Big Nate, star de la BD

 

Big Nate , star de la BD
Lincoln Peirce (trad. Jean-François Ménard)
Gallimard Jeunesse, 2013 

Original et drôle !    

Par Maryse Vuillermet

 

 big nate star de la bd imageVoici le tome 4 de la série Big Nate.  Le héros, Big Nate,   donc, dessinateur  de BD en herbe,  raconte la naissance et la vie de son club de BD, appelé Les dessineux,  au collège 38.

 C’est original parce qu’il insère dans son texte toutes les planches ou les croquis qui lui passent par la tête et qu’il produit très facilement.

C’est drôle parce que le héros,  Nate se moque de ses professeurs, de leurs tics er défauts, de ses parents, de ses copains aussi. Mais il se moque  tout autant  de lui-même, les punitions que lui valent sa passion du dessin, sa peur des filles et la difficulté qu’il a à faire entrer une fille au club, sa peur des grandes terreurs du collège Jefferson,  leur rival en tout. Le texte est amusant et les dessins tout autant.

Le sommet dramatique de l’histoire se situe lors d’un concours de sculpture sur neige qu’a imaginé Nate pour vaincre,  avec ses copains du club,  une seule fois,  dans un domaine où la créativité est nécessaire,  les méchants du collège huppé  Jefferson.  En effet,  ces derniers  sont meilleurs en tout, ils les méprisent et les terrorisent mais les petits du collège 38 vont trouver leur talon d’Achille.

Mon père est une saucisse

 Mon père est une saucisse
Agnès de Lestrade
Rouergue, Dacodac, 2013

 

Deviens ce que tu es…

 Par Caroline Scandale

 

Le père de Séraphine s’ennuie profondément dans sa vie d’expert comptable. Décidé à changer de voie professionnelle, il annonce à sa famille interloquée qu’il veut devenir comédien. S’en suivent de vives réactions et de l’incompréhension mais au final tout le monde soutient ce papa et mari hors norme et fantasque… Il débute tout de même sa carrière d’acteur en incarnant une saucisse Knacki!

Ce petit roman sur l’accomplissement de soi délivre une belle image de la famille et de la relation père-fille. De surcroît, Il montre en filigrane la difficulté à sortir du système surtout par temps de crise… L’antithèse du titre reflète parfaitement l’image que la société ou la famille se fait d’un homme non carriériste qui préfère s’accoutrer en chipolata pour une publicité plutôt que de brasser les chiffres dans son cabinet de comptable.

 Un roman nietzschéen dès 7 ans!

 

 

 

Je veux être la grande

Je veux être la grande  
Sébastien Joanniez
Rouergue 2013
Collection boomerang

 Face à face  de mots et d’images

Par Maryse Vuillermet

 

 

 

je veux être la grande image Quelle bonne idée que cette petite collection Boomerang chez Rouergue!  Une couverture  couleur partagée en deux,  et qui se lit dans les deux sens, deux titres Je veux être la grande et J’aime pas ma petite sœur, deux textes courts, qui se répondent mais peuvent aussi se lire indépendamment,  et une illustration en noir et blanc qui marque le milieu ou la ligne de fracture,  suivant le point de vue.

 Et un sujet délicat, les  sœurs ont-t-elles le droit de dire qu’elles se détestent, la petite parce que la grande l’embête tout le temps, la grande parce que sa petite sœur est la préférée, elle a tout ce qu’elle veut,  sous prétexte qu’elle est petite?

De deux voix bien différenciées, celle de la petite avec des fautes de langage et celle de la grande,  dans une langue déjà plus assurée, elles nous révèlent leur monde intérieur et c’est vraiment juste,  drôle, tendre quand-même parfois, cruel aussi.

La vraie vie de Toto, J’adore les animaux

La Vraie Vie de Toto : J’adore les animaux
Marie Agnès Gaudrat, Serge Bloch
Tourbillon, 2013

L’animal de mes rêves 

Par Maryvonne Fournier, master MEFSC Saint-Etienne

lavraieviedetotoLa nouvelle histoire racontée par Toto, le personnage principal de la série « La vraie vie de Toto », est parsemée de péripéties qui mêlent humour et situations de la vie quotidienne. Elle met en scène un jeune garçon voulant avoir à tout prix un animal de compagnie. Mais à la maison, ses parents refusent  catégoriquement. Après de nombreuses tentatives, va-t-il réussir à les faire changer d’avis ?

