Barbe Bleue

Barbe Bleue
Sophie Tiers, d’après les frères Grimm
CMDE, Dans le ventre de la baleine, 2011

 

Le conte des femmes découpées en morceaux découpé en morceaux

cvt_Barbe-bleue_7792Par Anne-Marie Mercier

Le titre est un peu trompeur et d’ailleurs les pages de faux titres indiquent « Barbe bleue ou presque » : il ne s’agit pas de Barbe bleue mais d’une version sanglante et magnifique, intitulée « L’oiseau d’ourdi » ou « L’oiseau Fitcher ». On trouve les raison de ces deux titres sans l’édition de Natacha Rimasson-Fertin des Contes pour les enfants et la maison (Corti, 2009, 2 vol., t. 1). ; on y trouvera également une version plus proche du Barbe-bleue de Perrault (t. 2).

Le récit commence ainsi : « Il était une fois un maître sorcier qui se donnait l’apparence d’un pauvre et s’en allait mendier de maison en maison pour s’emparer des jolies filles. Nul au monde ne savait où il les emportait, et jamais plus elles ne revenaient de là-bas. »

Sophie Tiers, comme l’indiquent les ciseaux disséminés sur les pages de garde et les soulignements de couleurs sur la page de titre et dans la dernière double page, s’est livrée à un travail étonnant de déconstruction du conte. Elle a choisi quelques mots, d’abord pris dans la première phrase (« Nul, Monde, Emportait, jamais, là-bas ») pour les insérer dans une image elle aussi fragmentaire, rapprochant certains éléments, et ainsi de suite pour chaque étape de l’histoire. Les images sont superbes et inquiétante, composées autour de fragments de corps barbouillés de rouge-sang dans un espace lui aussi déconstruit. Au lecteur de refaire l’histoire, ou d’en inventer une autre… Pour essayer, comme l’héroïne de l’histoire de remettre ensemble les morceaux séparés des corps de ses sœurs.

Magnifique, dérangeant, stimulant, à l’image de Rouge Chaperon petit le, chroniqué sur li&je il y a quelques temps, paru lui aussi au CMDE

Sophie Tiers parle très bien elle-même de son travail, et on trouvera une interview et des images ici.

Le CMDE (collectif des Métiers de l’édition), situé à Toulouse, propose une autre façon de faire des livres, comme on peut le lire sur leur site  : « Faire un livre collectivement, cela signifie avant tout qu’une création, littéraire ou graphique, n’échappe pas à son auteur. Il est, quoiqu’il arrive, au cœur de la mise en livre de son œuvre.
Créer un livre nécessite de faire intervenir d’autres corps de métiers (graphiste, typographe, correcteur, assistant de fabrication…). C’est donc tous ensemble que nous nous interrogeons sur la forme que prendra le livre, ses intentions, ce que nous voulons et devons améliorer…
Ainsi, nous épargnons à l’auteur le « procédé magique » lui faisant découvrir son livre lors de sa sortie. Chaque personne ayant participé au livre a le sentiment légitime qu’il en est aussi l’auteur. Le CMDE est une structure non hiérarchique, qui vise au décloisonnement des métiers les uns des autres. […]

La baleine est hors-genre, elle publie des livres de contes pour enfants… et pour adultes, des livres jeunesse qui moquent cette lubie des adultes, qui cherchent à « adapter » leurs propos aux enfants. Ses conteurs deviennent auteurs puis redeviennent conteurs… La baleine avale toutes les histoires depuis le début du monde, et de son ventre, les écrits, les images, résonnent à nos oreilles.»

Signalons pour les amateurs du conte de Barbe bleue la parution d’une version théâtrale, La Barbe bleue de Ludwig Tieck (1796), suivi des Sept femmes de Barbe bleue , édités par Alain Montandon aux classiques Garnier (2013).

