A propos Christine Moulin

Formatrice à l'ESPE Lyon 1 depuis 1994 (à la retraite depuis octobre 2016). Avant, professeur de français en collège et lycée. Membre du CRILJ01 qui organise, à Bourg-en-Bresse, le Festival de la Première Œuvre de Littérature de Jeunesse.

L’étranger

L’étranger
Chris Van Allsburg, trad. Christiane Duchesne
Editions D’eux, 2022

Et tous ses animaux

Par Christine Moulin

Un nouveau Van Allsburg! Tel qu’en lui-même le temps le change, car il est question de temps dans ce nouvel album. Celui qui passe et celui qu’il fait, bizarre, détraqué, sans que pour autant ses  incartades soient génératrices d’angoisse. Ce qui est d’autant plus remarquable qu’elles sont visiblement provoquées par un étranger qui arrive un jour chez un fermier américain, Monsieur Bailey. Cet étranger, très étrange, mutique et souriant, s’adapte à la vie de famille des Bailey sans que soit jamais révélée son origine: quelques indices bizarres laissent à penser qu’il n’est sans doute pas un habitant de notre monde. Quoi qu’il en soit, tout se passe dans l’harmonie. Mais nous ne sommes pas au pays des bisounours: l’étranger ne peut rester, et malgré la tristesse provoquée par son départ, il laisse aux humains que nous sommes un message rassurant, à rebours des cris nauséabonds qui emplissent notre monde. Un message qui parle de beauté, notamment celle des arbres, de fidélité, un message qui engage à accueillir ce que l’on ne comprend pas, qui promet que l’absence n’est pas l’oubli. Tout cela est amplifié par les magnifiques illustrations: autant de tableaux (au crayon de couleur) qui célèbrent la splendeur de la nature, surtout à l’automne, mais qui, comme toujours chez Allsburg, tout en étant minutieusement réalistes, interpellent le lecteur par des détails insolites et contribuent à l’atmosphère sereinement fantastique de l’ensemble. Un nouveau Van Allsburg, oui, et nous ne sommes pas déçus!

Si seulement Lucie

Si seulement Lucie
Vincent Engel 
Mijade, 2021

Et si ton sourire me cueillait demain à l’aube?

Par  Christine Moulin

Nous voici devant un roman choral où alternent les voix de deux narrateurs, Jim, qui vit seul avec sa mère dépressive, et Lucie, qui vient de déménager dans son immeuble et s’adresse à un « tu » mystérieux: ses parents se disputent sans cesse et on apprend très vite qu’avant, elle dessinait… Avant ? On ne sait pas trop avant quoi…

Les deux adolescents tombent vite amoureux mais un obstacle de taille va les séparer: Lucie est persuadée qu’elle porte malheur à ceux qu’elle aime.

Cela va donner lieu à une histoire bien menée, quoique très simple, qui rend attachants les deux héros, dont les sentiments passionnés, tendres et profonds sont évoqués avec justesse. La pesanteur du passé, du silence, des secrets « qui sont des cancers » crée une attente intéressante et débouche sur un voyage initiatique à la fois vraisemblable et signifiant, plein d’espoir. Si seulement Lucie est un roman d’une humilité lumineuse: il ne cherche nullement à en jeter plein la vue au lecteur et du coup, parvient à l’atteindre et à l’émouvoir.

 

 

Le voyage sur la lune

Le voyage sur la lune
Isabelle Gil
L’Ecole des Loisirs, 2020

Quand on respecte les plus jeunes

Par Christine Moulin

L’album cartonné semble solide et prêt à supporter manipulations et morsures des tout-petits. Ce n’est pas pour autant qu’il cède à la facilité des imagiers sans originalité. Il propose une aventure, celle d’Ourson qui décolle pour un voyage dans l’espace. Le jeune lecteur a le droit à des péripéties et à … une chute, qui est aussi une célébration de l’amitié et des jeux partagés. Les illustrations, des photos très lisibles mais parfois joliment poétiques (quand, par exemple, il s’agit de représenter la lune), détournent des objets du quotidien pour en faire des engins spatiaux et célèbrent ainsi les pouvoirs de l’imagination. Le texte, tout simple, n’est pas plat: il comporte des dialogues, des onomatopées, des exclamations, voire, luxe suprême, des inversions du sujet (« Enfin arrive le jour du départ »). Autrement dit, on peut être exigeant tout en se mettant à la portée des bébés lecteurs et c’est une bonne chose!

