Et c’est comme ça qu’on a décidé de tuer mon oncle

Et c’est comme ça qu’on a décidé de tuer mon oncle
Rohan O’Grady
Traduit de l’anglais (Canada) par Morgane Saysana
Monsieur Toussaint Louverture (« Monsieur Toussaint L’aventure »), 2019

Jeux interdits en Colombie britannique

Dans la série des petites canailles épouvantables, les héros de June Margaret (alias Rohan) O’Grady sont assez corsés. Sur une petite île au large de la Colombie Britannique, deux enfants non accompagnés débarquent du même bateau où ils ont fait assaut de détestation, d’aigreur et de mauvaises farces.  Le garçon, Barnaby, orphelin millionnaire et malheureux, qui arrive seul (son oncle, qui est aussi son tuteur, devait l’y accueillir mais a pris du retard) semble a priori le pire, mais Christie, la fillette, n’est pas mal dans un autre style (père alcoolique, mère épuisée) et on ne sait lequel des deux est le moteur principal de leurs bêtises, toutes assez spectaculaires.
Mais ces bêtises de garnements ne sont rien face au projet qui va naitre au cours du roman et connaitre une forme de réalisation (chut !) : assassiner l’oncle du garçon. Le lecteur comprend peu à peu que les terreurs de l’enfant, son déséquilibre et sa conviction que son oncle est responsable de la mort de ses parents et veut l’assassiner à son tour ne sont pas si imaginaires que cela. Christie, qui commence par détester Barnaby (et réciproquement), le comprend plus vite que le lecteur. Le sergent Coulter, qui seul pourrait les protéger, beaucoup plus lentement, ce qui fait que le roman glisse peu à peu de la fantaisie enfantine drolatique au thriller glaçant.

C’est aussi un roman crépusculaire hanté par la mort : celle des jeunes de l’île, partis pour participer à la guerre de 14-18 et qui ne sont pas revenus (l’un est le fils, toujours pleuré, du vieux couple qui accueille Barnaby) à l’exception d’un seul, le sergent Coulter perdu dans une culpabilité et une solitude profondes. L’amour y est malheureux et impossible, source de mille souffrances ; c’est le cas de celui que le sergent éprouve depuis des années pour la femme du pasteur, c’est aussi celui de Barnaby, dans sa quête désespérée d’une figure paternelle aimante. Par contraste la douceur de la femme chez qui loge Christie, ses pâtisseries et sa compréhension éclairent légèrement le tableau.
Il y a un peu de Jeux interdits dans ce roman, avec les scènes dans lesquelles les enfants jouent dans le cimetière après y avoir été envoyés pour y accomplir des « travaux d’intérêt général ». Il y a de l’humour grinçant dans le récit de leur amitié avec un fauve homicide, Une-Oreille. Je cite ici le passage choisi par Nadael, une blogueuse :

« Ils aimaient Une-Oreille et étaient persuadés que tout ce dont le félin avait besoin pour être tout à fait comblé c’était d’accepter leur amour et le leur rendre. (…) Une-Oreille renoncerait à ses mauvaises manières et à ses habitudes alimentaires bizarres. En un mot, il rentrerait dans le droit chemin et se mettrait à les adorer autant qu’eux l’adoraient ; il engraisserait grâce à un régime à base de roulés à la cannelle, de confiseries, il boirait du vin de framboise et non plus du sang, et tous les trois vivraient heureux pour l’éternité dans le meilleur des mondes. (…) De son côté, Une-oreille les détestait un peu plus profondément chaque jour, et la seule pensée de leurs menottes collantes et leurs haleines chargées de réglisse le faisait grimacer. »

Ce roman illustre parfaitement le projet de la collection « Monsieur Toussaint L’aventure » : « Nous avons parfois croisé des romans qui n’étaient pas destinés qu’aux adultes et qui pourtant nous plaisaient. Monsieur Toussaint Laventure publiera des romans inédits, et republiera certains de nos livres, toujours à destination des adolescents et d’un jeune public (à partir de 13-14 ans) ». Adapté au cinéma dès 1966 par le réalisateur William Castle (producteur de « Rosemary’s Baby » en 1968), ce roman et son auteure avaient été oubliés. « Il refait surface trente ans plus tard grâce à un article paru dans la revue « The Believer » en 2009. L’année suivante, « Et c’est comme ça qu’on a décidé de tuer mon oncle » est réédité » (Babelio)
Bravo Monsieur Toussaint!

