Le Tyran du désert – Un Livre dont vous êtes le héros

Le Tyran du désert – Un Livre dont vous êtes le héros
Joe Dever
Traduit (anglais) par Pascale Jusforgues et Alain Vaulont
Gallimard Jeunesse (Loup Solitaire), 2006 [1985]

Homo ludens, so 80ies 

Par Matthieu Freyheit

letyrandudesertCinquième volume de la longue série Loup Solitaire de Joe Dever, Le Tyran du désert est d’importance puisqu’il vous met sur la piste du livre du Magnakaï, discipline ancestrale dont il vous appartient de devenir un maître au fil des nombreux volumes de la série. Le synopsis, comme pour la plupart des LDVEH de cette période, est à la fois complexe et convenu. Complexe par la volonté affirmée sans cesse par les auteurs de déployer l’étendue d’un monde vaste et entier, rempli d’une multitude de noms de lieux, de lieux-dits, de monts, de mers, de déserts, d’oasis, et autres termitières. Convenu par un ensemble de motifs aujourd’hui connus, reconnus, peut-être même dépassés. De fait, la réédition de ces LDVEH par Gallimard pose la question de la possibilité même de leur succès : les jeux vidéo et les jeux en ligne désormais installés dans les foyers, ces livres peuvent-ils intéresser des lecteurs autres que les nostalgiques d’une enfance ‘so 80ies’ ?

Dans ce volume, vous êtes envoyé auprès du souverain de l’empire de Vassagonie pour y signer un traité de paix. Bien entendu, la formalité diplomatique se transforme en mission de survie, accompagnée d’une quête mouvementée. Le livre peut se jouer, comme les autres, indépendamment du reste de la série, mais il faut bien avouer que le plaisir naît de la continuité et de l’évolution donnée à votre personnage. Autant, si on s’y met, prendre les choses au début.

Pourquoi s’y mettre, me direz-vous ? Eh bien, c’est que le LDVEH a plus d’une vertu. Quelques unes ont été mises en avant dans les notices consacrées à La Pierre de Sagesse ou au Manoir des Ténèbres. Soulignons cette fois-ci que le LDVEH a pour particularité de mettre en avant les coutures du processus de lecture, fait de deux attitudes soulignées par Umberto Eco dans Lector in fabula : le respect du texte d’un côté, la contribution personnelle de l’autre. Comment le LDVEH s’y prend-il ? En divisant le discours en deux modes : l’impératif d’abord, qui contraint le lecteur à suivre une série de directives non discutables. Faites ceci ; allez là ; prenez ceci ; combattez celui-là. En réponse se développe un discours de la proposition, de l’offre : Si vous souhaitez… ; Si vous préférez… ; Si vous désirez… ; Si au contraire… Le principe, fort simple et simplement mené, a le mérite de conscientiser l’état de lecture, et ses enjeux : devant le texte, je peux tricher, je peux choisir, je peux refuser, je peux cesser. Je peux aller de l’avant, mais je peux tout aussi bien aller de l’arrière. Autant de règles de jeu et d’attitudes qui ne sont pas sans faire penser à celles édictées par Daniel Pennac dans Comme un roman et qui donnent au lecteur à réfléchir sur son rôle devant le texte. Autant d’opportunités qui font du LDVEH un genre intelligent, où le lecteur est érigé en lecteur pensant.

Construis ton village

Construis ton village
Usborne (maquette), 2011

Voyage au Moyen-Age

par Sophie Genin

ConstruistonvillageCe livre d’activités, associé à de la colle, des ciseaux et un cutter, permettra aux enfants de construire un village médiéval. La maquette a été, selon l’éditeur, « conçue en fonction de la réalité historique » et la qualité des détails (plus de cinquante personnages de 2 cm de haut !) et du papier, ainsi que l’aide à la construction apportée en fin d’ouvrage, font de cette création une idée originale pour découvrir la vie au Moyen-Age pour des enfants minutieux et patients.

 

La Fabuleuse méthode de lecture du professeur Tagada

La Fabuleuse méthode de lecture du professeur Tagada
Christophe Nicolas, Guillaume Long
Didier jeunesse, 2013

La lecture est un jeu…

Par Anne-Marie Mercier

tagadaComment décrire cette « méthode » de lecture ? Son titre en dit beaucoup; ajoutons que ce professeur a un assistant nommé « tsoin-tsoin », un petit oiseau qui se démène sur toutes les pages pour accompagner efficacement les lettres nécessaires à la leçon.

