, le poème, Les herbes folles est l’histoire d’un chemin et de celui qui y marche, et il peut se lire dans les deux sens de la lecture, en français comme en arabe, et le lecteur se prête au jeu de la manipulation de cet ouvrage. C’est un long poème qui se veut modeste,  histoire de chemin, mais aussi de pas,

« Mon pas,
Donc
minuscule et doux,
et qui traîne »,

d’attention à la nature, aux fleurs, aux herbes, aux oiseaux, aux bourdons. C’est aussi un poème du rêve, comme celui que font les enfants : « Il faudrait… » «  Je serais .. »
L’illustration d’Eugénie Rambaud sert littéralement de fil de lecture, puisqu’il s’agit d’un fil de coton brodé sur du papier, puis embelli par des feuilles dessinées autour et qui, évidemment, court dans les deux sens lui aussi.
C’est donc un profond et subtil livre poétique que le lecteur tient entre les mains, que ce soit au niveau du texte ou des illustrations.

Les rêves d’Ima, Ghislaine Roman

 Les rêves d’Ima
Ghislaine Roman, Ill. Bertrand Dubois,
Cipango, 2020.

 

 Comment apprivoiser son imaginaire

 Maryse Vuillermet

 

 

 

Ima née dans une famille d’artisans près du lac Titicaca au Pérou est une petite fille heureuse et sage. Mais un jour, elle devient triste et pâle, à ses parents inquiets, elle explique que ses nuits sont peuplées de cauchemars effrayants.

Sa tante pense que si elle apprend à tisser, elle sera apaisée, elle devient une bonne tisserande mais ses cauchemars demeurent, Luis, son frère lui apprend à reconnaitre les pierres précieuses et à en faire des bijoux, son oncle lui apprend la poterie, mais sa santé ne s’améliore pas, elle est toujours dévorée par ses cauchemars.  Un vieil Indien consulté lui offre un bateau-piège à rêves, elle le place près de son lit et le piège fonctionne, elle ne rêve plus, elle va ensuite, suivant ses conseils,  enterrer le petit bateau-piège dans un champ de pommes de terre.

Mais dans le même temps, les artisans du village constatent que leurs productions ont perdu leur couleur, leur fantaisie, « la joie de leur art les avait quittés ». D’ailleurs, le commerçant venu de Cusco  les leur refuse. Ima comprend que leur inspiration a disparu, elle court déterrer le piège à rêves.

Mais désormais elle sait comment les apprivoiser, elle achète un cahier et, toutes les nuits, elle couche ses cauchemars et ses visions sur le papier dans le cahier et ils deviennent des histoires extraordinaires.

Une belle parabole sur la force et la violence des rêves qu’il faut savoir accepter et apprivoiser.  Qu’ils viennent de notre culture ancestrale, de notre inconscient, il ne faut pas en avoir peur, ils sont une richesse et en particulier pour les artistes, ils sont la source où ils puisent.

Les illustrations de Bertrand Dubois sont chatoyantes et leur mélange de réalisme et de fantastique, sur fond de paysages andins, de lac, de villages de roseaux, sont, elles aussi, une invitation aux rêves et au voyage.

 

 

les derniers des branleurs, Vincent Mondiot

 Les derniers des branleurs
Vincent Mondiot,
Actes-Sud Junior, 2020

On se souvient tous des derniers mois du lycée

 Maryse Vuillermet 

Minh Tuan, Chloé et Gaspard trainent leur spleen au lycée, ils sèchent les cours, fument des joints, avalent toutes sortes de substances planantes, et aiment se faire détester par tous, élèves, profs et parents. Ils sont amis inséparables et d’accord pour penser qu’ils n’ont pas d’avenir, donc qu’il est inutile de travailler et de faire des efforts.
Mais dans leur classe, il y a Tina, une jeune Congolaise migrante, qui, elle, est sérieuse et douée, elle est seule comme eux, et cette solitude et leur différence vont les rapprocher. Avec elle, ils s’ouvrent à d’autres réalités que leur petit monde confortable.
Le titre n’est pas engageant mais on est vite happé par ce roman. On ne peut que s’identifier à ces adolescents loosers, bavards, capables de palabrer à l’infini sur rien, (tellement qu’ils rappellent à Mina les palabres africaines), et en révolte continue mais aussi en recherche, d’absolu, de sens à la vie et tellement tristes de quitter leur adolescence pour entrer dans un monde adulte qui les dégoute et leur fait peur.
Et puis c’est très, très drôle, les notes en marge, très nombreuses expliquent de façon docte, leur monde, leur culture, leurs manies, comme si c’était une peuplade étrange à faire découvrir au lecteur. Eux-mêmes manient un humour féroce dans un langage « djeun », dialogues sans fin ponctués de « genre, » « grave », « connard » et autres insultes, le tout à prendre au second degré bien souvent. Cette rudesse de langage, cette paresse incommensurable cachent une sensibilité à fleur de peau et un désespoir sincère, on le sait bien, quand on a été adolescent.
Un beau personnage de professeur, une amie plus âgée de Mina rachètent un peu le monde adulte.

