Le banc

Le banc
Sandrine Kao
Syros, 2013,(Coll. tempo)

Racisme ordinaire sur un banc

Par Maryse Vuillermet

le banc imageAlex, le héros et narrateur de cette histoire,  mange seul sur un banc du parc parce qu’il habite trop loin et que sa mère ne peut lui payer ni la cantine, ni le bus. Un jour,  sur son banc habituel, il   découvre des insultes racistes, Alex, tronche de Nem, Alex bol de riz. Il a honte et les efface rapidement mais, alors qu’elle l’accompagne pour lui raconter ses problèmes, il les montre à Sybille,  une fille de sa classe, qu’il trouve pourtant un peu collante.  Elle décide de mener l’enquête.

Alex a quelques amis, tous  différents,  comme lui,  mais il sent mal aimé par les autres élèves de sa classe. De plus,  son père les a quittés pour retourner à Taïwan, le  laissant avec sa mère  dans une grande précarité. Et puis, un typhon sévit à Taïwan,  alors,  sans exactement comprendre pourquoi,  Alex lance  à la cantonade que son père est mort. Soudain, tout le monde s’intéresse à lui, il devient visible.

 Mais sur le banc,  l’inscription  qui l’attend est Menteur. Comment Alex va-t-il se sortir de cette situation ? Qui est l’auteur de ces inscriptions bêtes et racistes ?

  Un très joli roman sur les troubles  et les difficultés de l’adolescence redoublés ici par le complexe d’infériorité et le malaise dus à  l’origine chinoise.

 


 

Notre nom est une île

Notre nom est une île
Jeanne Benameur
Bruno Doucey, 2011

Poèmes à fleur de parole

Par Dominique Perrin

notre Publier de la poésie au début du 21e siècle suppose une vision forte de sa capacité d’insertion dans l’existence réelle des contemporains. Bruno Doucey rappelle ici, en préambule à une nouvelle collection baptisée « Embrasures », le parcours de Jeanne Benameur de la poésie au roman – à la poésie. Les mots sont passés ici à un tamis à la fois si large – ce sont essentiellement des mots et une syntaxe « communs » qu’il met au jour – et si exigeant, qu’il est bon que leur succède, à l’autre extrémité du recueil, un poème-essai assumé comme tel sous le titre « L’exil est un lien ». Entre ces deux bords, les poèmes de Jeanne Benameur sont à la fois galets francs à la main et éclats miroitants. Droiture, solitude et ouverture en actes, son souffle d’écrivaine est là. C’est l’une des indéfiniment possibles formes de la limite nommée poésie, volontiers écrite au « nous », arpentée sur les hauts plateaux blancs de pages qui semblent immenses au-delà de leur petit format.

La nuit des mis bémols

La nuit des mis bémols 
Manuela Drager

L’école des loisirs (« Medium »),  2012

Univers très fantaisiste

                                                                          Par Maryse Vuillermet

Voici le dixième livre de Manuela Drager où Bobby Potemkine, le personnage central de cette histoire étrange et poétique, mène une enquête farfelue dans un monde où tous les personnages, qu’ils soient humains, animaux ou végétaux, ont une  vie propre,  selon une logique qui pourrait nous échapper.

Cette fois, Bobby est assis au bord du quai, observant les icebergs qui dérivent quand un  corbeau transparent, Jean Gouanodon,  l’alerte sur une étrange affaire de clafoutis rebelle. Le gâteau s’agite et mordille, affectueusement certes, toute personne souhaitant le déguster.  Bobby est également troublé par la ravissante Lili Nebraska, qui peine à jouer sa Cantate golde depuis que tous les mis bémols ont disparu, et par Lalika Gul qui confectionne  des gâteaux délicieux. Billy lui-même vit  un terrible problème,  le temps lui échappe, le jour et la nuit se succèdent  toutes les heures, il ne peut les retenir.