 

 

 

 

Mercredi

Mercredi
Anne Bertier
MeMo (2010), 2018

Du jeu, de la géométrie, de la créativité : MeMo dans les pas du Père Castor

Par Anne-Marie Mercier

Bel hommage à Nathalie Parain, cet album carré, au format original (que l’on ne peut qualifier ni de petit ni de grand : que dire donc, sinon qu’il est parfait ?), propose les jeux de deux personnages : Petit Rond et Grand Carré. On l’aura compris, ce sont des formes géométriques, l’une est bleue et l’autre orange, couleurs complémentaires – mais rien à voir avec l’album Petit Bleu et Petit Jaune de Léo Lionni qui travaillait sur la couleur. Ici, seule la forme compte et elle est travaillée à merveille.
Il faudrait ajouter à la forme les mots, car c’est aussi un imagier associant mots et choses, formes graphiques et décodage de celles-ci : « Il leur suffit de prononcer un mot et ils se transforment aussitôt ». Grand Carré (il mène le jeu) lance le thème ; Petit Rond l’imite, d’abord en essayant de reproduire la même forme (un papillon avec deux triangles pour l’un, deux demi-cercles pour l’autre), une fleur, un champignon… On en aura une idée plus précise en feuilletant sur le site de l’éditeur.
Mais le jeu a des limites et on ne peut pas tout faire quand on est petit. Après une brouille, les deux amis coopèrent harmonieusement et longuement, preuve que le jeu en collaboration est plus intéressant que le jeu en compétition : ils forment ensemble un « i », un bonbon, un clown… et ce temps de jeu se termine bien évidemment par un goûter. Voilà une belle façon d’occuper les mercredis.

On retrouve ici les principes qui animaient Nathalie Parain et l’équipe des débuts du Père Castor : proposer de beaux albums, à la lisibilité travaillée (la typographie et la mise en page de l’album vont dans ce sens), qui sollicitent l’imagination et développent la créativité de l’enfant. Mercredi est une invitation à poursuivre en jouant au tangram, ou en créant de nouvelles formes, comme les tout premiers albums du Père Castor signés par Nathalie Parain, Je fais mes masques (Paris : Flammarion (Albums du Père Castor), 1931 / Mes masques, 2004 ; 2006) et surtout Je découpe (Paris : Flammarion (Albums du Père Castor), 1931 ; Nantes : MeMo, 2012).
Avec le même principe de collages, Anne Bertier a travaillé également sur les opérations arithmétiques, dans  la série « Signes jeux » de MeMo, pour « donner un sens graphique aux opérations de l’arithmétique élémentaire. Elle traite ainsi l’addition et la soustraction, mais également multiplication, division et égalité » (Je divise, Je multiplie, Je soustrais, C’est égal).
Saluons encore une fois le magnifique travail des éditions MeMo qui font reparaitre des classiques (ceux du père Castor, les albums de Sendak, etc.) et parfois les traduisent, ouvrant l’accès des français une histoire plus large de la littérature de jeunesse, et qui proposent également des albums contemporains inspirés de ceux-ci.
Les éditions MeMo ont également publié des monographies sur de grands artistes de ce domaine, comme Nathalie Parain, Paul Cox, ou Elisabeth Ivanovsky.

Le Voyage de Fulmir

Le Voyage de Fulmir
Thomas Lachavery
L’école des loisirs, 2020

Road movie vers la vie

Par Anne-Marie Mercier

Dans l’ancienne civilisation féérique, la tradition des nains veut que, à l’approche de la mort, ils se rendent vers leur cimetière, un lieu caché où sont entreposés leurs trésors – un peu comme les éléphants, le trésor en plus. Fulmir, âgé de plus d’une centaine d’années, l’âge mûr pour un nain (et les éléphants), se croit appelé vers ce lieu. Il se sent fatigué, en bout de course. Il a fait tous les métiers, a naviguer, il sait monter à cheval, se battre, avec ou sans armes, et a parcouru tout le pays. Bref, il est temps.

