Un Noël pour le loup

Un Noël pour le loup
Dedieu
Seuil Jeunesse 2017

Noël : faire un pas vers l’autre

Par Michel Driol

Chacun, dans la forêt, prépare Noël, profitant de la trêve. Seul un loup erre, qui n’a jamais eu de repas de famille ou d’échange de cadeaux. Il décide d’organiser un grand festin et d’inviter ses voisins. Le grand-duc est sceptique : difficile de faire oublier une mauvaise réputation. Le loup, avec finesse, prépare le repas, où on ne mangera aucun viande provenant de ses invités, prépare des cadeaux, prépare la table…Mais personne ne vient. Alors le loup décide de faire comme si… et joue le rôle de ses invités ouvrant leurs cadeaux. Tous regardent et de loin, remercient le loup. Regrets et soupirs de la part des invités, qui observent le festin solitaire du loup.  L’album se clôt sur une conversation avec le grand-duc : le loup estime que les animaux lui ont fait cadeau de leur présence…

Sur le thème de Noël, Dedieu propose un album poétique et émouvant, avec la figure d’un loup singulier. Les premières pages, hautes en couleur et pleines d’humour, illustrent la frénésie qui s’empare des animaux de la forêt. Les premières images du loup, cadrées en plongée,  le montrent désemparé, et plein d’espoir en même temps.  Puis on le voit en contreplongée préparer le repas, le gâteau, les cadeaux. Suit alors une l’alternance de champs / contrechamps : le loup seul à sa table, les animaux qui le regardent, avec quelques gros plans sur les animaux.  On le voit, il y a une conception très cinématographique de l’album, qui donne à voir les personnages dans la complexité de leurs sentiments et de leurs attitudes. Peut-on échapper, fût-ce un instant, à sa réputation ? Peut-on, l’espace de Noël, vivre ensemble malgré nos oppositions et nos différences, ou nos différents ? Trop de peur et trop de précautions ne nous empêchent-elles pas d’aller vers l’autre ? Peut-on communiquer ? Cet album questionne nos comportements non sans humour, et se termine de façon ambigüe : profonde tristesse des animaux et du loup,  qui montrent le sentiment d’être passés à côté de quelque chose, d’un possible. Malgré l’optimisme de façade affiché par le loup, ses propos pleins d’espoir, tout son corps marque la déception. Mais le grand-duc et le loup ont le regard tourné vers le futur.

Dedieu renouvèle avec bonheur et profondeur l’album traditionnel de Noël, pour questionner le sens de cette fête et nos relations avec les autres.

Le Secret du loup

Le Secret du loup
Morgane de Cadier, Florent Pigé
Hong Fei, 2017

Amitié au fin fond du grand froid 

Par  Chantal Magne-Ville

Ce très grand album met en scène un jeune loup qui ne se satisfait pas de sa condition de loup, ainsi que le laisse supposer l’écharpe qu’il porte sur la page de couverture. Très « enfant », il aspire à jouer, à découvrir d’autres mondes, et surtout à trouver un ami. Sa quête sera vaine, car il se heurte aux idées préconçues que les autres animaux se font sur les loups, au point que des grenouilles, par exemple, n’hésiteraient pas à le laisser se noyer. Par bonheur, un enfant le repêche, ignorant que certains jugent les loups gourmands, effrayants et imprévisibles…(en italiques dans le texte). Si les scènes de découverte mutuelle frisent parfois un peu la naïveté, le récit de cette amitié naissante ne laisse pas insensible par la qualité des sentiments suggérés, l’écharpe donnée par l’enfant matérialisant le lien qu’ils ont commencé à établir.

On retrouve avec un plaisir non dissimulé l’’illustration de Florian Pigé, magnifiquement construite, la verticalité permettant de ressentir tour à tour l’isolement, le froid, mais aussi l’éblouissement de la lumière matinale. Le blanc de la neige  rehausse  les couleurs des arbres et des animaux stylisés, rendant sensibles les moindres nuances. Les effets de transparence laissent parfois deviner la vie humaine, mais, comme le dit l’enfant, tout se passe loin, là où la neige reste toujours pure, et où la promesse d’une future rencontre suffit à réchauffer le cœur. Une très belle histoire d’amitié.

