La Fabuleuse histoire de la terre

La Fabuleuse histoire de la terre
Aina Bestard
Traduit (espagnol) par Philippe Godard
Saltimbanque Éditions, 2020

Quand la science est fabuleuse

Par Anne-Marie Mercier

Publié en collaboration avec le muséum des sciences naturelles de Barcelone, ce superbe album est aussi un livre sérieux et bien documenté. Il nous entraine tout au long de ce qu’on appelle l’histoire de la terre, s’arrêtant à l’apparition des hominidés. Histoire géologique, traces du passé (fossiles), Big Bang, progressive rotondité de la terre, débuts de la vie, premières espèces des fonds marins, premières plantes et animaux qui commencent à apparaitre sur la terre ferme, vie aquatique, grands reptiles (dinosaures), mammifères (les mammouths, les ancêtres des tigres et des buffles,…). Il nous entraine de l’Eon hadéen au mésozoïque, accumulant tous ces noms étranges et fascinants. C’est un long chemin, tout au long des doubles pages de cet album au format à l’italienne, très allongé.

Rien de rébarbatif à ces savoirs : la mise en page intelligente, les procédés pour varier les effets (rabats, calques…) et la beauté des illustrations suffiraient, s’il en était besoin, à rendre tout cela passionnant.
Aina Bestard et les éditions Saltimbanque ont choisi d’imiter l’esthétique d’albums anciens, avec une couverture cartonnées et toilée, des papiers forts aux fonds verts, beiges. Les illustrations ressemblent aux gravures scientifiques anciennes, coloriées de couleurs éclatantes ou sourdes selon le thème. Elles font surgir des paysages extraordinaires qui semblent issus de voyages imaginaires. Aina Bestard illustre avec une certaine liberté (et cela est précisé par le texte) ce que nous dit la science  de notre temps sur ce passé lointain, et cette place laissée à l’imaginaire, paradoxalement, rend plus proche cette extrême ancienneté.

Dinosaures

Dico Dino
Rapahël Fetjo
L’école des loisirs (Loulou et Cie), 2020

Le livre des secrets de mon dinosaure préféré
Maxime Derouen
Grasset jeunesse, 2020

Le compsognathus, l’oviraptor et le troodon

Par Anne-Marie Mercier

Le dinosaure, dont on sait qu’il a peuplé la terre pendant bien plus de temps que l’humanité – « 1665 millions d’années c’est-à-dire 50 fois plus » –, nous dit le Dico, ne se démode pas. Ces deux albums déclinent tous les deux le même thème, celui de leur extrême variété (taille, alimentation, milieu de vie, sociabilité…) et de leurs noms extraordinaires.

Rapahël Fetjo les présente en suivant l’ordre alphabétique, avec leurs caractéristiques dans un texte court, en page de gauche, et leur portrait, très stylisé et coloré, en page de droite, surmonté de bulles souvent humoristiques dans lesquelles ils lancent au lecteur des questions, déclarations, vantardises.

Maxime Derouen d’adresse à des lecteurs plus âgés. Il met en scène les dinosaures dans le cadre d’exposés d’élèves, chacun devant présenter son préféré. Si le petit hérisson a choisi le stégosaure, le petit crocodile a élu le baryonyx ; chacun décide en fonction de critères qui lui sont propres et que le lecteur doit deviner. Il y a même l’élève qui s’est trompé et a choisi un animal qui ne fait pas partie des dinosaures.
Tout cela est présenté dans un dispositif d’images séquentielles (BD) très souple où la case n’est pas une vraie frontière, parfois juste un cadre posé à côté d’autres et révélant une grande image. Couleurs vives, animaux caricaturaux, décor en chemin de fer qui évolue… il y a beaucoup de richesse et de couleurs autour de ces grands disparus.