Voici le début du texte :

« Leçon n°1 : Tu ne sais pas lire, c’est dommage. Mais la grande personne qui te lit ce livre sait lire. Il faut en profiter. Ta grande personne peut lire des mots faciles comme bébé, bobo, mémé, popo. Elle peut aussi lire des mots difficiles, comme plénipotentiaire ou hexakosioihexekontahexaphobie. Qu’est ce que ça veut dire ? La grande personne qui sait lire te l’expliquera plus tard. »

Suivent des leçons sur les avantages qu’il y a à savoir lire (bonne idée de commencer par aiguiser le désir d’apprendre avec de vraies raisons), les lettres, voyelles et consonnes (on est dans une méthode syllabique traditionnelle), les cas compliqués (comment faire le son [k])… enfin, en 10 leçons, l’affaire est réglée.

Ce n’est peut être pas si simple, mais en tout cas on s’amuse, les illustrations sont tordantes, parents et enfants riront ensemble, et ce livre pourrait être un accompagnement joyeux de méthodes moins mécaniques et sans doute plus efficaces mais moins drôles, quoique… le rire fait bien des miracles.

En scène

En scène  
Tatiana Werner
Gallimard Jeunsse, 2013

Génial !

Par Maryse Vuillermet

 

 

 

en scène imageGénial ! Complet ! Intelligent ! Sérieux et drôle ! Instructif mais jamais ennuyeux Une multitude de conseils destinés à des enfants qui veulent monter  un spectacle chez eux.

Des pages documentaires sur le théâtre, ses différentes formes y compris les plus modernes, sur son origine, ses grands noms, ses bâtiments,  ses coutumes, ses professions…

Des exercices sur le corps, la voix, la relaxation,  des idées d’improvisation,  de reproduction,  d’écriture…

Des activités pratiques pour fabriquer un décor, un micro, des costumes, des maquillages, des marionnettes,  des  astuces  pour éclairer avec une frontale, délimiter une scène avec un fil à linge…

Le tout est agrémenté de dessins, schémas drôles et très pédagogiques, de photos belles et documentaires.

Bref, c’est complet et touchant car on sent chez l’auteur l’amour  et la connaissance des enfants et du théâtre.  A mettre entre toutes les mains,  y compris les enseignants qui veulent faire faire du théâtre à leurs élèves.

La Petite Ecole de l’imagination
Zaü et Alain Serres

Rue du monde, 2012

Fictionary pour un jeu intergénérationnel

Par Anne-Marie Mercier

lapetiteecoledelimaginationA l’image du jeu Pictionary, ce coffret propose d’inventer des histoires en se basant sur des déclencheurs proches de ceux que l’on peut trouver dans l’ouvrage fondateur de Gianni Rodari, Grammaire de l’imagination, récemment réédité.

Quinze grandes planches à fonds perdus proposent des univers, peut-être une histoire en cours, quarante jetons tirés au hasard demandent à créer un lien entre l’élément du jeton (un téléphone, un perroquet, une onomatopée, une figure géométrique…) et la planche.

C’est donc un matériel simple et efficace qui est proposé, adapté à tous les âges  – les adultes pourront y jouer avec intensité avec leurs enfants ou petits enfants. Deux règles du jeu sont proposées, avec un exemple de début d’histoire.

Enfin c’est une mini encyclopédie de l’illustration d’aujourd’hui : les jetons sont de Guillopéon trouve parmi les noms des auteurs des ouvrages dont les planches sont tirées (les titres pouvant aussi jouer un rôle) ceux de François Place, Nathalie Novi, Olivier Tallec, Martin Jarrie, et bien d’autres : des styles et des univers très divers, et de beaux talents, et partout de la couleur.

