C’est bien ma chance

C’est bien ma chance
François David
Calicot 2023

Une déclaration

Par Michel Driol

Timmy, le narrateur, voudrait bien attirer l’attention de Mei, une élève d’origine chinoise, qui fréquente le même collège que lui.  Il commence par apprendre quelques mots de chinois, puis à en calligraphier quelques-uns, jusqu’au jour où Mei lui donne un baiser. Il est alors la victime de harcèlements racistes. Découvrant, par hasard, la date de naissance Mei, il lui offre des pensées, qu’elle lui jette à la figure, avant de l’ignorer. Lorsqu’il la sauve sur un passage piéton, elle lui avoue qu’elle est daltonienne, et qu’avant de comprendre que les pensées sont bleues, elle les a vues jaunes, couleur qu’on n’offre pas à une fille, en Chine.

Ce court roman vaut d’abord par la singularité de son narrateur, qui calcule souvent les chances de réussir de ses entreprises en termes de probabilités, peut-être comme un façon quasi magique de se rassurer ou de surmonter sa timidité. A partir de cette tendre  histoire d’amour naissante, l’auteur aborde, sans s’y appesantir, différents sujets. Le harcèlement scolaire, sur fond de racisme latent, manifestation aussi qu’à cet âge-là celui qui ne ressemble pas au groupe, ne se conforme pas à ses règles tacites est exclu, voire frappé. C’est aussi la question de l’interculturalité, avec cette relation entre une orientale et un occidental, au-delà de la différence de langue orale et écrite. C’est enfin la question d’un handicap, celui du daltonisme, source de malentendus mais aussi de mise en danger de celui qui le porte. Le tout est traité avec ce qu’il faut d’autodérision, de crainte, d’humour et d’espoir pour que l’on s’intéresse à ce sympathique personnage de narrateur qui cherche à comprendre et à être reconnu avant de juger.

Un roman d’initiation amoureuse, facile à lire, qui soulève avec humanité  bien des problématiques auxquelles les adolescents d’aujourd’hui sont confrontés.

De si mignons ogrillons

De si mignons ogrillons
Clotilde Perrin
Seuil Jeunesse 2023

Anges et/ou démons ?

Par Michel Driol

Dispositif ingénieux que celui de cet album. Une première page présente deux ogrillons sages comme des images. Mais, dès que l’on rabat la demi-page de droite, l’image devient celle de deux affreux garnements. Affreux, sales et méchants ! Dans une seconde partie, une surprise frappe à la porte : un bébé ! Mais le dispositif continue, les rabats une fois tournés, on voit les mauvais traitements que les deux ogrillons lui réservent !

Réduit à une seule ligne sous l’illustration pleine page, le texte se veut commentaire de l’image, avec deux formules récurrentes, Quels charmants petits ogrillons d’amour, suivi, page suivante, de Enfin, à peu de chose près… Humour du texte qui se situe soit dans l’hyperbole un peu puérile, soit dans la litote, laissant donc finalement le lecteur juger ce que montre l’image. Une image remplie de détails : bottes de sept lieues, tableaux et affiches qui se transforment, rat expressif omniprésent, livres (de cuisine) aux titres alléchants… Comique de gestes, comique de situation, grotesque : l’album joue de tout cela pour libérer un rire salutaire. Un rire disant et amplifiant des choses bien identifiées. Qu’il est bien difficile pour des enfants – ogrillons ou humains – de se conformer à ce qu’on attend d’eux : la gentillesse, l’ordre et la politesse, l’accueil sans sourciller d’un petit frère ou d’une petite sœur. C’est bien de cela que parle cet album, qui donne, sous ses outrances carnavalesques, une image vivante et bien réaliste  de l’enfance et de ses contradictions. Par la caricature, l’autrice montre et exhibe ce gout des enfants pour la transgression des règles, et pose en filigrane la question de leur identité : sont-ils mignons ? Sont-ils affreux ? La fin apporte une réponse… encore que…

Un album qui joue sur les effets de surprise, de rebondissement, dans lequel on retrouve tout l’univers graphique et imaginaire de Clotilde Perrin : drôle, décalé, cruel pour montrer, avec humour, à quel point « La chose la plus terrifiante, c’est de s’accepter soi-même », phrase de Gustave Jung citée en exergue.