Tout au long du livre, l’humour apparaît à la fois dans la manière d’écrire et dans l’illustration. Le texte comporte un vocabulaire familier, « sorti de la bouche des enfants » qui facilite la lecture et la compréhension de l’histoire. L’auteure glisse dans certaines pages les fameuses blagues de Toto ce qui provoque des effets de drôlerie assurés. Par exemple, sous la forme de bande dessinée : « Tu connais le rêve de l’araignée ? – Accrocher sa toile au musée » ou bien encore « Qui est vert et fait « meuh » ? – Une vache kiwi ». A n’importe quel âge, ces blagues sont drôles et pourront peut-être devenir les futures blagues de cour de récréation.

Quant aux dessins, ils font toujours le lien avec le texte. L’illustrateur Serge Bloch a choisi des dessins humoristiques, avec un coup de crayon simplifié et large, et des couleurs vives, sans entrer dans les détails. Les formes arrondies confèrent une légèreté à laquelle les jeunes lecteurs seront sensibles. Nul doute qu’ils s’identifieront d’emblée au personnage de Toto dont les désirs contrariés reflètent ceux de tout enfant. L’histoire montre une grande vérité psychologique, notamment lorsque Toto met en place toutes sortes de stratagèmes à la maison et à l’école pour obtenir ce qu’il veut. L’auteur traite le sujet avec humour et dérision (surtout à propos des parents). De quoi renforcer encore l’identification.

Milton en pension

Milton en pension
Haydé
La Joie de Lire, 2013

Ils ne partiront pas sans moi: voire!

Par Christine Moulin

milton-en-pensionLe revoilà et comme toujours, il nous fait rire, nous émeut, nous ravit. Il est égocentrique, agaçant à force de mauvaise foi, mais rien n’y fait. Le crayon d’Haydé sait tellement bien croquer les attitudes les plus vraies des chats que l’on craque (il faut voir la page où il investit la valise ou celle où son humaine essaye de le mettre dans le panier!). Cette fois, Milton est en pension pour les vacances et il n’apprécie pas, si bien qu’il se vengera, de félinesque façon…! Mais on ne peut lui en vouloir car il sait aussi nous attendrir, quand il se réfugie sur le pull de sa maîtresse et quand il réagit dès qu’il entend enfin sa voix! Si bien que quand il déclare: « je suis devenu un chat comme les autres« , on ne le croit pas. Il est unique, comme tous les chats…

Le plaisir de la collection « Milton » est partagé par l’auteure du blog « Les jardins d’Hélène »; et on peut voir Milton en dessin animé.

Maman Houtuva ?

Maman Houtuva ?
Vincent Malone, Soledad Bravi
Seuil, 2013

Cetalire !

Par Christine Moulin

9782021099256A la question récurrente, voire obsédante, qu’ont connue toutes les mères qui travaillent, et dont toutes les variantes sont envisagées, ce livre fournit des réponses très drôles. Il ne faut pas se laisser tromper par son apparence matérielle: les pages en carton très épais laissent à penser que ce sont plutôt les tout-petits les destinataires. Or, il n’en est rien: ce sont les grands, voire les adultes, que ce livre peut ravir par le jeu (qu’un Alain Le Saux a popularisé) sur sens propre et sens figuré, mais aussi sur les homonymes. Jeu qui, toujours, fait sourire, qui, parfois, fait rire aux éclats (qui n’a pas, dans sa vie, « lancé une machine »?) et qui, de temps en temps, dédramatise des situations plus graves: c’est ainsi que les expressions « mettre le grappin sur ton père » et « recoller les morceaux » se retrouvent judicieusement l’une en face de l’autre et que même la maladie d’Alzheimer est envisagée sous un angle humoristique (quand on voit une vieille dame courir après la boule qu’elle a perdue…).

Finalement, bien plus que certains livres qui se veulent féministes, cet album défend les femmes, campées dans leur diversité, de façon à la fois cocasse et tendre par Soledad Brami, et il rend hommage à leur courage, à leur dynamisme, à leur volonté de défendre les valeurs vraies, au milieu du tourbillon qu’est leur vie.

 

 

Canaille va chez le docteur

Canaille va chez le docteur
Jean Leroy, Emile Jadoul
Casterman, 2013

Petit poney brun

 Par Christine Moulin

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Il y a eu Petit Ours Brun, il y a eu Trotro, il y a maintenant Canaille, poney prêt à servir d’écran aux projections des petites têtes blondes. Pour le premier opus de la série, notre héros fait face à un problème fréquent, source de réelles frayeurs enfantines: la visite chez le docteur. Tout est rassurant, bien sûr, et laisse même place à une pointe d’humour bien venue. Rien n’est surprenant, en revanche. Par ailleurs, les puristes des études de genre pourraient peut-être trouver dérangeant que Canaille doive donner des leçons de courage viril à sa petite sœur Cannelle, confite d’admiration, mais ils/elles seront rassuré(e)s par la chute, qui relativise les stéréotypes sur le sujet. Quoi qu’il en soit, ce qui fait la réelle qualité de cet album, ce sont ses délicieuses illustrations: il suffit d’un trait à Emile Jadoul pour évoquer toutes sortes d’émotions dans toute leur complexité.

