Le Loup à la bonne odeur de chocolat
Paule Battault / Maud Legrand
L’élan vert
Doukipudonktan
Par Michel Driol
Loulou, petit loup, sent bon le chocolat… mais tout le monde se moque de lui. Alors, pour effacer cette odeur, il se roule dans un ruisseau bien pollué, dans la boue et dans du cambouis. Ayant repris confiance en lui, il croque quelques animaux. Mais cette nouvelle odeur pestilentielle attire à nouveau les moqueries, et Loulou déprime jusqu’à ce qu’un oiseau lui révèle qu’il sent mauvais. Alors Loulou prend un bon bain et se décide à assumer son odeur de chocolat.
Sur des sujets graves – estime de soi, regard des autres, différence, odeurs corporelles, hygiène et pollutions diverses de la nature, les auteures réalisent un album léger et plein d’humour. Humour du texte, Loulou passant pour un loup de Pâques, l’oiseau s’exclamant « Tu pues, toi »… Humour aussi du texte qui n’hésite pas à s’adresser au lecteur, avec le retour des « Oh non ! Que fait Loulou ? ». Humour des illustrations : même les lapins du papier peint de la chambre de Loulou s’éloignent de lui, Loulou est sans arrêt représenté entouré de carrés de chocolat ou de taches de couleur signifiant sa mauvaise odeur… Légèreté du personnage de Loulou, loup sympathique et naïf, cherchant à s’intégrer, ne comprenant pas ce qui lui arrive, comique malgré lui avec son arête de poisson mort sur la tête…
Un album qui invite tout simplement à s’accepter soi-même, et à accepter les autres, quels que soient leurs bruits et leurs odeurs…
Imaginez quelque chose. Depuis toujours, vous avez une existence bien rangée. Vous consacrez chaque instant de votre vie à l’accumulation sans fin de possessions. Et puis, un jour vous découvrez qu’il vous manque la chose la plus importante qui soit. Votre recherche ne fait que s’accélérer, devenir plus fébrile, jusqu’à ce que vous découvriez que la chose la plus importante qui soit, c’est vous-même. Que feriez-vous une fois que vous vous seriez ainsi retrouvé(e) ?


Il y a au moins deux histoires dans Docteur Parking. La première, qui occupe les trente premières pages de ce petit roman (65 p.), évoque les surprenants remèdes que ce drôle de médecin recommande à ses patients. A vrai dire, le docteur Parking n’a pas fait d’études de médecine et c’est à la faveur d’une méprise qu’il devient le médecin le plus écouté de la ville. Le docteur Parking est docteur en lettres ; son vrai métier, c’est l’attention aux langues. Il a fui son pays en guerre pour venir s’installer dans ce coin tranquille où il espère bien consacrer tout son temps aux livres de sa bibliothèque et aux enregistrements de dialectes et d’accents locaux. Est-ce l’exercice de sa spécialité ? un trait singulier de son caractère ? en tous cas le docteur Parking sait écouter les malades qui défilent chez lui. Il a beau leur dire qu’il n’est pas docteur, il sait aussi leur parler : « Il avait une manière de dispenser [ses conseils] qui vous obligeait à les suivre ». Il devine la bonne méthode de sevrage pour un confrère alcoolique et encourage la vendeuse harcelée par son patron à changer de travail pour soigner ses maux de ventre. Cette première partie est charmante : la magie envoutante du bon docteur invite à voir le monde autrement, à le soulager de ses tensions par un code de conduite plein de bon sens et d’équilibre mais qui paraît étrange et merveilleux, tellement il est contraire à nos habitudes.