Le berger et l’assassin

Le berger et l’assassin
Henri Meunier, Régis Lejonc (ill.)
Little Urban, 2021

Bella ciao

Par Christine Moulin

L’objet, d’impressionnantes dimensions (29 cm x 36 cm), provoque l’admiration immédiate: c’est un livre (magnifiquement) illustré, plus qu’un album au sens strict car il n’y a pas d’interactions entre les pleines pages qui déroulent de splendides paysages de montagne (situés en Haute-Savoie) et le texte, qui pourrait se lire et se comprendre sans les images.
Ce texte propose un récit (au passé simple, ce qui devient rare, de nos jours): est-ce une nouvelle? Sans doute.
Le démarrage est foudroyant. Dès le premier paragraphe, une simple incise accroche le lecteur: « Je ne suis pas ton ami, grogna l’assassin. » On comprend assez vite qu’il va s’agir de la confrontation entre un berger, « l’homme du milieu », comme il se définit lui-même et un homme qui fuit des milices fascistes (italiennes, comme l’indique l’allusion aux chemises grises). Le berger recueille « l’assassin », soigne ses blessures, lui fournit une grotte comme abri en attendant de pouvoir, au début de l’automne, lui faire franchir la montagne dont il dit pourtant: « Qui que tu sois, la montagne est plus dangereuse que toi. » Après avoir subi une attaque des milices, qui tabassent le berger mais ne trouvent pas l’assassin, les deux hommes se mettent en route pour passer « de l’autre côté ». On suit leurs efforts.

La fin est éblouissante et s’élève vers une réflexion humaniste et philosophique saisissante. Elle est à l’image du récit dans son ensemble, fait de non-dits d’autant plus terribles et émouvants qu’ils sont à l’unisson des personnages, taiseux, pudiques, dignes et sublimes, complexes aussi. Ce qui n’empêche pas que les dialogues soient émaillés des belles réflexions philosophiques du sage berger: « Nous allons, tous liés en cordée. De petits pas à petits pas, de vertige en vertige, l’humanité se tient dans l’ascension comme dans la chute. » Un album quasi hugolien.

C’est obligé que les petits cochons se fassent manger par le loup?

C’est obligé que les petits cochons se fassent manger par le loup?
Marie-Agnès Gaudrat, Marie Mignot (ill.)
Casterman, 2021

Questions (pas vraiment) existentielles, quoique…

Par Christine Moulin

L’album repose sur des recettes éprouvées: les pages cartonnées tout-terrain qui permettent même que l’on dévore le livre, les rabats, des illustrations très colorées et expressives, la formule récurrente « c’est obligé que » qui invite à la participation et les rimes. A cela s’ajoute un répertoire de personnages dont le succès est indestructible: le loup, le chat, la sorcière, l’ogre, les cauchemars, plaisamment représentés sous forme de monstres sympathiques. Rien de surprenant. Il est évident que « ce n’est pas obligé » et que le faible l’emportera toujours sur le fort, qui se retrouve toujours en mauvaise posture. Ce qui l’est peut-être davantage, c’est la chute. Alors qu’on croyait assister à une déconstruction des stéréotypes (d’autant que l’illustration qui accompagne la question sur les « grands méchants » représente UNE grande méchante), on quitte le terrain de la littérature ou de la psychologie, pour assister finalement à une glorification de l’intelligence et du savoir: le slogan « On n’est pas bêtes, on a plein d’idées dans nos têtes » est renforcé par des images de livres, de formules mathématiques et d’encyclopédies. C’est ce qu’il y a de plus original dans l’album.

