Le démon des brumes

Le démon des brumes
Luc Blanvillain
Seuil, 2013

 Des démons et de la magie

Par Maryse Vuillermet

le démon des brumes imageUn alchimiste de l’an 1013 laisse brûler sa femme et son enfant dans l’incendie de son laboratoire,  sans rien tenter pour les sauver.

Deux adolescents de 2013,  Laura et Raphaël,  s’aiment. Mais le nouvel élève Melvil attire tous les regards dans le lycée. Et,  dès son arrivée, des faits étranges se succèdent à un rythme effréné, des accidents et même deux morts d’enseignants. Personne ne sait qu’il est le Masque, le démon des brumes, métamorphosé en adolescent qui doit plaire à Laura, s’en faire aimer, et qu’il est chargé de réaliser une prophétie millénaire. Il est capable, aidé de son assistant, l’orfèvre, de faire souffrir les êtres qui l’entourent en leur causant, par magie, leur plus atroce terreur ou le type de mort qu’ils craignaient par-dessus tout.

Je n’ai pas vraiment apprécié ce roman, les personnages adolescents ne sont pas approfondis, très stéréotypés, malgré un dispositif d’écriture original, le journal mental de Laura qui nous permet de suivre les méandres de sa pensée et de ses peurs. Trop de magie tue la magie : trop d’êtres maléfiques ou avec des pouvoirs puissants mais différents et pas toujours expliqués, Melvil, son assistant, Laura, fille de la brume, parce que sa mère enceinte s’est baignée dans un étang et qu’elle a la bague, Apolline, son amie et ses visions, Villeneuve, le médiéviste. Les péripéties, maladies, comas, meurtres, incendies, les fluctuations dans les amours, les amitiés, les métamorphoses et les retournements de situation, comme des sorties de coma ou de mort cérébrale,  se suivent à un rythme trop soutenu pour moi et peu crédible. Le style, qui se veut lisse, ne sauve pas le roman.

Hemlock

Hemlock
Kathleen Peacock
La Martinière Jeunesse, 2013
Traduit de l’anglais par Nathalie Azoulai

Une épidémie de loups garous !

Par Maryse Vuillermet

hemlockUn mélange improbable d’ingrédients très classiques, qui ont fait leur preuve, mais le tout donne un premier roman de ce qui s’annonce déjà comme une série, somme toute, assez réussi.
Le roman commence par l’assassinat d’Amy, brillante lycéenne, par un grand loup-garou blanc. La ville a peur car c’est le troisième meurtre de la bête. Peu à peu, on s’aperçoit que les loups garous sont partout et pour cause, le SL, syndrome du loup-garou est une maladie qui s’attrape par griffure et morsure. Ceux qui sont contaminés en sont très malheureux, ils ne sont pas triomphants, ils sont honteux et désolés mais ne se contrôlent pas et ont besoin de sang. Par ailleurs, l’état, aidé par des milices, les Trakers, organise des chasses à l’homme féroces et les loups garous sont internés et maltraités dans des camps. L’originalité, dans ce cas, c’est que les Trakers sont les méchants et les loups garous et ceux qui les protègent, par amour de la nature et respect de la diversité, sont les gentils.
Donc, ce récit est à la fois une enquête policière sur ce crime, un roman d’épouvante sur une épidémie atroce, un roman politique car les autorités se servent de l’épidémie pour asseoir leur domination sur la ville, et bien entendu, c’est un roman d’amour ! Mackenzie, l’héroïne,  s’aperçoit qu’elle est aimée par Kyle, son meilleur ami et par Jason, l’amoureux d’Amy. Mais elle comprend peu à peu que tous, autour d’elle, cachent des secrets, des souffrances, Jason noie son chagrin dans l’alcool, Kyle se révèle être un loup-garou, sa meilleure amie protège son frère, le dernier à avoir vu vivante Amy. Alors, Mac décide de mener l’enquête et d’affronter les pires dangers, mais n’est-elle pas la fille d’un bandit qui l’a élevée dans les bas-fonds et la violence avant de l’abandonner?
Quelques invraisemblances et des personnages trop sommaires nuisent au plaisir de lecture, mais le mythe du loup-garou est le plus fort, l’ambiguïté des personnages, leur lutte contre leurs pulsions violentes, les scènes troublantes où le loup caresse l’adolescente rachètent les imperfections d’un premier roman.