Romy et Julius

 Romy et Julius
Martine Carteron et Coline Pierré
Rouergue 2020,

Roméo et Juliette revisité

Par Maryse Vuillermet

Le titre ne vous rappelle rien ?  Roméo et Juliette peut-être et vous auriez raison, ce roman est une variation autour du thème de l’amour empêché,  une variation originale et très contemporaine.  La structure de la tragédie shakespearienne est respectée, l’action se déroule en cinq actes, un chœur de villageois commente, et deux camps s’affrontent. Mais ce texte est écrit à quatre mains. On est dans un village très banal » comme il y en a mille », et à notre époque. Romy, l’héroïne et narratrice de l’histoire est la fille du boucher, elle est dynamique, bonne fille, passionnée de théâtre, elle aide son père et son frère à la boucherie depuis le départ de leur mère. Julius, autre narrateur, vient de la ville, il est végétarien, doux et extrêmement timide.  Les deux camps ennemis de ce village sont les historiques, ceux qui sont nés là, y habitent depuis plusieurs générations, parmi eux Juliette, et les nouveaux venus, souvent des urbains, néo-ruraux, parmi eux, Julius et son ami Ayden. Parmi les historiques, une bande de jeunes, violente, réactionnaire, leur chef est Richard, le fils du directeur de l’abattoir, et parmi les nouveaux venus, une autre bande d’activistes, défenseur des droits des animaux, prête à toutes sortes d’actions radicales pour défendre leur cause et parmi eux, Ayden et Julius.

Romy et Julius vont se retrouver à l’atelier théâtre du lycée, qui, cette année, prépare comme spectacle de fin d’année la pièce Roméo et Juliette.  Mais rien ne va se passer comme prévu.

J’ai beaucoup aimé la description de la vie du village, entre traditions et modernité, ses concours de cri de cochon, son élection de Miss andouille, la solidarité et, non loin, une communauté de militants radicaux, squatters, et adeptes de la permaculture. Les nombreux personnages secondaires sont intéressants aussi, les profs de théâtre, la petite sœur de Julius, la tante de Romy, son père et son frère, tous sont assez complexes et capables de nous surprendre

J’ai aimé aussi l’enchaînement inéluctable des actions qui mènent au désastre, comme le veut la tragédie, sauf que…

 

Et Hop ! et La Course

Et Hop !
Malika Doray
L’école des loisirs (Loulou et Cie), 2020

La Course
Malika Doray
L’école des loisirs (Loulou et Cie), 2020

Menues histoires pour les petits

Anne-Marie Mercier

Voilà deux nouveaux Malika Doray, avec ses drôles de bestioles colorées, heureusement identifiées par leurs noms (renard, lapin, chauve-souris font une joyeuse farandole). Ce sont deux menues histoires (ou non-histoires?) rythmées par des vers de mirliton dans des albums cartonnés aux bords arrondis, parfaits pour les tout petits.

Pas d’histoire, aucun évènement marquant, mais une question brûlante dans Et Hop ! : que faire d’un enfant qui crie en attendant son repas ? Le père crocodile le confie à une fourmi, qui l’envoie à un renard, etc. Comme les animaux n’ont rien à lui donner à manger ses cris se poursuivent jusqu’à ce qu’il revienne à son point de départ : les bras de son papa et le lait qu’il attendait. Toutes ces étapes sont marquées d’un « hop ! » qui lance le rebond et qui rythme le plaisir de la répétition, chaque étape introduisant un nouvel animal coloré et croqué de manière très stylisée.

La course prend son départ sans que l’on sache vers où (à l’arrivée on verra que c’est l’école) : chaque petit animal (sauf ceux qui sont trop petits pour aller à l’école) part, à pied, à dos de papa, en avion… et en emportant qui son doudou, qui son tee-shirt préféré, etc.
Le trajet vers l’école devient un jeu, un parcours de petits obstacles drôles, jusqu’à l’arrivée. Et la maitresse et l’Atsem, elles courent ? non, elles font une belle arrivée pleine de dignité.