Alors, c’est quoi, la vie?

Alors, c’est quoi la vie?
Laurence Salaün, Gilles Rapaport (ill.)
Seuil Jeunesse, 2021

Et Dieu dans tout ça? 

Par Christine Moulin

La doublette d’auteurs que constituent Laurence Salaün et Gilles Rapaport avait déjà sévi avec des ouvrages désopilants (la série « Il y a des règles ») et posé des questions fondamentales (C’est quoi être un grand? C’est quoi être un bon élève?). Ils s’attaquent ici, comme l’indique le titre de l’album, au problème de fond: « C’est quoi la vie? ». Les réponses sont proposées sous forme d’une liste d’infinitifs, portée par la voix d’un enfant, infinitifs qui balayent la variété des aspects du problème, accompagnés d’une petite phrase annexe: cette petite phrase, que le lecteur attend de page en page, rompt l’éventuelle monotonie et introduit encore davantage de distance et d’humour.
On démarre, de façon assez attendue, avec la naissance. Suit l’enfance avec ses plaisirs (on retrouve presque Brami ou Delerm: « La vie, c’est manger de la neige fraîche en hiver »), ses contraintes (aller à l’école, par exemple), ses contrariétés, ses évolutions (« La vie c’est aimer quelqu’un d’autre que sa maman, son doudou, le chocolat et les frites. C’est aimer pour de vrai, quoi! »). De temps en temps, l’auteur glisse une leçon de vie, discrète: « La vie, c’est se faire peur, se dépasser, se tromper et recommencer! » ou, plus surprenante, une règle d’orthographe sur les « verbes bi-pronominaux »! On peut également noter une allusion à ce qui a envahi récemment nos existences: « La vie c’est trouver 2 euros par terre et ne pas pouvoir les ramasser à cause du coronavirus. » Quelquefois, c’est une note de poésie qui s’invite: « La vie c’est beau. Belle, si c’est une fille. » Progressivement, par petites touches, on aborde l’adolescence (« La vie c’est s’embrasser avec la langue! ») mais on s’arrêtera au seuil de la vie adulte. Dans cette litanie, s’immisce un fil rouge: le désir d’avoir un chat, qui initie aux joies du comique de répétition et prépare la chute…
Les illustrations de Rapaport, très expressives, on s’en doute, font souvent écho au texte mais surprennent parfois et introduisent une dissonance, voire une contradiction, qui provoquent rire et jubilation, quand elles ne suggèrent pas des interprétations tendancieuses, pour mieux détromper le lecteur, honteux de s’être laissé prendre… (« La vie c’est recommencer ce qui fait plaisir. Mais uniquement sous la couette… »: et il y a une suite!)
Bref, c’est truculent, joyeux et roboratif!