Les Petits Robinsons

Les Petits Robinsons
Romain Taszek
éditions Møtus, 2023&

Ile déserte, mode d’emploi

Par Anne-Marie Mercier

Six personnages arrivent dans une clairière. On ne sait pas quels liens les unissent, comment ils sont arrivés là. Ils disent qu’ils ne savent pas combien de temps ils vont devoir y rester. Enfants et ados échappés d’une catastrophe ? ou perdus dans les bois ? Défi de survie ? Certains sont frère et sœur, d’autres cousins, d’autres encore, on le suppose, amis. Certains ont encore un doudou, un autre lit l’Odyssée. Ces personnages (en quête d’auteur ?) élaborent pas à pas leur silhouette, leur caractère, leurs relations aux autres et évoluent, certains plus que d’autres, au fil des pages de cette jolie BD.
Histoire d’une survie, ou d’une robinsonnade choisie, on ne le saura qu’à la toute fin. Le camp s’organise, et très vite arrivent quelques leçons : où planter la tente, comment protéger ses provisions (ça arrive un peu trop tard, un écureuil se joue d’eux), et comment se nourrir de cueillette quand on n’en a plus, comment construire une cabane quand la toile de tente a été emportée par la tempête, comment laver son linge sans effort… mais surtout comment vivre en harmonie sans disputes et arriver à tout partager pour survivre.
Entre conseils sérieux, dignes du manuel des scouts ou des Castors juniors, et fantaisies loufoques, la vie y est jubilatoire. Une décharge trouvée près des lieux leur permet mille inventions. Les vignettes, qui alternent avec quelques doubles pages à l’allure documentaire, sont schématiques, souvent drôles, avec une belle palette restreinte de couleurs, en cohérence avec le reste de l’œuvre de Romain Taszek.
Si le collectif est sans cesse mis en avant, cela n’empêche pas que chacun puisse se construire la cabane  de ses rêves : tipi, arbre creux, vaisseau spatial… chacun tisse son imaginaire. La nuit est tantôt un émerveillement, tantôt un moment où toutes les peurs se ravivent. Si on joue à se faire peur, on a parfois peur sans l’avoir cherché. L’accident guette et finit par arriver…
C’est une jolie promenade en compagnie de ces personnages qui finissent par prendre forme et nous embarquent dans leur aventure.

Feuilleter sur le site de l’éditeur

 

Deux Ans de vacances

Deux Ans de vacances
Jules Verne, Frédéric Pillot
Abrégé par Thibault Vermot
Sarbacane, 2023

Un classique pour d’autres jeunes Robinsons

Par Anne-Marie Mercier

Pour ceux qui ne connaissent pas Deux ans de vacances (1888), roman de Jules Verne au titre trompeur, il est urgent de le lire, car c’est un petit chef-d’œuvre (enfin, pas si petit). Il est proche de Robinson Crusoé, bien sûr : les héros, de jeunes naufragés, abordent sur une île déserte, qui ne le restera hélas pas assez pour leur épargner quelques grandes frayeurs.
Pas d’adulte avec eux, à part un jeune mousse, cela le différencie des autres robinsonnades de Jules Verne. La nature du groupe (14 garçons inscrits dans le même collège de Nouvelle Zélande, de nationalités différentes) le rapproche de Sa Majesté des mouches de Golding, comme la difficulté de la survie et la tension qui règne entre les enfants, qui augmente sans aller jusqu’aux extrêmes de sauvagerie dans laquelle tombent certains personnages de Golding.
Son seul défaut est d’être un peu long sans doute pour les lecteurs modernes : cette édition l’a raccourci un peu (mais pas trop : il reste 179 pages dont un tiers est couvert par l’illustration, très présente, et la mise en page aérée. De nombreuses pleines pages aux superbes couleurs  augmentent tantôt la beauté de l’aventure, avec de magnifiques paysages et des perspectives vertigineuses, tantôt  la noirceur de certains passages.
Un beau cadeau des éditons Sarbacane, sans doute pour des lecteurs expérimentés malgré l’apparence un peu trop enfantine des images. Ce que l’album chroniqué plus bas (Les Petits Robinsons) recensait comme difficultés de survie, ce récit le met en actes. Les héros ont bien du mal à les surmonter, mais ils les surmontent et le roman finit avec un bel optimisme : la rédemption est possible, le danger réunit les hommes, vive Jules Verne !