Deux pirates pour un trésor

Deux pirates pour un trésor
Roger Judenne

Rageot, 2012

Pirates just want to have fun ?

Par Matthieu Freyheit

Deux_pirates_pour_un_tresorOn le sait depuis longtemps déjà, les pirates sont des comiques. Polanski en a fait la preuve dans son célèbre et ruineux Pirates. C’est que le pirate a cessé, avec le tremblant capitaine Crochet de la version Disney, d’être cette créature terrifiante et destructrice, cet ogre dévoreur d’enfant qui apparaissait dans les illustrations aux premières éditions du Peter and Wendy de James Matthew Barrie. Depuis, il n’est souvent rien d’autre qu’un joyeux et sympathique compagnon, aussi affable que le sont les membres de la famille pirate du dessin animé du même nom, accompagnés de leur fidèle crocodile Sac-à-main.

Bref, on connaît le potentiel comique/ridicule du personnage de pirate, que devrait confirmer ce petit ouvrage destiné, précise une quatrième de couverture enthousiaste, à « se lancer à l’abordage& du rire ! » Pour l’abordage, mettons. Quant au rire, c’est une autre affaire. Le volume est composé de huit récits très courts sur le thème de la piraterie, explorant un univers archi-connu pour en travestir et en désamorcer les motifs d’aventure, d’action et de violence et les convertir en rire. Le procédé, connu, tient théoriquement la route. Théoriquement. Mais il faut le génie d’un Polanski pour réaliser l’exploit de transformer l’essai. En l’occurrence, ni Deux Pirates pour un trésor ni aucun des sept autres récits ne parviennent à leur fin. Les textes manquent certainement de la vie, du rythme, de l’originalité et de l’audace nécessaires au rire. Il en faudra plus pour susciter quelque réaction chez les lecteurs/lectrices visé(e)s. Dommage.

Pierre Gripari : oeuvres

Pierre Gripari
Sept farces pour écoliers
Illustrations de  Till Charlier

Contes de la folie Méricourt
Illustrations de Serge Bloch

Contes d’ailleurs et d’autre part
Illustrations de Guillaume Long
Grasset, 2012

Petite bibliothèque et grands plaisirs

Par Anne-Marie Mercier

Vous le voulez comment, Le Marchand de fessées? En conte? Allez voir à la Folie Méricourt. En théâtre? C’est dans les farces pour écoliers. La truculence de Pierre Gripari son insolence et son goût de la subversion fonctionnent à plein dans ces titres, moins connus que les contes de la rue Broca, mais tout aussi drôles et inventifs. Les contes français, russes, grecs… sont revisités; les sorcières ont de multiples rôles, les enfants sont vifs et rusé.

On trouve quelques surprises : conte en forme d’échelle (Nanasse et Gigantet), conte à la table des matières rimée (Petite soeur, où l’on montre qu’on peut être fille et courageuse comme un prince). Les farces se disent au téléphone ou dans un bureau (entre Lui et Elle), on assiste au dialogue d’une famille avec la télé, d’un bébé avec un dieu, d’un diable avec un ange…

Chaque volume est imprimé dans une belle typographie, sur un beau papier épais et  illustré en noir et blanc de dessins proches de la caricature. De quoi monter une belle première bibliothèque d’oeuvres complètes pour une chambre d’enfant.

 Dans la même collection : Huit farces pour collégiens, Jean-Yves à qui rien n’arrive, Marelles et L’Histoire du prince Pipo, dont on reparle bientôt.

 

La Sorcière Rabounia

La Sorcière Rabounia
Christine Naumann Villemin, Marianne Barcilon

Kaleidoscope, 2012

 sorcière + doudou = ?

par Anne-Marie Mercier

Cette sorcière est dans un premier temps un concentré de tous les clichés des histoires de sorcières qui font peur. Normal, elle est enfermée dans un recueil intitulé « Histoires pour le soir »… Mais lorsqu’elle sort des pages du livre, alertée par un bruit, tout change et elle fait merveille pour consoler un petit lapin qui a perdu son doudou. C’est joli, assez amusant, et l’adulte endormeur endossera le rôle de cette super mamie avec facilité.