Quand je serai un animal

Quand je serai un animal
Aurélia Alcaïs
Seuil jeunesse, 2014

Décidément, les métamorphoses…

 Par Christine Moulin

quand je serai animalDécidément, les métamorphoses ont le vent en poupe! En voici de fort belles, présentées par le truchement de dessins à la plume, en noir et blanc, rehaussés de discrètes touches de couleur: comme le titre l’indique, toutes les variantes de la transformation animale sont explorées (le chien ne laisse dépasser que la tête d’une dame très « comme il faut », le lion l’emporte sur l’humain qui n’apparaît plus que dans la crinière et dans… une montre, incongrue à son poignet de Roi des Animaux, la chouette sert de monture hybride, le koala de doudou géant, la Biche est entièrement biche sauf qu’elle porte tous les attributs d’une coquette, etc.). Tour à tour légèrement inquiétantes, drôles, attendrissantes, les illustrations sont étayées par un texte répétitif tout aussi séducteur, qui déroule les fantasmes enfantins, indiquant encore une fois, s’il en était besoin, que la métamorphose, tout en nous permettant d’oublier les limites de la nature humaine, nous guide, parfois par des détours, vers le chemin de l’âge adulte (« quand je serai animal » rappelle le plus traditionnel « quand je serai grand »). L’enfant rêve ainsi, grâce à ce beau livre,  à tout ce qui lui sera possible… plus tard, quand son corps se sera transformé, quand sa fragilité se sera faite force, quand ses peurs se seront évanouies (« je n’aurai plus peur du loup; je serai si sage et si calme que je m’impressionnerai moi-même »), quand certains mystères se seront éclaircis (« j’irai dormir discrètement dans le lit de mes parents »), quand il pourra transgresser les règles qui lui pèsent (« je ne mangerai plus que de la viande, sans couverts et sans serviettes »). Parfois, au détour d’une page, surgit une gaminerie, fantaisiste et poétique: « Quand je serai Âne, j’irai voir mon cousin lapin et on parlera oreilles ». La chute, quant à elle, ramène doucement le lecteur vers une réalité d’autant mieux acceptée qu’elle a été merveilleusement chahutée le temps d’une lecture.

 

 

 

 

 

 

 

Dans la peau d’une autre

Dans la peau d’une autre
Johan Heliot
Rageot (thriller), 2013

Métamorphose diabolico-show bizique

Par Anne-Marie Mercier

danslapeauduneautreCe roman, publié dans la catégorie des thrillers, exploite une belle idée : une société qui assoit sa fortune dans l’industrie du spectacle se met en cheville avec un médecin génial et véreux pour créer des icônes médiatiques et les exploiter… à mort. L’héroïne du récit est une très jeune pop star (15 ans), blonde et mince, qui mène une vie à un rythme infernal, craque nerveusement et est placée dans une clinique suisse, non  pour s’y reposer comme elle le croit, mais pour subir une opération de chirurgie esthétique qui la rend méconnaissable afin de laisser le champ libre à une réplique d’elle-même fabriquée artificiellement.

En dehors de cette idée et de quelques personnages secondaires originaux, dont une animatrice de blog de fans, cet ouvrage est lui-même quelque peu formaté. Il est fait avec une certaine efficacité et propose des situations et des personnages plus qu’improbables. Mais l’idée est belle, qui consiste à s’interroger sur les « icônes » médiatiques, au point de poser la question de leur existence réelle – ou celle de leur appartenance à l’humanité –  et au lien entre apparence et identité.

la prophétie des sept chevaux

 La prophétie des sept chevaux
Les chevaux du vent  Livre III 
Martine Laffon
Seuil 2013

  Des adolescents chamans

Par Maryse Vuillermet

 

 

 

la prophétie des sept chevaux image Sophia,  Marco et Nacim, trois  adolescents de quinze ans,  ont été initiés dans les tomes précédents  Les cavaliers de l’ombre et Le maléfice des masques  aux secrets du chamanisme par Natawas, leur maitre.  Dans les histoires précédentes, ils se  sont montrés capables de lutter contre l’Ombre  dans le grand Nord et en Afrique.  Cette fois,  c’est en Mongolie que  les chevaux du vent,  une race  très ancienne de petits chevaux qui descend de Gengis Khan,  sont attaqués par des loups et que des enfants disparaissent en grand nombre. Ils décident d’aller à la fête de Naadam,  une course très célèbre où des centaines de jeunes cavaliers mongoles s’affrontent chaque année sur le dos de leurs chevaux. Parallèlement à cette histoire, aux Etats Unis, Lou, une journaliste hippique cherche  à savoir qui est Baal,  un cheval inconnu engagé dans une course par un propriétaire mystérieux.  Dans sa banlieue, elle souffre de solitude comme son voisin,  et on se demande pourquoi cette jeune femme cache tant ses origines.