Le Prince & le monstre

Le Prince & le monstre. Extrait de Phèdre
Jean Racine, Thiery Dedieu
Seuil jeunesse, 2023

Par Anne-Marie Mercier

Le fameux récit de Théramène dans Phèdre, racontant la mort d’Hippolyte, fils de Thésée, attaqué par un monstre marin invoqué par son père, est bien connu des plus de quarante ans et de quelques autres : il faisait partie des exemples de narration classique, on l’apprenait par cœur… C’est sans doute ce qui a marqué l’auteur des illustrations, qui déclare en quatrième de couverture « Dans ma jeunesse, j’aurais voulu qu’on me présentât Phèdre de cette manière ».
Ah oui, Racine illustré par Dedieu, ça a de l’allure, du rythme, du suspense, c’est beau, poignant… On pourrait dire que le texte est tout cela et pourrait se suffire à lui-même, mais Dedieu épouse remarquablement son rythme, sa poésie, sa tragédie.
On peut ajouter que ce que propose Dedieu est court, avantage certain avec des jeunes lecteurs. On pourrait objecter que présenter Phèdre uniquement par le récit de Théramène, c’est un peu limité, mais pourquoi pas ? C’est un bel extrait, il résume en partie le propos sans évoquer en détail les sujets délicats (l’inceste projeté par Phèdre, son désir, sa fureur), il y a de l’action, de l’héroïsme, c’est magnifique.
A partir de 9 ans, dit le service de presse. D’ordinaire, on aborde Racine plutôt au lycée. Mais ce pourrait être, pas forcément à 9 ans mais un peu plus tard, une initiation à la poésie du récit et à la culture du siècle classique : les pages de garde reproduisent la typographie de l’édition originale (1677), entrée austère vers le flamboiement des images qui suivent.

Martin l’aventurier en pyjama

Martin l’aventurier en pyjama
André Bouchard
Seuil jeunesse, 2023

Indiana Jones en HLM

Par Anne-Marie Mercier

On retrouve avec plaisir l’humour tendre de l’auteur de Les Lions ne mangent pas de croquettes et de Quand papa était petit il y avait des dinosaures. Dans son Apalachélème, Martin voit tout au prisme de l’aventure : ses frères et sœur, grands ados font partie d’une tribu étrange, « les ramollis », alors que lui est tout le contraire. Son ours en peluche, il l’a rencontré sous la forme d’un grizzli, le salon est un parcours d’obstacles, la baignoire l’occasion d’une descente de rapides, le chat un dangereux fauve, une chaussette un énorme serpent, la théière un petit monstre qui vous guette…
Martin semble bien seul, tout en jouissant de toute cette liberté, mais heureusement, on voit, avec l’arrivée de Maude, « la fameuse exploratrice »  qui le rejoint au square, puis celle de sa mère, qui le prend en embuscade de câlins, que son monde est bien peuplé. Les aquarelles sont charmantes et montrent un petit garçon qui transforme un univers confortable et banal en immense terrain de jeu, en mettant au passage un beau bazar : les parents vont-il adorer (comment inciter mon enfant à jouer tout seul?) ou détester (Ah, ces livres qui incitent à sauter sur les fauteuil et piller les placards…) ? Pour les enfants, on ne se pose guère la question.