 

 

Mes chaussures couleur caca

Mes chaussures couleur caca
Réchana Oum
Oskar, 2012

Avoir la haine

 Par Christine Moulin

Mes_chaussures_couleur_cacaCe mince ouvrage est un hurlement de haine. A l’égard d’un père tyran, odieux, brutal, un monstre froid, sans doute peu épargné par la vie, mais qui ne mérite pour autant aucune indulgence. Et un cri d’amour envers une mère soumise mais aimante. La haine et l’amour d’une collégienne de treize ans, qui, bien qu’elle soit « un de ces personnages  qui ne portent qu’un prénom », est désignée par le seul pronom lancinant de Elle, sans cesse mis en valeur par l’italique. Tout en relatant une crise, le moment précis où elle a l’occasion de se libérer, ce roman évoque de façon obsessionnelle la pesanteur, le joug terrible qui pèse sur elle, à travers des variations de narration, un retour en arrière, qui n’allègent pas l’impression d’étouffement: l’auteur répète, redit la même chose, cette exécration qui l’étouffe, en une litanie effrayante de phrases courtes et serrées. On ressort un peu sonné de cette lecture. Secoué, mais avec le sentiment d’avoir lu un livre qui n’aurait pas pu ne pas être écrit.

Mon oiseau

Mon oiseau
Christian Demilly, Marlène Astrié
Grasset, 2014

Fragments d’une sagesse à longue détente

Par Dominique Perrin

9782246787112FS« Mon oiseau c’est mon oiseau / mais il n’est pas vraiment à moi. / Il n’est à personne, il est à lui. » Après une première double-page aux résonances moins immédiatement philosophiques (quoique… le texte suivant y apparaît : « Mon oiseau est doux, et quand / il vient picorer dans ma main, / il ne me pique pas », en regard d’une longue branche d’arbre porteuse d’un petit volatile noir au bec aussi contondant qu’éclatant), le timbre de ce très beau premier album se trouve et s’offre sans afféterie pseudo-enfantine.
Il s’agit, à touches patientes de tourne en tourne de page, du portrait d’une relation de confiance, d’estime et de tendresse entre un jeune oiseau et un tout aussi jeune humain. Les textes peuvent être isolés comme autant d’aphorismes ; l’image évoque, par des procédés d’aujourd’hui, la précision empathique d’un Albrecht Dürer peignant le monde végétal.
On est porté à laisser parler ici le texte plutôt qu’à gloser sa portée bienfaisante et polyphonique : « Parfois mon oiseau est triste / mais ce n’est jamais pour longtemps, / parce qu’il sait que ça me rendrait triste, / et ça, mon oiseau n’aime pas. // Mon oiseau est joyeux, la plupart du temps ; / il n’est pas joyeux pour un rien, non. / Il est joyeux parce qu’il existe (et un peu / parce que j’existe, aussi). »

Blackzone

Blackzone
Philip Le Roy
Rageot, 2012

Bottero like

Par Christine Moulin

36279_Brigadedes Fous.inddOn ne compte plus les bandes d’adolescents dotés de superpouvoirs, tels que les héros de la trilogie L’Autre de Pierre Bottero ou de Phaenomen (Erik L’Homme) ou d’Instinct (Vincent Villeminot) ou de… Cette fois, l’auteur n’a pas hésité: ce sont les aventures d’un clan de six « phénomènes » que nous allons partager, l’originalité résidant dans le fait que ce sont en fait des handicaps (autisme, trisomie, dépendance aux jeux video, etc.) qui les rendent invincibles – ou presque -. Sinon, l’intrigue, sur fond de lutte écologique, multiplie les bagarres, les rebondissements, plus ou moins vraisemblables. Mais cela va vite et bien, on ne s’ennuie pas, on tourne les pages, on sourit parfois, car les dialogues sont incisifs, presque « américains » (euh… c’est un compliment). La fin n’en est pas une, bien sûr. De fait, il y a une suite: http://www.philipleroy.com/ Notons qu’il s’agit là d’une première œuvre pour la jeunesse d’un auteur confirmé, qui écrivait jusque là « pour adultes seulement » (c’est là le titre d’une de ses œuvres).