Nous sommes là dans un univers de fantasy original parce qu’il puise dans un fonds  traditionnel de magie, et  où l’univers des chevaux, des nomades éleveurs  et de la steppe   du chamanisme, des métamorphoses est d’un puissant exotisme. Là-bas, le monde des esprits, des morts  est relié à celui des vivants, le monde des hommes à celui des animaux, chevaux, loups et chiens,  qui sont à la fois leurs totems, et leurs gardiens.  Les rêves se lisent  et se racontent comme des prophéties,  les chamans frappent leurs tambours pour invoquer les forces des esprits bienfaisants,  et  les secrets se transmettent. C’est captivant et  envoutant.

Le jour du slip, Je porte la culotte

Je porte la culotte / Le jour du slip
Thomas Gornet / Anne Percin
Le Rouergue, Boomerang, 2013

A pile ou face…

Par Caroline Scandale

La collection Boomerang porte bien son nom.  A l’image de l’arme aborigène, le livre doit être retourné pour être lu en entier et chacun des romans qui la composent peut se parcourir dans les deux sens, de façon indépendante et complémentaire. Les deux histoires se rejoignent au centre du livre et reposent sur deux points de vue qui s’inversent lorsque l’on retourne l’objet livre. Ainsi le jeune lecteur est acteur du renversement magique de la réalité…

Dans Le jour du slip/Je porte la culotte, Anne Percin et Thomas Gornet croisent leur plume pour se glisser dans la peau d’un personnage du sexe opposé. Grâce à eux nous investissons tour à tour le cerveau de Corinne qui se réveille un matin dans le corps de Corentin et celui de Corentin qui se réveille dans le corps de Corinne. Les deux points de vue croisés mettent en exergue le décalage entre l’identité de genre et les attentes ultra stéréotypées de la société (de la maîtresse, de la classe…) en fonction du sexe. 

Cet ouvrage est très intéressant tant sur la forme que sur le fond. Son titre efficace et un brin provocateur fait sens pour les adultes ( l’expression courante « porter la culotte » et la référence inversée à la journée de la jupe…) et surtout, surtout, surtout, donne envie aux filles et aux garçon de lire ce roman…

Animorphs (vol. 1, L’invasion ; vol. 2, Le visiteur)

Animorphs (vol. 1, L’invasion ; vol. 2, Le visiteur)
K.A. Appelgate
Traduit (américain) par Nicolas Grenier
Gallimard jeunesse (grand format), 2012

Métamorphoses en série

Par Anne-Marie Mercier

animorphs-1-2Publiée en poche pour la première fois en 1997, adaptée à la télévision, cette série est reprise dans une belle présentation : la nouvelle couverture propose le visage d’un adolescent qui se transforme en tête d’animal (chat, lézard…) quand on l’incline.

Pour tout savoir de la menace des Yirks, horribles limaces qui prennent possession des corps et de la lutte d’un groupe d’adolescents qui a obtenu le pouvoir de se transformer en animaux, voir le site de wikipedia qui donne la liste des 48 volumes parus, de ceux qui n’ont pas été traduits, des hors séries, etc. C’est un monument de la littérature de science-fiction pour ados qui est ici réédité dans un mouvement inverse de l’ordinaire : le poche est réédité en grand format, signe d’une consécration de l’œuvre comme du genre.

 

 

Oz

Oz
Lyman Frank Baum
Traduction abrégée de Marie Hélène Sabard
L’école des loisirs (classiques abrégés), 2012

Lisons Oz !