 

Le Coffre à joujoux

Le Coffre à joujoux
Adèle Massard
Les Grandes Personnes, 2023

« Cherche et trouve » d’aventure en aventure

Par Edith Pompidou-Séjournée

Cet album au format géant cartonné et sans texte, sauf une notice sous forme de rabat sur la première de couverture, ainsi que des illustrations enfantines et colorées faites de papiers découpés peut, dans un premier temps, laisser penser qu’il s’adresse aux plus petits et pourtant…
Son format oblong donne vie à un large espace intérieur avec des scènes incroyables qui s’étendent sur la double page et qui fourmillent de détails plus surprenants les uns que les autres. À chaque nouveau décor correspond une nouvelle aventure.
Le lecteur voyage ainsi d’une fête foraine à une salle de jeux pour mieux se perdre dans les fonds marins et visiter le ciel, de jour comme de nuit. Il devra retrouver à la manière d’un « cherche et trouve » les 15 personnages décrits dans la notice. Si ces derniers appartiennent tous au monde de l’enfance, ils n’ont rien de commun. Par exemple, le doudou est grognon, la souris gloutonne, le pirate est une fille qui s’appelle Pierrette, Guy le cowboy chevauche une licorne, le robot est malchanceux, la poupée aventurière et l’ours narcoleptique. Les indices donnés sur le caractère et la vie de chacun aideront à les retrouver mais permettront aussi de mieux s’inventer des histoires à leur propos, au fil des pages. Les destins de certains se croiseront pour partager une montgolfière, un sous-marin ou une diligence ; s’entraider comme la pirate qui pousse le fauteuil du robot malchanceux après l’attaque d’un requin. D’autres rencontreront aussi de nouveaux personnages et évolueront tout au long du livre comme les frères Bali et Balo qui se font suivre puis kidnapper, transportés par un extraterrestre avec sa soucoupe volante, celui-ci tentera ensuite de les faire cuire pour les manger sur sa planète.
Il ne s’agit donc pas d’un « cherche et trouve » classique, les scènes sont loufoques et stimulent l’imagination avec de multiples clins d’œil qui s’adressent à un large public. Des plus petits aux plus grands : à lire et à relire, seul ou à plusieurs, pour vivre de nouvelles aventures à chaque lecture.

La Bonne idée de Monsieur Johnson

La Bonne Idée de Monsieur Johnson
Pierre Grosz, Rémi Saillard
La Cabane bleue, 2022

La métamorphose  des gadoues

Par Anne-Marie Mercier

La Cabane bleue propose « des livres pour enfants qui chouchoutent la planète », non seulement parce qu’ils sont produits et distribués de façon éco-responsable, mais aussi parce que leurs thèmes bien souvent proposent des héros ou des pionniers de l’écologie. Monsieur Johnson est un peu les deux. Employé d’un gigantesque dépôt d’ordures proche de New York et chargé d’en tenir les registres, il est un héros atypique. Il passe ses journées à compter des camions jusqu’au jour où… eurêka ! « Un jour, une idée a jailli dans sa tête ». Voilà la « bonne idée » du titre : sitôt jaillie, l’idée le conduit au marché aux fleurs où il achète des plantes qu’il installe dans les montagnes d’ordures sans rien dire à personne et bien sûr sans autorisation. Viennent les plantes, reviennent les oiseaux, et avec eux les ennuis : les oiseaux gênent les avions, tout est découvert.
Mais c’est l’histoire d’un succès : Jamaica Bay, enfer puant est devenu un paradis, et comme on est aux USA rien ne se perd : les tickets d’entrée à la nouvelle réserve naturelle vont financer une nouvelle usine de traitement des ordures (en attendant le zéro déchet ?).
Le dessin naïf, la bonne tête de Herbert Johnson, avec son chien, son vélo, son camion rouge, tout cela sur fond verdâtre, puis dans un décor multicolore, la simplicité de. l’ensemble, tout cela est bien réjouissant.