Déguisements pour petits et grands

Déguisements pour petits et grands. 35 activités faciles et originales
Savine Pied, Stéphanie Desbenoit-Charpiot
Père Castor, 2013

Manuel du savoir être déguisé

Par Dominique Perrin

déDans la grande tradition « active » du Père Castor se trouvent réunies ici idées et « recettes » permettant aux jeunes et moins jeunes d’expérimenter la métamorphose par le costume. Elles ont passé l’épreuve du temps et de la pratique depuis leur première publication au début des années 2000 : on peut donc penser précieuses les indications de temps, coût et difficulté qui accompagnent chaque proposition. Certaines sont terriblement conventionnelles – et exercent probablement leur charme tenace en tant que telles : mariée, pompier, clown au gros nez  –, d’autres beaucoup plus fraîches et inventives, avec une palme pour les costumes peu anthropomorphisés comme l’étoile filante, le lion (semblable à un soleil) ou le lutin champignon. L’ensemble est au bout du compte efficace et diversifié, avec des astuces et coups de génie théâtraux à puiser à l’envi, et des costumes très aboutis à fabriquer patiemment, garder et transmettre.

La Pierre de Sagesse (Un Livre dont vous êtes le héros)

La Pierre de Sagesse (Un Livre dont vous êtes le héros)
Joe Dever
Traduit (anglais) par Pascale Jusforgues et Alain Vaulont
Gallimard Jeunesse (Défis fantastiques), 2012 [1985]

Attention : ici, on fabrique du lecteur
(et c’est tant mieux)

Par Matthieu Freyheit

LapierredesagesseIl n’est peut-être pas besoin que je répète, une fois encore, mon enthousiasme pour le Livre dont vous êtes le héros. Poursuivons simplement notre découverte de ce genre foisonnant.

La Pierre de Sagesse fait partie d’une collection bien particulière, intitulée Loup Solitaire. Cette précision ne manque pas d’importance. D’abord, parce que Loup Solitaire, c’est vous. Mais aussi parce que cette collection illustre une proposition nouvelle dans le champ du LDVEH, qui récupère le principe sériel de la culture populaire dont il s’est nourri. En effet, la suite des Loup Solitaire correspond à un ensemble de quatre cycles faisant une somme de trente-deux volumes, trente-deux aventures à vivre dans la peau d’un personnage unique (exception faite de certains épisodes du dernier cycle). Une série éponyme, roman-fleuve, appelez cela comme vous voulez : il reste que cette lecture en extension complique singulièrement les choses – et les enrichit par la même occasion.

Explications. Exit, les héros de la collection Défis Fantastiques, laissés à la charge unique – ou presque – de leurs lecteurs. Désormais, la cofabrication implique de la part du lecteur une part d’attention et d’action supplémentaires. Pour Umberto Eco, le jeu de lecture se réalise à la fois dans un travail de protention (le lecteur cherche à deviner ce qui va arriver) et de rétention (mémoire de ce qui s’est passé). C’est de cette manière exactement que se lit le LDVEH et en particulier la série Loup Solitaire, où le jeu de la protention s’augmentant d’une part équivalente de rétention. Comme dans les autres LDVEH, il faut ici garder en mémoire (ou/et sur votre de route) les différents éléments, capacités, objets, mots de passe, obtenus au fil de l’aventure. Mais le gain de la quête, à l’instar du personnage, est de surcroît migrant, transhumant d’un volume à l’autre, contraignant ainsi le lecteur à les accompagner en esprit. Quand le livre se referme, son contenu, lui, demeure donc actif pour une utilisation future. Ceci dit, pas d’inquiétude, le système offre une grande liberté et permet d’entamer la lecture de n’importe quel volume indépendamment du reste de la série.

Mais voilà plus de précisions sur Loup Solitaire. Dans une guerre terrible, les Seigneurs Kaï du Sommerlund ont été massacrés par les Seigneurs des Ténèbres d’Helgedad. Échapper au manichéisme n’a pas été la tâche première de l’auteur, Joe Dever, génie du LDVEH. Peu importe. Loup Solitaire est le dernier survivant de la lignée des Seigneurs Kaï. Sa mission, si vous l’acceptez, est de rendre à la discipline du Kaï sa grandeur d’antan, et surtout de permettre au Sommerlund, votre pays, de vivre enfin en paix. Une des étapes importantes de cette quête consiste à retrouver la fameuse Pierre de Sagesse, détentrice d’un pouvoir unique. Pas inintéressant et relativement riche en possibilités et en alternatives d’exploration, La Pierre de Sagesse a aussi l’avantage de ne pas être d’une difficulté insurmontable : un atout pour qui espère venir à bout de la série complète.