 

La Fille qui tomba sous Féérie et y mena les festoiements

La Fille qui tomba sous Féérie et y mena les festoiements
Catherynne M. Valente
Traduit (anglais, USA) par Laurent Philibert-Caillat
Balivernes, 2016

Régal féérique

Par Anne-Marie Mercier

Alice est passée de l’autre côté du miroir, et la « Fille qui… » , c’est-à-dire Septembre, est passée à l’envers des choses : sous féérie, là où le dessus est renversé, où les ombres ont pris le pouvoir. On trouve dans ce volume plusieurs échos d’Alice, des images de chute dans des trous, des rencontres, notamment celle d’un cavalier fatigué… Mais aussi des clins d’œil à l’univers du Magicien d’Oz, et le Nebraska de Septembre fait écho au Kansas de Dorothy. Cela ne signifie pas que Catherynne M. Valente manque d’imagination : elle invente toute sorte d’êtres ou de situations surprenantes : la sybille de la porte, un monstre que l’on nomme « l’ébauche », une aubergine voyageuse, une robe vivante, un minotaure…

On se souvient que Septembre avait dû céder son ombre, dans le tome précédent. Voilà que celle-ci a pris le pouvoir dans le monde de Féérie et n’a aucune intention de revenir à sa place, subalterne et obligée, mais bien plutôt d’asservir ou supprimer Septembre… et le monde du dessus (c’est-à-dire, on le comprend vite, le surmoi). On retrouve avec plaisir ses amis, ou plutôt leurs ombres, avant de voir qu’eux-aussi sont passés « de l’autre côté » et sont en rébellion. Les ombres n’ont plus qu’une idée : faire des festoiements jusqu’à point d’heure, enchainer les jeux et les banquets. De nombreux passages offrent un déploiement vertigineux de couleurs, de saveurs, de mélange de mets étranges ou connus : le lecteur lui-même se régale et voudrait que la fête de cette lecture n’ait pas de fin. La richesse des inventions et des émotions, celle de la langue, du style tantôt léger tantôt méditatif et le rythme souple de Catherynne M. Valente, avec la belle traduction de Laurent Philibert-Caillat, portent le lecteur et le font se délecter comme dans un festin – ou festoiement, ce qui est encore mieux.

A l’envers de féérie, on vit un rêve régressif, enfantin. On mène une vie de délices et d’excès sans se priver de rien, grâce à la magie… Mais cette magie est puisée quelque part, et ce qui profite aux uns manque cruellement aux autres : le monde d’en haut se meurt, en perdant son énergie, captée par celui d’en bas. Fable politique sur nos dépenses en produits issus d’un travail lointain ? sur notre irresponsabilité infantile, qui fait que nous ne nous soucions ni d’eux ni du lendemain ? Ces habitants de Féérie du dessous sont en tous cas une image de l’enfance déchainée assez jouissive et sympathique avant d’apparaitre cynique et cruelle.

La sensible Septembre joue quitte ou double et ne recule devant aucune épreuve pour réparer ce qu’elle croit être de sa responsabilité. « Voila ce qui arrive quand on a un cœur, même un cœur très jeune et très petit. Il ne cesse de vous attirer des ennuis, c’est comme ça » (p.253). La fin du roman est plus grave : on passe à travers une blessure et à travers le sang des souvenirs de Septembre, pour arriver au fond des choses, au fond de sa maison, face à l’ombre du père disparu… Et l’on voit se confirmer ce que l’on pressentait dès la fin du volume précédent : cette histoire pleine fantaisie tourne comme bien d’autres autour d’un secret, d’une absence et d’une souffrance.

L’émerveillement du premier tome se soutient dans le second, c’est vraiment un très beau livre, tonique inventif et sensible, à ranger parmi les futurs classiques de la fantasy.