 

 

Les Elèves de l’ombre

Les Elèves de l’ombre
Anaïs Vachez
Casterman 2020

Prof maléfique

Par Michel Driol

Jade entre en cinquième, la boule au ventre, car elle n’a pas vraiment d’ami au collège. Mais le pire est qu’elle a un nouvel enseignant de français, M. Erbenet, qui plus est son professeur principal , un homme inquiétant, sévère, qui pour un rien colle les élèves. Et après les heures de colle, ces derniers sont métamorphosés, deviennent à la fois vides et élèves modèles. Qui est-il vraiment ? A l’aide d’Adry, Jade mène l’enquête…

Les lecteurs ados aiment à avoir peur, et on se souvient du succès de certaines collections. Ce roman, de la collection Hanté, chez Casterman, reprend un certain nombre de caractéristiques du roman d’épouvante pour ados : un milieu familier, le collège, un personnage inquiétant qui semble doté de pouvoirs surnaturels, une transformation progressive des personnages, une héroïne qui risque à son tour d’être transformée mais finalement permettra de rétablir l’ordre et d’éliminer le mal. La narration est conduite avec efficacité, narration à la troisième personne qui établit une distance entre le narrateur et ses personnages. On a donc affaire à un bon « page turner », qui confronte une adolescente au mal, incarné ici par un des tenants de l’autorité morale, un professeur, adolescente que l’épreuve fera grandir tant dans ses rapports avec sa mère qu’avec les autres.

Une histoire juste assez cruelle pour mettre à distance ses propres terreurs sans en être traumatisé.

Le Fils du Père Noël

Le Fils du Père Noël
Nadja
L’école des loisirs, 2020

La vie secrète du Père Noël

Par Anne-Marie Mercier

Si vous voulez tout savoir sur les secrets de la vie du Père Noël, vous en apprendrez beaucoup : on y découvre sa maison, qui semble toute petite, vue de l’extérieur (telle que nous le montrent les cartes de vœux). En réalité (enfin, selon Nadja dont on connait l’inventivité et l’humour caustique), elle possède un nombre infini de pièces, chacune dédiée à une occupation des lutins – ceux-ci ne manquent pas d’imagination pour occuper leurs longues 364 soirées tranquilles. Le Père Noël se tient ordinairement dans son salon (bureau-chambre-salle de réflexion-home cinéma), à regarder sa série favorite avec de jolies lutines… Son majordome, un lutin qui tient à se faire appeler Alfred (en hommage à celui de Batman…), tente de faire régner l’ordre et y arrive en gros jusqu’à l’arrivée, dans un paquet cadeau, d’un enfant, le propre fils du Père Noël. On imagine le désordre que ce petit être insupportable et braillard (voir la couverture) va mettre dans ce petit monde paisible.

Le texte est drôle et les dessins ne le sont pas moins. Voila le mythe revisité, juste un tout petit peu égratigné, il reste de quoi faire rêver avec cette maison, sa forêt enneigée et ses rennes susceptibles.

 

Bien rangés à l’école

Bien rangés à l’école
Elo
Sarbacane, 2020

Range ta classe !

Le petit théâtre de l’école, c’est aussi bien la cour que le couloir, le dortoir, la cantine, la classe. Tous ces lieux sont représentés très colorés et très pleins : pleins d’enfants-patates aux nez pointus, de sexe indéterminé, de diverses couleurs (bleus, rouges, rose, vert…), très actifs et coopérants, quand ils ne sont pas rêveurs et contemplatifs, et plein de meubles, de décorations, d’objets de toutes sortes (aquarium, crayons, ciseaux et colle, papier hygiénique, gâteaux, chaussons..).