Ce « voyage » est donc son parcours. C’est aussi un retour à la vie, qui revient peu à peu : son corps mis en mouvement est de plus en plus alerte. Les rencontres font naitre de nouveaux sentiments et surtout transforment ce qui aurait dû être un lent cheminement intérieur et physique vers le dernier repos en fuite éperdue : pour sauver deux jeunes gens de la mort, Fulmir a blessé un jeune noble. Celui-ci cherche à le retrouver pour se venger et découvre que le mieux est de l’attendre là où il se rend pour, du même coup s’emparer du fameux trésor. La perfidie et la nocivité de l’un est égale à la générosité de l’autre qui, sur son passage, relève et recueille des êtres faibles et abandonnés.

À pied, à cheval, en charrette, en bateau, par bois et champs, montagnes et rivières, Fulmir parcourt tout l’espace d’un pays en guerre, pour tenter d’emmener ses ouailles à l’abri. Dans ce petit groupe qui fuit, le personnage principal est plein de ressources que l’on découvre peu à peu. Il est sympathique, bien qu’un peu bourru tout d’abord ; à travers lui on finit par en savoir beaucoup sur ce monde des royaumes en conflit et sur les organisations politiques diverses qui les entourent ou les ont précédé. Les enfants sont parfaits (reconnaissants, désireux de tout apprendre), les adules discrets, les paysages variés. Les aventures s’enchainent à un rythme soutenu, enfin, c’est un récit bien écrit et une lecture très agréable, où l’action ne faiblit pas, sans entraver cependant la réflexion ou l’émotion.
Feuilleter sur le site de l’éditeur

A la recherche des trois flamants roses

A la recherche des trois flamants roses
Leona Rose
Little Urban 2020

Cherche et trouve géant

Leona, Naomi et Michel, trois flamants roses bien identifiables par un accessoire (lunettes, téléphone ou appareil photo) effectuent un voyage dans le monde. Marrakech, l’Afrique, New Tork, Paris sont quelques-uns des lieux qu’ils vont visiter. Défilés de mode, hôtels, restaurants, villages… l’album entraine aussi dans une multitude de situations qui ont comme principale caractéristique d’être des lieux très, très peuplés dans lesquels le lecteur est invité à retrouver les trois héros.

Leona Rose signe ici un album grand format très graphique comme une ode à la couleur : la plupart des pages sont monochromes, et font voyager dans un prisme de couleurs jusqu’à une fin très polychrome. Chacune des illustrations regorge de détails graphiques dans lesquels l’œil se perd au milieu de personnages-animaux humanisés, comme une ode à la diversité et à la variété du monde. Un album qui offre enfin au lecteur la possibilité de colorier la dernière planche !

Une luxuriante explosion de couleurs qui n’est pas parfois sans évoquer le Douanier Rousseau !

Cursed, T. 1 : la rebelle

Cursed, T. 1 : la rebelle
Frank Miller, Thomas Wheeler
Gallimard, 2019

Scenario versus roman

Par Anne-Marie Mercier

Un univers médiéval où la violence règne, un peuple qui pratique une magie en lien avec les éléments naturels, persécuté et menacé d’anéantissement par un ordre religieux fanatique, une fille de prêtresse, issue de ce peuple, qui va le sauver, grâce entre autres à une épée de légende… On a de nombreux ingrédients de fantasy,  relevés par le fait que les noms d’Arthur, Merlin, Gauvain, etc. évoquent la légende arthurienne.
Mais les personnages qui portent ces noms ont peu (quasi rien) à voir avec l’histoire mythique ancienne, au point qu’on se demande si ce n’est pas un procédé purement accrocheur. Plus problématique encore, le récit est davantage un scenario qu’un roman : on lit une suite d’actions qui s’enchainent régulièrement ; en dehors de l’héroïne, les personnages ont peu de profondeur ; enfin, la crédibilité et la cohérence, même avec toutes les limites du genre, est faible.
On annonce que cette histoire sera bientôt visible sur Netflix, et c’est bien là que ce texte a sa place. Cela promet beaucoup d’action, de magie (donc d’effets spécieux) et de sang, pour les amateurs.