Prix et sélections :
Grand Prix de l’Imaginaire 2017 Catégorie Roman Jeunesse Etranger : Lauréat.
Prix Jacques Chambon Traduction 2017 : Sélection.

Tant pis pour la pluie !

Tant pis pour la pluie !
Stéphanie Demasse-Pottier, Lucia Calfapietra
Grasset jeunesse, 2017

L’Air du temps

Par Anne-Marie Mercier

Pluie, ennui, mais aussi la contemplation, le temps suspendu : on écoute les bruits, regarde par la fenêtre, on patiente en observant les enfants qui jouent dehors en cirés et en bottes, et enfin on sort, vêtu comme eux…

Pas d’histoire mais un regard éveillé sur les petites choses et l’attente, et de très belles images aux couleurs de soleil et de pluie.

Passionnément, à ma folie

Passionnément, à ma folie
Gwladys Constant
Rouergue doado 2017

Quand le conte de fées vire au cauchemar

Par Michel Driol

Enfermée dans sa chambre de clinque, Gwen s’est murée dans le silence après sa tentative de suicide. Son premier geste est de demander un carnet sur lequel elle note comment elle en est arrivée là. Bonne élève, elle tombe amoureuse de William le garçon le plus populaire du lycée. Mais celui-ci va petit à petit la vampiriser, la couper de toutes ses amies, la modeler à sa façon, la dévaloriser à ses propres yeux, puis la quitter, comme il avait quitté ses anciennes amies. Petit à petit, Gwen trouve appui sur une autre pensionnaire de la clinique, sur le docteur, sur ses parents, sur ses anciennes amies pour se reconstruire.

Sur le thème de l’amour nocif et destructeur, Gwladys Constant signe ici un roman aux scènes souvent dures, toujours sur la corde raide entre le récit et la mise en garde contre les mécaniques à l’œuvre dans ce genre de relation toxique. Le personnage de Gwen est attachant, dans son intelligence, sa sensibilité, ses questions, ses doutes, son attitude rétrospective. La force du roman, qui procède du retour en arrière, fait que le lecteur voit ce qui se joue, alors que Gwen, trop attachée à William, ne perçoit pas à quel point ce garçon, trop sûr de lui, toujours négatif, aux avis tranchés sur tout, à la fois la fascine et la détruit petit à petit. La description de la relation est précise, minutieuse, l’écriture concise, marquant la force de l’instant vécu et le désarroi de la narratrice, qui cherche à recoller les morceaux épars de son moi brisé. Cette relation de couple s’inscrit sur un arrière-plan sociologique qui est intéressant : Gwen est d’un milieu plus populaire, avec des parents qui tiennent une boutique de farces et attrapes en train de péricliter, alors que les parents de William sont agents immobiliers. Gwen est une littéraire, et le texte est semé de références littéraires, qui vont de Madame Bovary à Twilight, en passant par Baudelaire et Belle du Seigneur. William, en revanche, prétend lire, mais ne lit que des résumés, et passe son temps devant des séries américaines.

L’écriture du journal intime conduit Gwen vers un apaisement : du coup la technique narrative change. L’écriture du souvenir est devenue inutile, Gwen accepte de parler avec le docteur, renoue avec ses anciennes amies et sa famille, et le roman entremêle alors différents genres : la lettre, le dialogue. On se tourne résolument vers un futur enfin à nouveau possible.

Il y a comme une espèce d’urgence dans ce roman, qui parle de harcèlement, de manipulation perverse, de prise de pouvoir sur l’autre, d’abandon de la volonté du sujet. Cette urgence passe par un côté parfois un peu démonstratif, didactique, mais on comprend qu’il s’agit pour l’auteur de conduire le lecteur à réfléchir, à s’interroger, voire à lui donner des pistes pour identifier le genre de piège dans lequel il pourrait tomber à son tour, au sein de son couple, de sa famille, de son lycée ou, plus tard, de son entreprise,. Au fond, il y a chez Gwladys Constant la conscience de ce que peut la littérature. Même si le personnage de William, ses motivations, ses manques sont analysés, on se situe ici explicitement du côté des victimes et de leur impuissance.