Au début, quand on s’embarque dans cet univers, on cherche une logique, et on attend d’avoir parcouru une dizaine de pages,   pour se dire que non, il n’y a aucune logique, on navigue dans un univers parallèle, personnel, loufoque, gentil, affectueux, original et l’enquête n’est qu’un prétexte pour se poser des questions : Rêve-t-il ? Les pluies de météorite et le défilé des icebergs sont-ils un message d’alerte pour nous annoncer des dérèglements climatiques majeurs, ou ne sont-ils là que pour leur étrange beauté ? Les amours  de Bobby et de Lilli à l’odeur envoutante de savonnette au gingembre seront-ils récompensés ?  Je crois qu’il faut accepter ces énigmes non résolues.

Si on entre, on laisse sa rationalité à la porte. Ce livre peut s’adresser à de jeunes lecteurs  amateurs  de loufoque et de fantaisie.

Sade Up

Sade Up
Franck Secka, Philippe Huger (ingénierie papier)

Rouergue, 2011

La pensée Pop Up

par Anne-Marie Mercier

sadeUp.gifDisons-le d’emblée, même si la précaution peut sembler inutile vu le titre : cet album n’est pas pour les enfants, ni pour les âmes sensibles.  Pourtant c’est un Pop up, et il en déploie toutes les ressources : constructions qui se déploient en relief, rabats permettant de multiples permutations, tirettes dévoilant ou découpant des objets et des corps, roues faisant défiler les possibles…

Il ne s’agit pas d’illustrer une œuvre particulière de Sade mais de proposer dans chaque double page une petite scène de théâtre à sa manière. On y trouve de nombreux pastiches : une fausse Chapelle Sixtine, des tableaux revisités, des montages de peintures, gravures, photographies colorisés… L’objet est superbe et dérangeant.

Quant au propos, il a le mérite de faire réfléchir à ce que crée un pop up. Ainsi, ce qui, dans le domaine de l’enfance, sert le jeu, la curiosité et l’exploration de la limite des possibles peut être détourné (mais est-ce un détournement ?) vers d’autres domaines. Que ceci soit appliqué à une œuvre qui semble à beaucoup totalement étrangère au monde de l’enfance ne peut que faire réfléchir au désir de voir, commun à l’enfant et au personnage sadien. Dévoiler ce qui se passe dans la chambre des parents, ou sous les vêtements du grand duc, mettre en pièce des petits poissons… tout cela dira quelque chose aux spécialistes de l’enfance ; pour les rares spécialistes de Sade qui fréquenteraient ce site, ils méditeront également les propos de la préface de Michel Surya : il s’agit de « mettre la pensée elle-même en représentation, une représentation à laquelle c’est la machine qui commande ou à laquelle on commande par la machine » belle définition du pop up.

 

Le Buffon choisi

Le Buffon choisi
Benjamin Rabier

Ciconflexe, 2010

A lire aux enfants pour se faire plaisir (et instruire en s’amusant !)

Par Anne-Marie Mercier

buffon,benjamin rabier,anne-marie mercier,animaux ciconflexeRéédition de l’album de 2009 (Circonflexe), lui-même repris de l’édition du même titre de 1924 (Garnier), cet album est une anthologie de textes et d’images tirés du Buffon de Benjamin Rabier commandé au dessinateur par la maison Garnier et paru en 1913.

La sélection a bien évidemment ôté les textes qui choqueraient les lecteurs des 20e et 21e siècles (notamment sur les races et la place des femmes) et choisi principalement des animaux connus, domestiques ou familiers (la brebis, le cochon d’inde…) ou exotiques (le tigre, le singe…). On ne trouvera donc pas le cycloptère ventru, ni le tcha-chert-bé.

La nomenclature de Buffon étant pour l’essentiel encore actuelle, elle est ici simplifiée et il n’y a rien de démodé : l’on peut apprendre un début de classement (gallinacées/ échassiers… poissons cartilagineux/poissons osseux…).