Les Ombres de Nasla

Les Ombres de Nasla
Cécile Roumiguière, Simone Rea
Seuil jeunesse, 2019

Dormir sans

Par Anne-Marie Mercier

Une enfant, la nuit, ne dort pas : il lui semble que tout en haut de son armoire un œil jaune la regarde, que son éléphant qui a été rangé là remue… et puis sa peluche préférée a elle aussi été exilée là-haut à côté de lui, car elle a décidé qu’elle était trop grande pour dormir encor avec une peluche, autre raison pour se sentir perdue.
La logique du rêve s’installe à travers les formes schématiques des êtres, les décors dépouillés ou abstraits, tout au long de ces pages sombres auxquelles succèdent parfois d’autres doubles pages colorées, ouvertures vers l’imaginaire.
Les tentatives de Nasla pour dissiper le mystère échouent toutes car « La nuit on ne parle pas, la nuit on dort ». « La nuit on ne joue pas, la nuit on dort ». « La nuit on ne respire pas, on dort  ?  Mais si, la nuit on respire, et on dort. »
Retrouvant son doudou caché sous son oreiller, Nasla arrive à rompre cet enchantement de questions et situations étranges et se met à dormir, tandis que le lecteur découvre la solution du mystère de l’œil jaune et de ce qui fait bouger l’éléphant : la nuit est aussi un moment de vie.

Trois histoires vraiment bien

Trois histoires vraiment bien
Julien Bauer, Magali Le Huche
Les Fourmis rouges, 2019

Vrai de vrai…

Par Anne-Marie Mercier

Voilà effectivement, comme le titre l’annonce, trois histoires, toutes trois très énigmatiques et toutes trois « vraiment bien » qui jouent avec la vérité et l’absurde.

Un jour de neige, dans un jardin public, on trouve des traces de pieds de géant, des objets qui semblent appartenir à un géant, une énorme clé avec une adresse ; on y va, une voix énorme répond, on entre et on trouve… Piplo ! Il manque les images pour accompagner cette chasse au trésor comique et mignonne dans une ville qui semble croquée par Peynet.

« Coquin Colin », est nous dit-on « une histoire vraie », celle des époux qui figurent sur le célèbre tableau de Grant Wood, « American Gothic » (1930), l’un des tableaux les plus détournés au monde : ils auraient eu un fils, Colin, très coquin, qui aurait fait leur désespoir et ils seraient tombés sur la recette d’un élixir pour enfants agités, et, de là, auraient créé une boisson elle aussi iconique des USA (celle qu’évoque le titre…). Encore une fois, l’image donne son sens plein à l’histoire comme elle la rattache à l’Histoire, la culture américaine est ici saisie dans un grand raccourci.

L’incroyable mystère est celui de la disparition conjointe du poisson rouge de Romain (Paris, 6 ans), du lama d’Ezéchiel (Pérou, 7 ans) et du chien de Mme Baxter (USA, 83 ans)… on les retrouve sur la photo officielle des dirigeants du G7 : que s’est-il passé ? et que nous dit ce miracle ? Cette histoire dit-elle quelque chose de l’Histoire ? Ou n’est-ce « que » pour en rire ?

Sous la désinvolture du titre qui fait penser à celui de l’album de Christian Voltz intitulé « Le Livre le plus génial que j’ai jamais lu », et qui semble une facilité pour un recueil de récits séparés, il y a pourtant une unité ; d’abord l’univers de Magali Le Huche et sa façon de déplacer ses personnages sur la page blanche ou dans des décors simplement esquissés, aux  coloris délicats ; ensuite le jeu entre les mots et les images, les apparences et le réel, l’humour, et une façon de ne pas se prendre au sérieux tout en affirmant le contraire.

 

 

 

Le Garçon du phare

Le Garçon du phare
Marc Ducos
Sarbacane, 2019

Aventures en pyjama

Par Anne-Marie Mercier

Marc Ducos semble sortir des albums ayant pour centre un bâtiment ou un jardin pour se lancer dans le récit d’aventure. L’aventure nait cependant d’un lieu : un jeune garçon arrache par mégarde une portion de papier peint dans sa chambre, et découvre un paysage de mer avec un phare et une île au loin.
Parti dans l’image, il vit une aventure dont les ingrédients sont : un autre garçon de son âge, la nécessité d’empêcher un trafiquant de venir envahir l’île des licornes, un monstre marin qui empêche l’autre garçon de rejoindre son île, la construction d’une barque, l’évasion… et puis le réveil dans une chambre dont on découvre qu’elle est effectivement couverte sur tous ses murs de ce paysage.
La logique du rêve explique sans doute le caractère décousu de l’histoire et ses nombreuses invraisemblances qui font que la « suspension d’incrédulité » ne peut exister que par la volonté du lecteur. Mais les images sont superbes, comme on peut le voir en feuilletant sur le site de l’éditeur,  et c’est une histoire qui brasse comme en un rêve bien des thèmes de récits d’aventure.