Toute cette animation sans parole se combine avec celle que propose le dispositif : un disque à faire tourner sur lequel apparaissent toutes sortes d’objets lorsqu’ils se trouvent face aux découpes de la page. Ainsi, il faut chercher où placer la chaussette qui se promène dans un endroit incongru, sortir les biscuits de la table où l’on dessine, découpe et colle, remettre le serpent dans le vivarium, attribuer à chacun son doudou, et ne pas mélanger les bottes et les bonnets…
Il y en a des choses à ranger, désigner, commenter ! Cet album est un support drôle pour nommer les choses, les apprivoiser… et peut-être apprendre à ranger en comprenant la logique de chaque classement. Malin !

Le Dernier Petit Singe

Le Dernier Petit Singe
Sarah Cohen-Scali
Casterman 2020

Piège diabolique ?

Par Michel Driol

Devant se rendre en voyage scolaire aux Etats-Unis, Karim voit sa photo d’identité refusée par l’agent chargé d’établir son passeport, qui l’envoie à trente kilomètres de là dans un centre commercial pour y faire LA bonne photo qui conviendra. Y arriver n’est pas aisé. Le GPS a du mal à fonctionner. Mais la cabine a un fonctionnement étrange : elle donne des pièces et des billets de 5 €, puis se transforme en un cube qui emprisonne le héros. Pour en réchapper, il est contraint d’accepter une mission. Commence alors un angoissant compte à rebours… qui conduit Karim une nuit, seul dans son appartement, à assister à d’étranges phénomènes.

Voilà un roman complexe qui s’inscrit parfaitement dans le genre fantastique et offre de nombreux rebondissements propres à maintenir une atmosphère inquiétante tout au long du récit. D’abord par les personnages, comme l’employée de la mairie, vieille femme à l’allure de sorcière malfaisante, qui va envoyer le héros en mission. Ensuite parce que la mission du héros ne se révèle à lui que par bribes : qui est la jeune fille à sauver dont il reçoit l’image ? Par l’atmosphère de peur qui envahit peu à peu le roman, et culmine dans cette soirée que le héros passe seul dans l’appartement de ses parents. Enfin parce que la Mal n’est pas là où on l’attendait, et renvoie au un mal présent dans notre société, que l’on ne révélera pas, bien sûr, ici. C’est ainsi que la fin du roman bifurque vers un roman plus social, invitant à ne pas adopter la posture des trois singes qui sont aveugles, sourds et muets, mais au contraire à réagir. Tout au long du texte le fantastique est mis en abyme, laissant le lecteur se questionner sur la frontière ténue entre le rêve et la réalité, avant de réapparaitre à la fin, comme une espèce de pirouette ou de clin d’œil.

Un roman fantastique de qualité qui parle aussi de notre monde où l’horreur existe.

De l’embarras au choix

De l’embarras au choix
Romane Lefebvre
CotCotCot éditions, 2020

Le choix du choix

Par Christine Moulin

Romane Lefebvre nous offre son premier album et fait preuve, à cette occasion, d’une certaine audace. Ne serait-ce que par la place du texte: à la dernière page, il vient à la fois nous rappeler notre lecture, la conforter dans ses hypothèses et la relancer car il est clair alors que certaines choses nous ont échappé et qu’il vaut mieux vérifier.

De quoi est-il donc question dans cet album sans/avec texte? D’un petit bonhomme au visage tout rond, visiblement seul sur terre (est-ce sur terre? Le décor est réduit à l’essentiel), tristement recroquevillé sur son lit. Sous sa porte se faufile un tapis rouge. Il le suit. Mais bientôt, se présente un embranchement, vers la gauche, un autre chemin, orange celui-là. Le héros tire à pile ou face et continue sur le chemin rouge. Mais le voilà perdu dans le labyrinthe du doute et du regret. Il repart en arrière. Le tapis orange devient voie ferrée. Et c’est ainsi que le lecteur va pouvoir accompagner ce bonhomme attachant dans ses pérégrinations souvent semées d’embûches car le sol se dérobe sous lui et le précipite dans la blancheur existentielle de la page. Seul élément quasi permanent: ce ruban qui se métamorphose et ressemble décidément de plus en plus au parcours que la vie nous im/propose. Le lecteur souffre avec le personnage, participe à ses efforts, ressent son angoisse et c’est donc avec soulagement qu’il assiste à sa renaissance: au sortir d’un tunnel bordé de vert, le personnage chausse des lunettes couleur d’espoir et sourit. Il est revenu chez lui mais tout a changé: sa maison est en couleurs, la cheminée fume, notre héros s’installe tranquillement dehors et profite du soleil. Il semblerait que le voyage qu’il vient de faire ait été tout intérieur, à travers la dépression et le désespoir. Mais il pourrait tout aussi bien s’agir de l’évolution qui mène des tourments de l’adolescence à la sérénité de l’âge (plus) mûr.