Comme toujours, le style peut sembler un peu dépassé, fidèle à l’esprit mi-médiéval mi-fantasy des jeux de rôle des années 1980. Il n’empêche, le plaisir de suivre sa propre évolution dans la peau d’un personnage suivi sur autant d’épisodes reste intact. Mais surtout, surtout, le LDVEH s’affirme plus que jamais, dans la multiplication de ses modalités de lecture, non seulement comme une fabrique du personnage, mais également comme fabricant de lecteurs actifs, impliqués, et donc intelligents.

Pierre lapin copié/copie

La Nouvelle Aventure de Pierre lapin
Emma Thompson, illustrations de Eleanor Taylor
Traduction (anglais) de Jean-François Ménard
Gallimard jeunesse, 2012

Pierre lapin petit facteur
Traduction (anglais) de Vanessa Rubio-Barreau
Gallimard jeunesse, 2012

Lapin à vendre : du plagiat et de Beatrix Potter

Par Anne-Marie Mercier

nouvelleaventurepierrelapinQuand les acteurs ou autres vedettes du monde du spectacle se mettent à écrire pour les enfants, le résultat est rarement concluant. Dans La Nouvelle Aventure de Pierre lapin, le dessin imite le style de Beatrix Potter, la sobriété du texte et la simplicité de l’histoire sont proches de celles de ses histoires, tout cela est fort mignon, mais cela reste une imitation assez pâle.

Autre imitation et même imitation d’imitation, avec Pierre lapin petit facteur qui reprend (sans nom d’auteur !) le principe des  classiques que sont devenus les albums Pierrelapinpetitfacteurd’Allan et Janet Ahlberg : Le gentil facteur ou lettres à des gens célèbres (Jolly Postman, 1987) et Le facteur du Père Noël (1991). Comme dans ces ouvrages, on trouve à l’intérieur de l’album des enveloppes avec des fac simile de lettres, documents divers. Ici, les découvertes sont liées par une intrigue simple (simplette ?) mais efficace : Le jeune Pierre lapin envoyé faire des courses par sa mère découvre que le renard Tod qui a invité la cane à dîner veut facteur 1la manger. Comme les albums précédents, qui ont servi lieu à de nombreux travaux en CE1, cette nouvelle version qui propose non seulement des lettres mais d’autres documents variés (des « écrits sociaux »), Pierre lapin petit facteur devrait plaire à un large public en profitant de l’image des albums de B Potter et de l’affection que l’on a pour Peter Rabbit (qui dispose d’un « site officiel » facteur2100%commercial…).

Le Manoir de l’Enfer (Un Livre dont vous êtes le héros)

Le Manoir de l’Enfer (Un Livre dont vous êtes le héros)
Steve Jackson
Traduit (anglais) par Michel Zénon
Gallimard Jeunesse (Défis fantastiques), 2012 [1982]

« L’art est un jeu d’enfant » (Max Ernst)

Par Matthieu Freyheit

lemanoirdelenferImpossible de résister plus longtemps. Devant la pile de Livres dont vous êtes le héros qui m’attend, je pensais procéder raisonnablement et garder, en adulte, le meilleur pour la fin. Mais rien n’y fait, je n’y tiens plus, plus du tout. Ahhh, quelle joie, quel plaisir, quel frisson de voir réédité non pas toute la série, mais CELUI-LÀ, Le Manoir de l’Enfer. Mon préféré étant enfant, vous l’aurez compris. S’il ne devait en rester qu’un, oui, ce serait celui-là. Exit Duncan MacLeod du clan Macleod, je n’ai d’yeux que pour Steve Jackson et son héros : moi. Enfin, vous. Enfin qui vous voulez, puisque c’est bien là le concept des Livres dont vous êtes le héros.