Par Anne-Marie Mercier

ozBien avant la sortie en France du film Le Monde fantastique d’Oz (13 mars 2013), L’école des loisirs a publié une version abrégée des deux premiers volumes de L. F. Baum. Le film  laissant de côté les aventures de Dorothée et les charmants personnages de l’épouvantail, de l’homme en fer blanc et du lion peureux pour se focaliser sur les débuts du magicien d’Oz et accumuler les effets spéciaux, il est bon que le jeune public puisse accéder au charme du texte.
Il découvrira dans Le Magicien d’Oz (1900) Dorothée, emportée par une tornade avec sa maison et son petit chien Toto, loin du Kansas, sa rencontre avec un homme en fer blanc (sans cœur), un épouvantail (sans cervelle) et un lion (sans courage) qui vont avec elle consulter le magicien. Leur périple à travers les terribles champs de pavot et leur découverte de la cité, leurs luttes contre les sorcières, tout cela forme  un monde « merveilleux » et une belle fable morale (ou politique, pour d’autres).

La deuxième partie, Le Merveilleux Pays d’Oz (1904), était bizarrement inconnue du public français. On en est moins étonné après l’avoir lue : son caractère déjanté ne pouvait que heurter les esprits qui n’acceptaient en littérature de jeunesse que des œuvres « sages ». L. F. Baum anime tout et surtout n’importe quoi; il crée des êtres composites et monstrueux, grotesques et angoissants, qui se déplacent avec difficulté et parfois au prix d’acrobaties laborieuses.
L’autre aspect étonnant du texte est son anti-féminisme : l’épouvantail, devenu roi de la cité d’Oz, est chassé du trône par une bande de filles déchainées, armées d’aiguilles à tricoter qui réduisent les hommes en esclavage (c’est-à-dire qu’ils font les tâches ménagères…). La fin de l’histoire présente une métamorphose magique d’un garçon en fille, ce qui a dû sembler encore plus inconvenant aux éditeurs français.

La première partie est présentée avec les illustrations de William Wallace Denslow, collaborateur et ami de Baum, illustrateur de la première édition ; la deuxième avec ceux de John Rea Neill, illustrateur du deuxième volume après la brouille entre les deux amis. Elles sont bien utiles car sans elles, on se demande comment le lecteur pourrait se figurer les étranges créatures qui animent cette histoire et comprendre les mots rares qui désignent leur éléments.

Les éditions du Cherche midi ont commencé une publication illustrée de la série dans son entier (14 vol.) avec les deux premiers volumes parus ce mois ci (7 mars), traduits par Blandine Longre et Anne-Sylvie Homassel. C’est ainsi un monument qui se dévoile pour les lecteurs français, un grand classique de la littérature de jeunesse, une histoire charmante, tantôt loufoque, tantôt sérieuse (et toujours assez conservatrice). C’est aussi la source d’un film culte (de Victor Fleming, 1939 – Judy Garland y chante « over the rainbow » –), film le plus vu au monde, paraît-il, et classé comme œuvre majeure dans le Registre international « Mémoire du monde » de l’Unesco. Du patrimoine, donc, mais ébouriffant.

Fille des chimères (la marque des anges, 1)

Fille des chimères (la marque des anges, 1)
Laini Taylor
traduit (anglais-USA) par Anne Krief
Gallimard jeunesse (grand format), 2012

Ange ou démon ?

Par Anne-Marie Mercier

filledeschimeresCe roman est une belle surprise à l’heure où tant de récits proposant des anges et des démons encombrent la production pour adolescents et jeunes adultes. Le cadre tout d’abord se permet des fantaisies : Prague où se déroule l’essentiel de l’intrigue, une Prague à la fois pittoresque et réaliste (l’héroïne y est étudiante en art, fréquente des cafés gothiques, arpente les rues et les places), Marrakech ou d’autres endroits plus lointains comme le nord canadien sont des étapes évidemment contrastées et mystérieuses. La fin du roman invente un autre univers, un monde parallèle nocturne et inquiétant, où anges et démons se livrent une guerre sanglante.

L’intrigue est elle aussi très bien construite et l’on découvre très progressivement les personnages et les enjeux : Karou, dont le nom signifie « espoir », a une vie secrète dans la maison de créatures étranges, des « chimères », mi-animales mi-humaines, qui l’ont élevée ; elle est quant à elle d’apparence totalement humaine, en dehors de ses cheveux bleus, et ignore ses origines. Elle ne les découvre qu’à la fin d’un long parcours où elle résout le mystère des activités de Sulfure, son tuteur aux cornes de bélier, marchand de vœux. Sa curiosité provoque la catastrophe qui  le perd, la plonge dans la solitude et la culpabilité et menace de tout détruire.