Les illustrations sont sages et visent au réalisme. Les planches en couleur hors textes sont attachantes et rappelleront au lecteur adulte des lectures chez les grands parents et offriront aux plus jeune une vision de l’image documentaire plus poétique qu’à l’ordinaire (le singe se regardant dans la glace, l’éléphant se saisissant du chasseur, le paon devant un palais oriental, les lapins sous la lune…)

Enfin, la langue de Buffon, toujours belle et claire est maintenue, et c’est un délice de lecture. Un bémol toutefois : le texte est autant expurgé qu’abrégé. Pour en donner une idée, voici quelques unes des phrases qui ont été ôtées à la description du cochon d’Inde (sans que la coupe soit signalée) : « Ces animaux sont d’un tempérament si précoce et si chaud, qu’ils se recherchent et s’accouplent  cinq ou six semaines après leur naissance ; » […] « ils n’ont de sentiment bien distinct que celui de  l’amour, ils sont alors susceptibles de colère, ils se battent cruellement, ils se tuent même quelquefois  entre eux lorsqu’il s’agit de se satisfaire et d’avoir la femelle. »

La fin est presque intégralement maintenue, et l’on y entend le rythme de la phrase de Buffon :

« naturellement doux et privés, ils ne font aucun mal, mais ils sont également incapables de bien, ils ne  s’attachent point : [ils sont] doux par tempérament, dociles par faiblesse, presque insensibles à tout ». Il manque la suite, qui montre le regard de Buffon : « ils ont l’air  d’automates montés pour la propagation, faits seulement pour figurer une espèce. »

Pour les passionnés – ou pour le devenir, plusieurs idées : aller acheter chez les bouquinistes l’édition complète avec des planches, s’offrir une édition courante (moins cher), ou bien (gratuit) voir le texte de Buffon en ligne (http://www.buffon.cnrs.fr/).

Pour tous : offrir d’urgence cet album aux petits enfants sages, afin de se faire plaisir à dire ce beau style en leur faisant la lecture. Et demain, on découvrira sur le site les nouveaux volumes des Sciences naturelles de Tatsu Nagata : le pou et le cheval, en albums.

Sympathie pour le destin

Sympathie pour le destin
Alain Ulysse Tremblay
Coups de tête, Les 400 coups, 2009

 « Ça te replace l’humilité dans son gars »

Par Christine Moulin

 Sympathie pour le destin n’est pas un livre pour enfants. La citation mise en exergue suffirait à le prouver : « Comme les genoux du cadavre dépassaient un peu la bière Séraphin pesa dessus et un craquement d’os se fit entendre » (Claude-Henri Grignon, 1933), ainsi que les toutes premières lignes : « Seuls les prophètes, les fous et les saints marchent en souriant dans l’enfer. Les autres geignent, pleurent ou crient, selon la Géhenne qu’ils habitent ».

Sympathie pour le destin n’est pas un livre français, mais canadien. Les dialogues suffiraient à le prouver : « On est-tu cave pas à peu près, hein, des fois ? » ou « Parce que même juste avec un bras, je t’étampe drette là ». Le narrateur avoue d’ailleurs ce goût pour le « franc parler », « avec cet accent charlevoisien très fort et très coloré, un accent qui chante ».

Mais Sympathie pour le destin est pourtant un livre « universel », si ce mot a un sens, parce qu’il aborde les problèmes existentiels auxquels tout un chacun est confronté à la faveur de n’importe quel séjour dans un hôpital.

Tout est parfaitement décrit, de façon à la fois précise et humoristique (même si, bien sûr, il ne s’agit que d’humour noir) : les urgences, apocalyptiques, qui rappellent un peu les scènes de mal de mer dans Mort à crédit. L’attente, indéfiniment reconduite, d’un diagnostic, d’une information, d’un événement, rythmée par les repas, toujours les mêmes (ici, en l’occurrence, il s’agit de « cibole de poulet »), les rares examens qui s’étirent sur des jours et des jours, et l’alternance entre la chambre surchauffée, surnommée « Cuba neuvième » et le « fumoir aux quatre vents », dans le froid glacial, surnommé « le mur des Lamentations ». Et les insomnies : « Je pensais à tout ça dans mon lit, aux petites heures ».