Un roman dur, mais malheureusement, d’actualité.

Bouche cousue

Bouche cousue
Marion Muller Collard
Gallimard (scripto), 2016

Passez l’amour homo à la machine : histoire de deux coming out

Par Anne-Marie Mercier

Déjeuner dominical, la narratrice résume la situation : « Ma nièce ne m’aime pas car sa mère ne m’aime pas et son père me méprise. Mais surtout, ma nièce ne m’aime pas car j’ai une connivence flagrante avec son frère ». La famille est un « musée » « qui contraint chacun à rester éternellement celui qu’il a été un jour ».  L’ambiance est tendue et le déjeuner se termine avec une révélation (la nièce dénonce son frère, Tom) et une gifle, donnée par le grand-père à son petit-fils : il a embrassé un garçon.

La suite du roman, après cette entrée en matière décapante qui fait penser à la situation des Lettres de mon petit frère de Chris Donner (premier roman pour enfants évoquant ouvertement l’homosexualité, et roman épistolaire), est une longue lettre écrite à Tom par la narratrice, sa tante.

Elle a passé son enfance dans le lavomatique tenu par ses parents et dans une atmosphère où l’on lave et « plie » la vie des autres sans vivre la sienne. Son grand plaisir était d’emprunter les vêtements de certains clients, notamment ceux d’un couple d’hommes élégants ; une amitié se noue, elle découvre avec eux le rire, la culture et l’insouciance, et au même moment elle participe à un projet scolaire autour de l’opéra de Purcell, Didon et Enée. Elle chante, elle découvre le monde, la musique.

Elle se découvre aussi une passion pour une fille de sa classe. Sa maladresse, sa sincérité et son refus d’écouter les conseils de ses amis – ils savent d’expérience à quoi elle s’expose –, la conduisent à la catastrophe. Sa passion malheureuse est moquée, et l’amène à une scène en tout point similaire à celle que vient de vivre Tom. La honte, la déception et l’échec pèsent lourd face aux moments d’exaltation qui ont précédé, et lui font renoncer jusqu’à ce jour où elle écrit, semble-t-il,à tout espoir de bonheur.

L’histoire tragique d’Amandana, marquée à jamais par le drame de ses seize ans, est accompagnée par l’opéra de Purcell et le « lamento de Didon » (« Remenber me ») qui clôture le récit :

« Souviens-toi de moi. Souviens-toi de moi
Mais oublie mon destin ».

Son destin est pourtant celui qu’elle confie à Tom, et est celui de beaucoup d’autres : elle le raconte avec pudeur et avec émotion pour sortir de l’oubli et libérer la parole de ceux qui ont été contraints comme elle à rester « bouche cousue ».

Ce beau roman porte leur voix. On retrouve ici la veine qui a fait le succès de la collection « scripto » : un beau texte au service d’un sujet fort.

 

 

 

Le Nombril du monde

Le Nombril du monde
Anne Laval
Rouergue 2017

Le petit bonhomme dans le paysage

Par Michel Driol

Pour son anniversaire, Nina, la femme de Victor Bonenfant, cartographe, lui offre les coordonnées d’un territoire inconnu, dont personne n’a jamais encore fait la carte. Victor s’embraque avec son chien Nemo et découvre un pays inconnu et étrange où les poissons volent, où l’on traverse des forêts d’algues. Petit à petit, Victor perd ses instruments, ses cartes, rencontre des chasseurs-pêcheurs, et se sent complètement perdu. Il trouve enfin un puits… et la mer reprend sa place. Victor peut alors retrouver Nina et la remercier pour ce cadeau.