Le roman recycle de grands mythes, mythes bibliques comme le combat des anges et des démons (ici, les chimères), ou les portes marquées par un signe qui donne vie ou mort, le mythe faustien de la connaissance et du pouvoir sur la vie et la mort. Il s’achève avec l’histoire de l’origine de l’héroïne dans une belle histoire fantastique d’amour et de mort, de trahisons et de résurrections pour s’ouvrir sur une suite qui se déroulera dans l’autre monde.

Le roman a été sélectionné dans la liste des meilleurs livres pour la jeunesse à sa parution par le New York Times, Publishers Weekly et Kirkus Reviews.

A comme association, t. 8 : le regard brûlant des étoiles

A comme association,  t. 8
Le regard brûlant des étoiles
Erick L’Homme
Gallimard Jeunesse, Rageot Editeur, 2012

Magies  à gogo

Par  Maryse Vuillermet

acomme assoc tome 8 image Voilà le tome 8 de la série A comme Association. Cette série était écrite à deux mains par Pierre Bottero et Erick L’Homme mais la disparition de Pierre Bottero a obligé Erick L’Homme à terminer  et à terminer seul.

Ils s’étaient répartis le travail, Erick L’homme écrivait du point de vue du héros Jasper  les tomes 1 3 5 6 7 8 et Bottero,  du point de vue d’Ombe,  les tomes 2 et 4.   Jasper, est Agent stagiaire à l’Association, recruté pour son talent pour la magie. Âgé de 15 ans, il aime le caramel au beurre salé, les Doors, le philosophe Gaston de Saint Langers et a un humour très particulier. Toujours vêtu de noir, il est grand, maigre, très pâle  cheveux et yeux noirs. Il porte toujours sur lui un collier protecteur (fait de pierres précieuses enfilées sur un cordon piqué à sa mère) et sa besace, dans laquelle il trimballe tout son attirail de magie (pierres, plantes, grimoires et braseros…). Avec ses deux amis Jean-Lu, une force de la nature, et Romu, tout en calme et en longueur, il a monté un groupe de rock celtique   où il  joue de la cornemuse.

Jasper habite dans un duplex d’un immeuble haussmannien, rue Mauméjean. Il a été repéré par l’Association lors d’un jeu de rôles, et a été invité à rencontrer Walter, le directeur de la branche française de l’Association, au café Mourlevat. Les premières missions de Jasper ont démontré qu’il était capable d’une grande intelligence et d’un sang-froid hors du commun, mais aussi qu’il avait l’art de se faire des ennemis très puissants tel que Séverin, un maître vampire qu’il a gravement brûlé ou Siyah, un mage noir dont il a crevé l’œil… Au fur et à mesure que ses aventures continuent, dans les tomes suivants,  il se retrouvera dans des complots de plus en plus compliqués et dangereux

Au début du tome 8, il doit venger la mort partielle d’Ombe,  celle totale du Sphinx qu’on enterre, il est mal à l’aise avec Nina à qui il ment sur ses véritables sentiments, et il doit continuer à poursuivre sa quête d’identité.  L’histoire est impossible à résumer,  c’est une série  de combats entre trolls, et milice, une  fuite chez les trolls, puis dans les abattoirs où se tiennent  les vampires, un combat entre démons et mages et des révélations progressives distillées  sur la puissance et la technique d’un maitre démon  et sur les origines de Jasper, démon de la famille royale. Les personnages sont des garous, des lycaons, des vampires et toutes sortes de démons, de mages, d’esprits. La magie est omniprésente, les magies, devrais-je dire,  magie démonique,  magie démoniaque, magie noire….

Le héros Jasper est très attachant, car il porte en lui l’esprit de sa demi-sœur Ombe morte dans son corps. Elle commente assez drôlement ses actions, Jasper prend soin d’elle, regrette sa mort corporelle, parfois tente de lui cacher des détails, ou des dangers, de toute façon, il  ne manque pas d’humour, et sait aussi se moquer de lui-même.

La fin est très belle et poétique, Jasper « se meut avec agilité » comme dirait le poète Baudelaire, dans les deux mondes, celui des humains où il est un ado « presque normal », avec ses copains,  son groupe de musique et celui des démons où il retrouve Ombe et son père.

Une lecture agréable  pour des 8  12 ans !

voir nos chroniques pour les autres volumes:  7, 4 et 5