Mais ce qui frappe aussi, c’est la précision des portraits : le héros, peintre de son état, Carl Hébert, et le romancier, Alain Ulysse Tremblay, croquent des personnages et en font œuvre d’art en les rassemblant, l’un dans un tableau, l’autre dans son roman. Si bien que l’on retrouve parfaitement ce qui fait la spécificité des rencontres dans les hôpitaux : l’intensité, augmentée par la proximité de la douleur et de l’angoisse, voire de la mort, et la brièveté, auxquelles il faut ajouter l’indifférence totale à l’égard des usages et des barrières sociales.

Seulement, le roman n’est pas seulement une peinture réaliste d’un séjour en clinique : c’est aussi une réflexion sur le destin, comme le titre l’indique, et sur la réévaluation de sa propre existence, à laquelle vous obligent, parfois, la vie et ses hasards.

Un livre qui se lit très vite, mais que l’on n’oublie pas.

Mademoiselle de Maupin

Mademoiselle de Maupin
Théophile Gautier

Abrégé par Marie-Hélène Sabard
L’école des loisirs (classiques abrégés), 2011

L’amour masqué

Par Anne-Marie Mercier

Théophile Gautier,androgyne, féminisme,romantisme,travesti, homosexualité,bisexualitéL’école des loisirs (classiques abrégés),Anne-Marie Mercier   Quelle bonne idée que de proposer cette version abrégée aux élèves des lycées ! En effet, on ne lit plus de Mademoiselle de Maupin que sa préface où Gautier se moque des critiques, de la littérature vertueuse, du goût pour la couleur locale, des modes littéraires de tout poil et s’interroge sur l’ « utilité » du roman, de l’existence même… pour conclure qu’il « n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui est utile est laid, car c’est l’expression de quelque besoin, et ceux de l’homme sont ignobles et dégoûtants, comme sa pauvre et infirme nature. L’endroit le plus utile d’une maison, ce sont les latrines ».

Quelle est l’utilité de Mademoiselle de Maupin ? C’est, comme toute belle œuvre, d’être inutile et superflue, donc nécessaire. C’est aussi d’offrir un récit dans lequel points de vue particuliers, journaux, lettres se croisent et s’entrelacent avec une narration neutre et distante.

Il propose une aventure singulière, proche d’une situation de comédie de Marivaux : un jeune homme, Albert, cherche l’amour absolu et ne le trouve pas, malgré la perfection de sa liaison avec Rosette. Arrive Théodore, que Rosette aime et qu’il a repoussée pour des raisons mystérieuses. Albert tombe amoureux de Théodore, puis il devine que c’est une femme déguisée. On apprendra les causes de ce travestissement, et le roman devient doublement féministe : d’abord par le thème du travestissement, ensuite par les raisons évoquées par le personnage, dénonçant l’attitude des hommes vis-à-vis des femmes.

Contrairement à la comédie, rien ne rentre dans l’ordre. La fin est troublante, inexpliquée et permet de s’interroger sur ce qui n’est pas dit.

La toute pleine de grâce

La toute pleine de grâce
Adeline Yzac

L’amourier, 2011

Récit d’enfance pour adultes

par Anne-Marie Mercier

Adeline Yzac est conteuse, et ça s’entend : son récit, écrit à la première personne, fait naître une voix très particulière, attachante, entêtante. Elle connaît aussi les « ficelles » du métier : elle ménage l’attente, calcule ses effets, fait varier les atmosphères et les lumières, mélange noirceur et beauté.

Elle entrelace deux temps : le temps de son enfance martyrisée au Chili, où, petite métisse bossue, petite-fille et fille de militants français assassinés, fille issue d’un viol, violée elle-même et prostituée, elle trouve dans la langue une porte de salut : mélangeant la langue du sud-ouest de la France, celle de sa mère, à la langue de son monde, elle invente, elle chante, elle charme son public de la rue. C’est grâce à cette langue qu’elle retrouve le reste de sa famille et échappe à l’enfer. L’autre récit s’étire dans un temps bref, celui du moment où elle s’installe au jardin au-dessus de la vallée de la Vézère, dans le Périgord, un livre à la main, se remémore, contemple. Les deux récits s’entrelacent, unis par un même travail de la langue.