Petit rappel pour ceux qui, peut-être, ne se sont pas encore plongés dans la notice consacrée au Pirate de l’au-delà. Le Livre dont vous êtes le héros, c’est l’aventure au coin de la page, rien que ça. C’est l’occasion de mettre un livre sens dessus dessous, de balayer les codes habituels, de ne pas se bercer au confort de la succession des pages, de ne pas somnoler au long fleuve tranquille de la lecture, mais de trembler à l’idée de quitter définitivement une page pour, dans un bond terrible et enchanteur, ne jamais pouvoir revenir en arrière et, peut-être, soudain laisser la vie. Le Livre dont vous êtes le héros, c’est un livre où l’auteur accepte de ne pas être tout-à-fait auteur, de ne pas remplir jusqu’au bout son rôle, pour nous laisser l’occasion de mille et un scenarios. Bref, c’est un genre qui mérite le succès d’une future étude, aventureuse et foisonnante comme le serait son objet. Car si mon cœur ne battait pas la chamade pour Le Pirate de l’au-delà, je ne peux guère cacher l’enthousiasme retrouvé de mes heures de jeunesse passées à arpenter les couloirs du Manoir de l’Enfer.

Oui, mon cœur bat. De joie, certainement, mais pas seulement. Il y a là quelque peur qui l’accompagne, non sans raison. Le Manoir de l’Enfer, vous savez, c’est peu le Resident Evil de la génération 80’. Ceux qui ont passé des nuits à jouer, fébriles, tremblant, sursautant, haletant, seuls dans la demeure familiale me comprennent. La situation ? Une tempête, un accident de voiture, une étrange apparition, et un vieux manoir de campagne pour seul refuge à votre pauvre carcasse trempée. Ici, il pleure dans notre cœur comme il pleure sur le manoir. Et là, dans cette nuit qu’aucun rayon n’étoile, le Maître nous attend. Victor, certes, n’est pas au rendez-vous, mais enfin, il y a quelque beauté dans la simplicité de ces images pleines, dans un mélange de grotesque et de sublime, d’un romantisme noir. Sauf que le lycanthrope cède la place à un monstrueux bouc sanglant… Ne pas croiser.

Ce que Le Manoir de l’Enfer a de plus que les autres Livres dont vous êtes le héros ? L’écriture, déjà, en est plus réussie, et peut-être moins dépassée – parce que plus simple – que bien d’autres volumes. Par ailleurs, le livre est ici davantage tourné vers un travail d’atmosphère que vers une multiplication parfois ennuyeuse de rencontres avec des adversaires. Mais n’allez pas vous imaginer qu’il en sera plus facile à terminer pour autant. Pour les joueurs qui sont habitués à parler en durée de vie, Le Manoir de l’Enfer bat des records. Et pour les plus connaisseurs, c’est un peu comme si vous vous retrouviez soudain en face du Super Ghouls’n Ghosts du Livre dont vous êtes le héros. Plus de quinze ans après ma première approche du livre, j’en cherche toujours la solution, désespérément, fiévreusement, passionnément. Oui, foin des pudeurs, je finirai bien par le dire : voilà, à mon sens, le meilleur des LDVEH, celui qui vous retient malgré vous prisonnier de sa lecture et de son souvenir, aussi puissamment qu’il vous retient, héros, dans les dédales de ce sombre et merveilleux manoir. À vos dés, joueurs de tous poils, affirmés ou honteux : l’art, avec Steve Jackson, est certes un jeu d’enfant, mais d’enfant terrible !

mes robots en pyjamarama

Mes robots  en pyjamarama
Mickaël Leblond,  Frédérique Bertrand
Rouergue  2013

Robots  et ombro-cinéma

Par Maryse Vuillermet

 

mes robots en pyjamarama image Encore  une réussite !  Dans la  collection Le monde en pyjamarama, voici les robots !

Il s’agit d’imaginer, de dessiner,  d’assembler,  de découper,  colorier, bref comme les inventeurs de bricoler un robot qui peut se modifier à l’infini.  Puis,  on passe la grille  noire d’ombrocinéma  sur les dessins créés et le robot s’anime, se met à bouger, vibrer,  se déplacer. C’est technologique et  simple, c’est mécanique et magique !

 Un album  tout en inventivité  et en mouvement  sur un univers qui fait rêver les enfants!  C’est  ingénieux  et drôle aussi, des blagues parsèment les expériences Le robot mixeur se presse le citron ! L’ancienne technique d’ombro-cinéma s’applique particulièrement bien à   animer les images délirantes des petits inventeurs en herbe.