Voilà un album original et déconcertant apriori. Il reprend le schéma classique de l’explorateur qui, petit à petit, se voit contraint d’abandonner ses outils, de modifier le but premier de sa quête, pour trouver autre chose. Ce que Victor apprend, c’est que tout ne peut être cartographié, et qu’il faut observer autrement le monde, pour y trouver des trésors qui lui rappellent Nina : un corail, une dentelle d’algue. Ce que Victor perd au cours du voyage, c’est son « costume » de cartographe et ce qu’il trouve, c’est une autre identité et une autre place dans le monde, plus proche du sensible que du rationnel. Mais tout ceci, Nina le savait déjà : dans ses yeux, en faisant le cadeau, il y a une façon de dire qu’elle sait quelque chose qu’il ne sait pas, phrase qu’on retrouve à la fin du livre : maintenant ils savent tous les deux la même chose. On le voit, il est question d’amour, de rapport au monde, au savoir, à la connaissance de soi, des autres et des choses à travers un voyage initiatique qui a recours aux codes du fantastique : les objets dans la poche prouvent que ce n’était pas un rêve. La narration centrale est le journal de voyage tenu par Victor : on suit ainsi les jours, jusqu’au moment de la perte de la notion même de temps. Reste à s’interroger sur le sens du titre : le nombril, c’est la cicatrice trace d’un lien indispensable entre l’homme et le monde, lien que chacun d’entre nous est invité à (re)découvrir.

Un bel album poétique, qui suggère plus qu’il ne dit, et laissera chacun libre de l’interpréter à a façon. Les illustrations en pleine page accompagnent ce récit de paysages fabuleux et stylisés, dans lesquels le lecteur est invité à se perdre.

Mignon et Chérie

Mignon et Chérie
Nadja
Ecole des Loisirs, 2017

« Trop » mignon ! 

Par Christine Moulin

C’est Nadja l’auteure de cette histoire, si bien qu’habitué à certains de ses ouvrages un peu « rosses », on a peur, tout au long de la lecture: qui va être le berné,  le déçu? Chérie va-t-elle être mangée? Au risque de « divulgâcher » la fin, personne! On a là un vrai « feel good » album, adorable, mignon comme tout, qui met de bonne humeur, sans bêtifier: les deux animaux sont très attendrissants et militent doucement pour l’amitié, le partage et l’entraide, même entre « ennemis héréditaires ». Leurs attitudes sont drôles (il faut voir Chérie s’enfuir après son larcin!) et leurs expressions permettent bien de partager leurs émotions (comme on voudrait pouvoir consoler Mignon quand il est triste!).

De A à Z, abécédaire

De A à Z, abécédaire
Peggy Nille
Nathan, 2017

Jeux de mots et de lettres

Par Anne-Marie Mercier

Avec un principe à la fois proche et opposé à celui de Galeron (voir sur lietje la chronique récente  sur son ABC), Peggy Nille met l’alphabet en images : chaque double page présente une scène dont la légende contient plusieurs mots commençant par la lettre en question. La lettre est présentée en rouge, en surimpression sur le décor, sous deux formes : une majuscule bâton et une minuscule, sans empâtement elle-aussi, ce qui est garant de la meilleure lisibilité.

Le jeune lecteur n’a pas à chercher : les mots lui sont donnés  par le texte. Celui-ci reprend la thématique du bestiaire familier : chaque page est consacrée à un animal ; celui-ci est doté d’un prénom : « Anna l’ânesse atterrit sous l’averse » (elle est aux commandes d’un petit avion), « Boris le babouin boit un breuvage à la banane », etc.

Certaines phrases sont plus complexes, d’autres sont dans un style plus relâché (« Rosy la renarde rapplique à roller pour gagner au rugby »). Le procédé d’écriture est simple et est un jeu d’écriture (et de grammaire !) connu : il suffit de faire une liste de noms (animaux, lieux, objets), de verbes, de prénoms, … commençant par la même lettre, et de les organiser en phrases, en cherchant le résultat le plus intéressant selon que l’on cherche de la poésie, de la pertinence, de la fantaisie…Ici, si le texte n’est pas toujours remarquable, les situations sont cocasses et les dessins sont charmants et absurdes, à la manière des manuels de lecture d’antan.