L’Arbre

Sandrine Thommen
L’Arbre

Autrement, 2012

Chef-d’œuvre inaugural

Par Dominique Perrin

 Production orientalisante par son graphisme, son imaginaire et son mode narratif, L’Arbre étonne le lecteur (pourtant habitué à être surpris) par son ampleur et sa sobriété. Le livre est de haute taille et l’épaisseur de ses couvertures leur donne la solidité de tableaux ; l’album change ici quasiment de nature, pour faire écho à la peinture de grand format, au paravent ou au mur peints. On salue les éditions Autrement d’avoir ouvert un tel espace à une première œuvre, et la confiance si bien placée dans ce très grand livre – dont la jouissance peut évoquer celle que suscitèrent, dans une esthétique fort différente,  les « grands livres des saisons » de La Joie de lire.
Quant à ce que cela figure, sur un mode intermédiaire entre narration iconique et théâtre d’ombres, c’est l’histoire de la transformation du rapport de l’homme au monde, telle qu’appelée en son temps par un intellectuel engagé comme Cornélius Castoriadis : « l’homme devrait être le jardinier de la planète ». Les yeux le constatent ici, en amont de l’intelligence : ce que calligraphie l’« arbre » infini qui court de page en page ressemble de très près aux symboles ultimes de l’alpha et de l’oméga. L’album est très conforme en cela aux savoirs botaniques les plus récents, qui attestent la nature non individuelle de l’existence végétale et son inscription dans une temporalité radicalement différente de la nôtre.

Akéron, le royaume des sept cercles

Akéron, le royaume des sept cercles
Gilles Tourman

Seuil (Karactère(s)),  2009

Jeux dangereux

par Anne-Marie Mercier

akeron.jpg   Ce premier roman de Gilles Tourman a eu peu d’écho à sa sortie et c’est dommage. Non seulement il a tous les éléments qui peuvent accrocher un lecteur ou une lectrice adolescents, mais aussi il aborde des thèmes intéressants et actuels : le danger des blogs et de l’addiction aux jeux vidéos, les stratégies des entreprises commerciales qui les développent. On a donc ici un mélange fort et original : un roman qui se passe au cœur d’un jeu vidéo sans être pour autant un récit fantastique.

Le héros sur lequel l’histoire est le plus souvent focalisée est un adolescent « normal », c’est à dire plus passionné par ses jeux que par ses études. Par ailleurs, il essaie de savoir comment sa mère est morte, persuadé qu’il y a quelque chose de louche dans l’accident dont elle a été la victime. C’est donc une intrigue policière qui conduit le récit, et le héros est aidé par une commandante de Police très informée sur le commerce des jeux et les inquiétudes qu’ils suscitent tant au niveau national qu’international : elle semble être un « avatar » de l’auteur, qui fait le même métier dans le même grade (d’après la fiche de presse). Un autre personnage intéressant est celui de la jeune fille qui donne des cours particuliers de français au héros et est en train d’écrire un mémoire de master en socio-anthropologie sur les accros au jeu.

Le récit est plein de rebondissements et de suspens, les relations entre  le héros, Greg, et son  frère aîné sont intéressantes, avec une rivalité qui se redouble dans l’espace du jeu. Les étapes du jeu dans lequel le héros progresse jusqu’à trouver une réponse à toutes ses questions sont autant de paliers et d’épisodes fort bien décrits. Le personnage qui tire les ficelles de tout cela (et tue à l’occasion) depuis son bureau de Corée est un « nolife » (personne qui ne vit que pour son travail ou sa passion) certes un peu caricatural (encore que…) mais son ambition et son désir de pouvoir et de vengeance en font un personnage plus complexe et plus inquiétant encore, une vraie figure de « méchant » moderne.

Les parents qui se demandent pourquoi les ados sont accros feraient bien de lire ce livre, il leur apprendra beaucoup. A tous il apportera un moment de lecture tout à fait passionnant.

NB : L’école des loisirs a publié un livre sur les créateurs des premiers jeux vidéos, fondateurs de quelques uns de ces empires techniques et financiers (prochaine chronique).