Avalon Park

Avalon Park
Eric Senabre
Didier Jeunesse, 2020

William Golding dans une grande roue

Par Christine Moulin

« Les enfants sont touchés. Mais ils ne sont pas concernés. En gros, on porte la maladie, sans la subir. On la transmet. On peut avoir de la fièvre quelques jours. Rien de méchant, et parfois, il n’y a rien du tout. »
Ce qui est bien avec la lecture, c’est que cela permet de se changer les idées…! Toute ironie mise à part, cela se vérifie une nouvelle fois avec ce roman d’Eric Senabre, qui nous emporte, dès les premières pages, dans un récit passionnant. Les ingrédients efficaces sont nombreux: sur une île où est installé un parc d’attraction consacré au thème du roi Arthur (thème malheureusement peu exploité), des enfants ont été abandonnés par des adultes paniqués devant la menace sanitaire qu’ils représentent. Les héros sont deux frères: l’un, Nick, a 16 ans, l’autre, Roger, deux ans de moins. Leurs réactions sont radicalement différentes devant cet univers qui ressemble un peu à l’île aux Plaisirs de Pinocchio et face à celui qui en a pris la direction Nunzio, un jeune Gavroche inquiétant. Bref, c’est un peu Sa Majesté des Mouches mâtiné de Stephen King et de COVID.
Ces ingrédients sont d’autant plus efficaces que la maîtrise narrative de l’auteur les expose avec une habileté jamais démentie :  nous les découvrons peu à peu à travers le point de vue de Nick mais aussi grâce à divers dialogues et à des extraits de témoignages à la première personne. Des événements savamment distillés sans agitation frénétique font doucement mais sûrement monter l’angoisse. Des effets d’annonce entretiennent le mystère et créent l’inquiétude.
Toutefois, ce qui aurait pu n’être qu’un roman d’aventures haletant mais superficiel débouche sur des perspectives qui en décuplent l’intérêt. Il y a d’abord les relations entre les deux frères, qui s’aiment, malgré de lourds non-dits que l’on découvre peu à peu, et s’opposent : Nick est raisonnable, « de bonne volonté » et s’appuie sur les valeurs héritées de son Britannique de père, avec l’intention de devenir un « gentleman »; Roger est plus génial, plus fou, plus cynique aussi. Cet aspect psychologique s’accompagne d’une constante interrogation qui irrigue toute l’intrigue : qu’est-ce qu’être adulte, qu’est-ce que la maturité, quand cesse-t-on d’être un enfant ? L’une des petites filles de l’île pose d’ailleurs le problème en ces termes : « On a l’âge qu’on veut ici ». Il y a la dimension sociale: Nick et Roger sont deux fils de très bonne famille alors que les autres enfants sont des enfants des rues pour qui l’île représente ce à quoi ils n’ont jamais eu droit. Il y a la dimension que l’on pourrait presque qualifier de politique : qu’est-ce que le pouvoir, qu’est-ce que la responsabilité ?
À cela s’ajoute la dimension éthique: comme dans les bonnes robinsonnades ou les histoires de zombies, très vite on en vient à se demander ce que l’on doit garder des lois et des principes habituels, ce qui de l’éducation subsiste d’intangible, une fois que le monde s’est écroulé, ce que résument crûment certains personnages: « Tout le monde fait ce qu’il veut ici, c’est la règle. » Les personnages expérimentent, sans que rien ne soit caricatural, ce que c’est que de dépasser les limites et se laissent transformer en profondeur par cette transgression, tout en amenant le lecteur à se demander, à leur suite, ce que c’est que le courage ou jusqu’où on peut accepter la violence. On pourrait même, enfin, par moments, entrapercevoir une dimension quasi métaphysique: qu’est-ce que la vraie vie ? Est-ce que la routine, comme l’appelle Nick, vaut qu’on se batte pour la retrouver ? Faut-il tout faire pour rétablir la « vie d’avant » ? Est-ce possible, d’ailleurs ?

 

 

 

 

Le processus

Le processus
Catherine Verlaguet
Editions du Rouergue, 2021

Deux pilules dans ma main

Par Christine Moulin

Des livres qui ont un thème « sociétal » comme il est de bon ton de dire maintenant, on peut tout craindre. Un roman qui traite de l’avortement d’une adolescente de 15 ans peut donc susciter a priori la méfiance. Mais il faut le dire, le titre est déjà un bon point: pourquoi Le processus? Le format est un autre atout: court, le récit démarre sec et reste efficace, centré sur l’essentiel. Centré sur l’essentiel qui n’est pas forcément ce qu’on croit: bien sûr, le choix que doit faire l’héroïne, Claire, est au cœur de l’histoire. Mais pas seulement: tout ce qui est attaché à cette décision et la rend complexe, effrayante, tout ce qui en fait une forme d’initiation, a sa place dans ces quelques pages, sans pour autant donner l’impression de fourre-tout ou de superficialité: la découverte de la force du désir,  la spécificité des amours adolescentes, les difficultés de communication dans un couple quand le corps de l’une est en jeu, sans que l’autre puisse réellement la comprendre, la déception devant la lâcheté de celui qu’on croyait aimer, la nécessité de se défendre contre les adultes qui se veulent trop protecteurs et qui ne sont pas toujours à la hauteur, l’obligation de grandir plus vite qu’on ne voudrait. L’efficacité est encore renforcée par le parti pris d’insérer les dialogues comme des répliques de théâtre, qui claquent, évitant les incises lentes et convenues. Enfin, bien sûr, c’est la personnalité de Claire qui fait de la lecture de ce bref roman un moment dont on se souvient: intelligente, sensible, elle se cherche, souffre, résiste, trouve sa voie et affirme sa liberté. Sans mièvrerie, sans que rien ne paraisse caricatural, elle propose une vision attachante et encourageante des jeunes filles d’aujourd’hui.