J’ai beaucoup aimé l’atmosphère, la peinture sociale et générationnelle, un peu moins l’intrigue autour du bac, qui a du mal à trouver sa fin, mais ce roman reste une belle découverte pour moi qui ne connaissais pas cet auteur.

Ce roman a obtenu le prix Vendredi, et c’est bien mérité !

 

 

Romy et Julius

 Romy et Julius
Martine Carteron et Coline Pierré
Rouergue 2020,

Roméo et Juliette revisité

Par Maryse Vuillermet

Le titre ne vous rappelle rien ?  Roméo et Juliette peut-être et vous auriez raison, ce roman est une variation autour du thème de l’amour empêché,  une variation originale et très contemporaine.  La structure de la tragédie shakespearienne est respectée, l’action se déroule en cinq actes, un chœur de villageois commente, et deux camps s’affrontent. Mais ce texte est écrit à quatre mains. On est dans un village très banal » comme il y en a mille », et à notre époque. Romy, l’héroïne et narratrice de l’histoire est la fille du boucher, elle est dynamique, bonne fille, passionnée de théâtre, elle aide son père et son frère à la boucherie depuis le départ de leur mère. Julius, autre narrateur, vient de la ville, il est végétarien, doux et extrêmement timide.  Les deux camps ennemis de ce village sont les historiques, ceux qui sont nés là, y habitent depuis plusieurs générations, parmi eux Juliette, et les nouveaux venus, souvent des urbains, néo-ruraux, parmi eux, Julius et son ami Ayden. Parmi les historiques, une bande de jeunes, violente, réactionnaire, leur chef est Richard, le fils du directeur de l’abattoir, et parmi les nouveaux venus, une autre bande d’activistes, défenseur des droits des animaux, prête à toutes sortes d’actions radicales pour défendre leur cause et parmi eux, Ayden et Julius.

Romy et Julius vont se retrouver à l’atelier théâtre du lycée, qui, cette année, prépare comme spectacle de fin d’année la pièce Roméo et Juliette.  Mais rien ne va se passer comme prévu.

J’ai beaucoup aimé la description de la vie du village, entre traditions et modernité, ses concours de cri de cochon, son élection de Miss andouille, la solidarité et, non loin, une communauté de militants radicaux, squatters, et adeptes de la permaculture. Les nombreux personnages secondaires sont intéressants aussi, les profs de théâtre, la petite sœur de Julius, la tante de Romy, son père et son frère, tous sont assez complexes et capables de nous surprendre

J’ai aimé aussi l’enchaînement inéluctable des actions qui mènent au désastre, comme le veut la tragédie, sauf que…

 

Une belle journée

Une belle journée
Anne Laval, (Texte et illustrations)
Rouergue 2020,

 

 L’imagination au pouvoir

 Maryse Vuillermet

 

 

 

La radio ne diffuse que de mauvaises nouvelles, les parents de Rosie sont de  mauvaise humeur, alors, elle décide de partir à vélo, à l’aventure, dans le lotissement et les environs. Elle retrouve ses amis déguisés et, avec eux, tout devient extraordinaire : ils imaginent des vies incroyables derrières les murs des maisons devenues bizarres, ils rejoignent un alligator géant, ils se font offrir une glace par le glacier plein d’humour, ils foncent au skate park.  Bref, leur fantaisie les emmène loin de la réalité pesante de leur quotidien et du monde des adultes.

Les illustrations   accompagnent idéalement, par leur force, leur exubérance et leur humour, cette traversée du miroir, vers le pays des rêves.

Et quand ils rentrent le soir à la maison, les parents sont déjà plus drôles.