Le faire ou mourir: Variations sur les modes de la Terreur adolescente

Le faire ou mourir
Claire-Lise Marguier

Rouergue (doAdo), 2011

Variations sur les modes de la Terreur adolescente

par Anne-Marie Mercier

Claire-Lise Marguier,collège,violence,gothique,homosexualité,scarfications,solitude,amitié,  Rouergue (doAdo), Anne-Marie Mercier   Ce premier roman, malgré sa thématique très ancrée dans l’actualité sociale, surprend – en bien – à plus d’un titre. Écrit à la première personne de façon sobre, son ton peut parfois se révéler lyrique, parfois exacerbé. En phrases courtes, pressées par l’angoisse ou l’exaltation, il raconte plusieurs histoires.

Dans un premier temps c’est l’histoire d’un garçon fragile et sensible, souffre-douleur des cours de récréation, négligé par sa famille, moqué pour ses larmes et ses terreurs d’enfant. Maltraité par une bande, il est sauvé par une autre et s’y agrège avec l’impression d’avoir enfin trouvé un lieu où exister. Que les uns soient des skateurs et que les autres soient des gothiques est assez anecdotique sur le fond mais les réactions des autres aux apparences sont décrites de façon intéressante. On explore donc ici avec beaucoup de pertinence la question de l’appartenance à un groupe, une « bande ».

Dans un  deuxième temps, c’est l’histoire de l’amitié entre Damien et Samy, une amitié dans laquelle la dimension physique devient de plus en plus importante. Comme cela est dit explicitement dans le roman, ce n’est pas la question de l’homosexualité qui est traitée ici, mais c’est le portrait d’un amour. L’auteur nous raconte une belle histoire, avec pudeur et beaucoup de sensibilité. Damien le Solitaire et le muet découvre en Samy un « gothique » solaire, à la fois libre et rattaché, à l’aise avec ses parents, à l’aise avec son corps, à l’aise avec les mots, tout ce qu’il n’est pas.

Dans un troisième temps, le lecteur découvre le profond malaise de Damien qui se scarifie, pour éviter d’exploser, par plaisir, pour se sentir exister, tout cela à la fois et d’autres choses encore. Les violences qu’il s’inflige ou qu’il subit, physiques ou psychologique, au collège ou en famille, l’incompréhension de son père, la distance de sa mère, son incapacité à dire, tout cela fait un mélange explosif qu’il ne désamorce, provisoirement, qu’en faisant couler son propre sang.

L’auteur nous propose deux fins possibles. L’une, saisissante, est terrifiante, catastrophique. La deuxième, qui imagine un futur possible à Damien, est réconfortante. Certains voient cette double proposition comme une facilité. J’ai apprécié ce non-choix: il montre que ce n’est que de la fiction. Il montre aussi ce que cette fiction dit du réel: on ne peut fermer le livre sans un sentiment de terreur devant l’idée qui sous-tend ces deux propositions, qu’il suffit de si peu pour faire basculer tant de vie vers tant de mort.

Il est rare que des questions comme celles de la violence scolaire et familiale,  de la mode du « gothique » et de la pratique des scarifications soient abordées dans une fiction qui les éclaire de l’intérieur avec autant de cohérence et de compréhension. Il est rare également qu’un roman soulève autant de questions sociales sans jamais cesser d’être… un roman : ici, le parcours de personnages auxquels ont croit et auxquels on s’attache.

Six jours pour (sur)vivre

Six jours pour (sur)vivre
Philip Webb
La Martinière, 2011

 6 = « 24 heures chrono »