RC 2722

RC 2722
David Moitet
Didier Jeunesse, 2020

Ce n’est pas Mad Max…

Par Christine Moulin

Tous les ingrédients sont là, en ordre de marche: nous voilà plongés dans un monde post-apocalyptique où l’eau manque, où une pandémie créée par l’homme décime les populations, où s’affrontent des bandes rivales, où la survie implique sans cesse la méfiance et la violence. Le héros, un jeune homme de 17 ans, Oliver, celui qui se pose des questions, qui n’est pas tout à fait satisfait de la façon dont vont les choses, est entraîné dans un roman d’aventures qui se veut haletant. Il doit se tirer de situations inextricables et il y parvient, bien sûr, sans pour autant être vraiment sûr de lui ni de ce qu’il tente. Une fois qu’il est sorti de son abri, il est happé dans un road movie où se succèdent combats, trahisons, rebondissements de toutes sortes. Et même, même… il rencontre l’amour en la personne de l’ombrageuse Tché. Parallèlement, il visite son passé et, nouveau Télémaque, va à la recherche de son père, grâce à un implant qui lui permet de vivre les événements à travers ses yeux: c’est là un élément original qui permet des retours en arrière intéressants. La vision du monde que propose l’auteur, sans être pesamment moralisatrice, incite à privilégier la lutte collective et le plaisir d’être ensemble. De quoi se plaindrait-on?

Tous les éléments sont là, donc, mais justement… Rien n’est très surprenant. Sauf le beau personnage du Fossoyeur, Joker héroïque, qui donne une réelle profondeur à l’ensemble. Rien que pour lui, la lecture vaut le détour.

Dans ta tête

Dans ta tête
Matthieu Maudet
L’Ecole des Loisirs, 2021

Les neurosciences pour les tout-petits

Par Christine Moulin

Le fait est bien connu: le cerveau ne connaît pas la négation et il suffit de dire à quelqu’un de ne pas pas penser à quelque chose pour qu’il y pense! C’est sur ce principe qu’est fondé l’ouvrage Dans ta tête, un album répétitif qui devient progressivement une histoire, grâce à la collaboration et à l’imagination du lecteur, sollicitées dès la première page: « Bonjour! Pour cette lecture, je vais avoir besoin de toi et surtout de ta tête! ». Les personnages et les divers éléments du récit sont introduits petit à petit de façon paradoxale, et comique: il NE faut PAS penser à un éléphant, à un parapluie, etc. et bien sûr… ce qui doit arriver arrive! Du coup, le tout-petit peut, sans coup férir, se rendre compte que lire, c’est se représenter les choses, faire des liens entre elles pour transformer le catalogue en événements qui se succèdent et qui sont liés par des relations de cause à effet, mais surtout… qui font rire! Le format cartonné, les illustrations colorées, très lisibles, la typographie qui met en relief les mots importants sans didactisme intempestif, tout est au service de cette métacognition subtile et joyeuse! Et last but not least, l’auteur n’a pas oublié la petite note tendre en forme de dédicace: sur la quatrième de couverture, qui pose la question clé, « Et là tu penses à quoi? », une réponse se glisse discrètement: « Moi, c’est à Abel. »