Voilà donc un album audacieux, par son thème et son traitement. Réduit à l’essentiel, il parvient à matérialiser les tourments psychiques, à les suggérer en laissant au lecteur la part de liberté qui lui permet de projeter sur cette aventure minimaliste les accidents de sa vie intime. Il lui ouvre aussi la voie vers une lecture plus métaphysique: c’est bien le regard que nous posons sur les choses qui les colore et c’est au terme d’un cheminement vers l’acceptation de ce qui est que nous pouvons enfin jouir du présent. Mais chacun pourra sans doute donner un sens un peu différent à ce trajet car la sobriété du dessin, sans être sèche ou abstraite, éveille bien des échos chez le lecteur qui peut alors « porter un nouveau regard. Quelque part. »

PS: le livre est « imprimé en Europe sur papier issu de forêts gérées durablement ». Comme dirait Guillaume Gallienne, « ça peut pas faire de mal ».

Son héroïne

Son héroïne
Séverine Vidal
Nathan – Court toujours 2020

Relation toxique

Par Michel Driol

Rosalie, par sa présence d’esprit, sauve Jessica agressée par son voisin, dans le tram. Puis, petit à petit, Rosalie va s’imposer dans la vie de Jessica, qui vire insensiblement au cauchemar.

Son héroïne est le récit des relations entre deux jeunes filles de milieux sociaux différents (l’une est fille de petits commerçants, travaille comme caissière), l’autre est professeure des écoles. L’une est fiancée à un garçon coiffeur, Marlon, l’autre vit dans le souvenir d’un amour perdu, Armand. L’une veut sauver l’autre de sa condition, en lui faisant découvrir des expositions, des lieux, mais ne peut se passer d’elle, et va jusqu’à mentir pour l’attacher à elle. Mais qui est vraiment Rosalie ? Comment en arrive-t-elle à gifler un enfant ? Qui est vraiment Armand ? La force du texte est de ne pas répondre directement à ces questions, mais à conduire le lecteur petit à petit à se les poser, pour procéder à des renversements constants de l’évaluation de ce personnage : est-elle une héroïne ? une harceleuse ? une victime ? Le lecteur doit donc reconstituer le puzzle, à partir de pièces qui finiront par s’emboiter à la fin. L’autre force du texte est de jouer sur le sentiment d’oppression qui s’empare du lecteur dès le début, et qui ne se dissipe pas vraiment à la fin. Entre mensonges et vérités, manipulation et naïveté, ce sont toutes les gammes de la folie humaine qui se présentent devant lui, avec ce qu’elles comportent d’étrangeté dérangeante, alors que l’auteur les inscrit dans un quotidien dépeint avec un grand réalisme.

Un roman dont le lecteur ne ressort pas indemne…

Court toujours est une nouvelle collection intéressante proposée par les Editions Nathan, des récits brefs, d’une cinquantaine de pages, s’adressant à des adolescents ou à de jeunes adultes qui ont décroché de la lecture, accessibles en trois versions : papier, numérique, et une version audio, écrits par des auteurs jeunesse confirmés, et qui ne prennent pas leurs lecteurs pour des enfants.