L’auteur invente un langage mêlant formules surannées et termes patoisants ou modernes. La syntaxe fantaisiste imite celle d’une qui aurait appris  le français d’abord oralement, puis en lisant Montaigne.

On l’aura deviné : ce n’est pas un livre qu’on peut recommander à de jeunes lecteurs, même s’il retrace un récit d’enfance. Les situations sont scabreuses, cruelles, le vocabulaire archaïque. La narratrice elle-même prend congé de sa génération en condamnant leur manière de vivre et de parler :

« tout entassés les uns contre les autres, les jeunes gens de ma saison se croient chacun libre et chacun roi alors qu’ils vont entravés tous ensemble, je le crois bien ; et parqués ; points méfiants ; et denrées eux-mêmes pour les marchands qui se rient bien d’eux ; et eux, pauvre jeunesse, en sont rendus à ne voir pas plus loin que le nez ; et eux, pauvres illusionnés, croient que leur, manière est la seule, la véritable, l’unique loi et qu’ils en sont les auteurs ; et que bien fou et indigne celui qui respire d’une autre façon. C’est qu’arrivant en France le pays en quoi « la langue et la plus belle », je découvris bien vite que les boutiquiers sont ici habiles (…). Les marchands savent y faire sans douleur et glissent aux jeunes gens quantité d’offrandes, ornements, douceurs, passementeries, drogues et jolis joujoux qui ne leur sont d’aucun bel usage sinon de jouir sur-le-champ et de pleurer plus tard. »

Contre Dieu

Contre Dieu
P
atrick Senégal
Coups de tête, 2011

Ouaou…

par Christine Moulin

contre dieu.jpg Avertissons le lecteur : ce livre n’est pas pour les enfants. On peut même se demander s’il est pour les adultes tant il est violent, non pas  à cause des événements qui s’y déroulent (il y a bien des meurtres, une forme de crucifixion…), mais à cause de son écriture: le roman n’est qu’une longue phrase qui ne s’arrête jamais. On est donc sommé de le lire d’une traite et on se retrouve, au bord de l’asphyxie, happé dans une spirale descendante qui mène un homme aux enfers.

Surtout qu’il est écrit en « tu »: on comprendra pourquoi lors de la chute, terrible. Cela renforce, bien sûr, l’identification au héros, un homme ordinaire, auquel il arrive quelque chose d’ordinaire, hélas, qui peut nous arriver à tous, un jour: il perd dans un accident sa femme et ses deux enfants. Les conséquences effrayantes de cette fracture s’enchaînent alors inexorablement.

Si le péché suprême est le désespoir, alors, le lecteur pourrait bien, en lisant ce livre, perdre son âme…

Pandemonium cité

Pandemonium cité
David Bergeron

Coups de tête, 2011

Mouais…

par Christine Moulin

david bergeron,coups de tête,satan,messe noire,secte,fantastique,christine moulinAvertissons le lecteur : ce livre n’est pas pour les enfants. Il a été publié par le même éditeur que Contre Dieu, dans la collection « Fantastique noir », au lieu de « Suspense ».

Cela démarre plutôt bien : le héros, Philippe Moreau, brisé par une rupture amoureuse, est parti en Europe cuver son chagrin (quoique, à la différence de son ami, Vlad, il « carbure » plutôt au shit qu’à l’alcool). Le roman commence le jour de son retour. Déphasé, notre héros contemple la nuit de sa fenêtre: l’orage gronde. Il aperçoit alors des silhouettes inquiétantes, celles, nous l’apprenons quelques pages plus loin, des membres d’une secte satanique.

Avec Vlad, il va se mettre en tête de défendre sa cité contre ces suppôts de Satan. Le roman bascule alors dans la description, souvent sanguinolente, de cette lutte, qui, entrecoupée de visions provoquées par la drogue, culmine avec une messe noire du plus bel effet. Il faut vraiment être amateur du genre, je crois. Visiblement, en ce qui me concerne, c’était une erreur d’aiguillage…