Dans ma maison

Dans ma maison
Maxime Derouen
À pas de loups, 2023

Maison ou zoo ? Rêve ou réalité ?

Par Edith Pompidou-Séjournée

Cette histoire est construite comme un album à compter de 1 à 10 avec à chaque page la découverte d’une nouvelle pièce de la maison. Mais, dès la première de couverture, le lecteur est quelque peu déconcerté par la couleur bleu pâle tout autour de la maison représentée sur une sorte d’animal aquatique semblant flotter dans cette atmosphère, recouvert de plantes fleuries qui n’ont rien d’aquatique…
En ouvrant le livre, le mystère ne s’éclaircit pas, bien au contraire étant donné qu’on découvre un éléphant bleu et fleuri sur la page de titre. Aucun rapport encore à priori… Puis on découvre l’intérieur de la demeure, en coupe, envahi par la végétation. S’en suit alors une progression dans la maison comme dans les nombres : chaque nouvelle page présente de nouveaux animaux qui se sont installés à différents endroits de la maison de façon tout aussi incongrue que les noms dont ils sont affublés et qui riment pour l’occasion avec leur lieu de résidence. On trouve d’abord une girafe élégante emmêlée dans une lampe, puis deux zèbres camouflés sur le lit et traités de bandits, trois ours pillent dans le réfrigérateur comme des explorateurs, quatre pieuvres vident la machine à laver tels des ouvriers, cinq perroquets surnommés « pipelettes colorées » sont dans l’évier, six éléphants avancent  à la manière de cavaliers dans les escaliers, sept canards – maîtres-nageurs notoires – pataugent dans la baignoire, huit cochons ou farceuses demoiselles s’amusent dans le lave-vaisselle, et neuf crocodiles, galopins redoutables sont cachés sous la table.
Dans les illustrations de tous ces passages, la nature est omniprésente enchevêtrée entre les animaux et le mobilier ; les couleurs sont saturées et variées. Ces éléments rappellent immanquablement les tableaux du Douanier Rousseau. L’un des plus connus s’appelle d’ailleurs Le Rêve. Le lecteur fait le lien onirique à la dernière page du livre : la végétation et les nombreuses couleurs complémentaires ont disparu, c’est la nuit : un enfant dort, entouré de 10 mille étoiles et protégé par ses doudous. Ils sont au nombre de neuf et correspondent aux animaux précédemment rencontrés. Peut-être est-ce enfin la clé de cette visite énigmatique : chimère de ce petit garçon endormi… ?

Vacances d’hiver

Vacances d’hiver
Mori
HongFei, 2024

La France en vitrine

Par Anne-Marie Mercier

Après ses Vacances d’été, Mori nous emmène en voyage d’hiver. Son petit personnage part cette fois du Japon (au lieu d’y aller comme c’était le cas dans l’album précédent), toujours avec son chat et toujours avec des tenues appropriées, pour l’une comme pour l’autre. Coiffés de jolis couvre-chefs, tous différents, choisis selon les circonstances, arborant des tenues rayées de bleu, blanc, rouge, ou de gros blousons (on songe aux poupée de carton à habiller dans les journaux d’autrefois), ils nous entrainent vers les plaisirs de l’hiver : visiter Paris (ah, l’opéra, les quais de Seine et Notre Dame…), glisser sur les patinoires, contempler la montagne avec ses téléphériques, faire de la luge… s’éblouir avec les cadeaux, les illuminations, tout cela émerveille… avant un retour sage chez soi, sur son tatami, une jolie tour Eiffel en souvenir sur une étagère et des images plein la tête.
Les très belles images de cet album sans texte (hors les pages de garde) qui sont autant de cartes postales, ou de capsules de mémoire, font aussi sourire par leurs détails  (les boulangeries fermées le lundi, un chat de neige à côté d’un bonhomme de neige contemplé, en miroir, par les deux amis, le lion de Béatrice Alemagna qui marche en bord de Seine… tout un voyage !