La Vie secrète de la forêt

La Vie secrète de la forêt
Grégoire Solotareff
L’école des loisirs, 2019

L’intimité des bois

Par Anne-Marie Mercier

Cette vie secrète avait déjà été divulguée il y a quelques années (en 2012), mais comme tous les secrets, on ne se lasse pas de l’entendre. Elles est présentée sous la forme de nouvelles (deux pages en moyenne), si courtes qu’elles sont plutôt des portraits, des situations.
La forêt de Solotareff, on le sait après avoir lu Moi, Fifi, est pleine de préoccupations humaines : jalousies, voisinages, séductions, incompréhensions, anniversaires, fêtes… tout cela est porté par une tribu souvent joyeuse de lapins, grenouilles, loups, escargots, mais aussi lutins et sorcières. On apprend la suite de la fable « Le corbeau et le renard », on assiste à un dialogue savoureux sur le livre pour enfant, on médite sur les différentes conditions, le destin et le hasard.
Mais parfois on reste sur sa faim et le narrateur nous mène en bateau. Autant dire que le public qui pourra apprécier ces nouvelles est très divers, et qu’il s’agit d’une collection dans laquelle puiser selon les envies et les circonstances.

 

Violette Hurlevent et le jardin sauvage

Violette Hurlevent et le jardin sauvage
Paul Martin, J-B Bourgois (ill.)
Sarbacane, 2019

On serait les sauveteurs d’un jardin… ou de soi-même

Par Anne-Marie Mercier

En trois saisons, Violette et sa fidèle monture (son chien, Pavel, amateur de cornichons) affrontent bien des dangers : les loups, les trolls, les serviteurs des ténèbres… jusqu’à Kaliban, maître de la tempête (on aura reconnu le personnage de Shakespeare) ; elle assume aussi son rôle de protectrice du jardin, répare ce qui est mort, discipline ce qui est trop vivant et trop vert. On trouve toute sorte de trouvailles, de belles idées originales, comme la Horde verte, mue par la peur des petits oiseaux, un cimetière de sapins de Noël aigris, des trolls dont le cœur n’est pas entièrement de pierre…, des jardiniers et des jardineux… C’est un régal. Les illustrations sont à la hauteur de l’entreprise, comme vous pouvez le voir sur le site de l’éditeur.

Violette est une héroïne enfant peu sûre d’elle, portée par l’énergie et l’envie de se rendre utile. Mais c’est aussi, dans la « vraie vie » une enfant terrifiée par un père menaçant.
Le jardin est sa porte de sortie, son « jardin secret » et le moyen de tenter de se reconstruire tout en explorant l’histoire familiale. Il y a du tragique dans cette fantaisie débridée, une inquiétude sourde, et les victoires de Violette et de son fidèle Pavel sont autant de triomphes contre la peur et la noirceur, lorsque rêve et réalité se rejoignent.
C’est à la fois une belle aventure, pleine de rebondissements et de fantaisie, souvent drôle, très originale, et un conte poignant. Il y a un peu de la magie de Tobie Lolness, comme le dit un critique.

Témoignages sur le site de l’éditeur, auxquels je souscris entièrement  :

GRAND PRIX DES LECTEURS DU JOURNAL DE MICKEY

Je n’ai rien lu de plus beau depuis Tobie Lolness !

Olivia de Lamberterie, Télématin, France 2

Un magnifique conte initiatique dans un livre objet luxueux.

Télérama

Ce roman initiatique est aussi extraordinaire que son jardin.

Le Parisien

Violette Hurlevent est une héroïne inoubliable.

Lire

L’imaginaire fonctionne à plein dans ce monde aussi merveilleux que dangereux

La Croix

Un roman aussi poétique qu’ambitieux !

Le Point

Une épopée hors-norme qui ensorcelle l’esprit et fait naître le rêve.

Actualitté

Une de nos plus belles découvertes cette année !

Nice Matin

Plein de belles trouvailles !

J’aime Lire Max

Un surprenant roman d’aventure aux illustrations oniriques qui rappellent l’univers de Sempé.

Le Monde des Ados

Un roman d’aventure à dévorer sans retenue.

Je Bouquine

Un vrai roman d’apprentissage, féérique et captivant.”

L’express.fr