par Christine Moulin

philip webb,la martinière,apocalypse,science fiction,adolescence,christine moulinLa première moitié du livre est très bonne, le premier quart excellent. L’action se situe dans un Londres du futur dévasté par la guerre et par les recherches que les Vlads (avatars des Soviétiques ?) imposent à la population : il s’agit, ni plus ni moins, de démolir la ville, pierre par pierre, pour retrouver un mystérieux artefact, censé détenir des pouvoirs immenses et bénéfiques. A la manœuvre, les « excaves », dont font partie les héros : Cass, nouvelle Gavroche, et son frère Wilbur qui, à huit ans, fait preuve d’une intelligence hors norme. Il est persuadé qu’il peut deviner où est l’artefact et se fonde, pour le chercher, sur des indices qu’il puise dans d’anciennes bandes dessinées enfouies dans les ruines des maisons qu’il aide à abattre. C’est ainsi qu’un jour, il se retrouve suspendu à une des aiguilles de Big Ben : sa sœur le sauvera avec l’aide d’un être mystérieux qu’elle surnomme d’abord Pyjama Boy, à cause de sa tenue, et qui s’avérera être Peyto, venu d’une autre planète. Bien sûr, Peyto a un lien étroit avec l’artefact.

Jusque là, ça va. Mais après, les choses se compliquent : la quête perd de sa lisibilité au fur et à mesure du roman. Les péripéties se multiplient, ce qui, en soi, n’est pas un mal, les personnages aussi mais surtout, les explications, dont on a parfois l’impression qu’elles sont données au fur et à mesure, pour prévenir les objections des lecteurs vigilants. A la fin, tout est confus et cela finit un peu en queue de farfaleur (« private joke » pour ceux qui liront le livre).

Il manque aussi un arrière-fond : où va cette histoire ? Elle nous redit encore une fois que l’amour, c’est mieux que la guerre. Les méchants ressemblent aux méchants des magazines que dévore Wilbur : moitié nazis, moitié soviétiques. Quand ils ne sont pas tout à fait méchants, l’auteur insiste : « Clouée sur place, je m’aperçois que toute ma haine pour Serov [la méchante n°1] n’est plus aussi simple ».

Et pourtant, on ne lâche pas le bouquin ! Parce qu’il y a des mystères qui demandent à être éclaircis, des périls qui menacent les héros à chaque page, les ingrédients obligatoires d’un tel récit (la fin du monde qui n’est qu’une question d’heures – six ‑, le traitre, les robots improbables, le vaisseau spatial qui se rebelle, à la manière de Hal dans 2001, odyssée de l’espace…). Et surtout, il y a le personnage de Cass, au verbe savoureux (à la fin, malheureusement, l’auteur s’essouffle : les dialogues sont moins drôles), au courage gouailleur, à la tendresse bourrue.

En fait, on a l’impression d’être devant la mise en mots de « comics » (on a même le droit à une excursion dans la Préhistoire, avec belle dame pulpeuse vêtue de peau de bête !). Dans cette mesure, on peut dire que ce roman est une réussite.

On peut voir une vidéo sur le site de l’auteur (dont c’est le premier roman).

Le secret de madame de Polichinelle

Le secret de madame de Polichinelle
Julie Lannes

Motus, 2010

C’est ludique, pas classique, sympathique …

par Frédérique MATTES

 

Madame polichinelle.gifFrancine Ourchette mène l’enquête, elle voudrait découvrir le secret de Madame de Polichinelle. Le lecteur la suit, pas à pas, équipé de sa loupe magique pour entrevoir ce qui se cache derrière les taches rouges qui jalonnent l’histoire. Il faudra de la persévérance pour deviner le secret de Madame de Polichinelle, un bien joli secret que l’on découvre, fait intéressant, uniquement dans la lecture de l’image.

Le dénouement est heureux et donne raison d’avoir confiance en les relations humaines.

Les deux dernières pages,« mode de fabrication » et « mode d’emploi », sont pleines de malice.

De nombreuses qualités pour ce premier album vraiment réussi et qui devrait beaucoup plaire à de jeunes lecteurs.

Etiquette toi même !

Etiquette toi même !
Virginie Monfroy
Motus, 2010 

Besoin d’étiquette?

Par Anne-Marie Mercier

etiquette.jpgCe petit livret d’un très beau noir brillant propose une histoire énigmatique, celle d’un être tombé dans un pré qui ne sait pas qui il est. Il rencontre plusieurs animaux qui savent, eux, qui ils sont, car ils sont munis d’étiquettes qui les désignent. La fin a une allure de mini conte philosophique.

Les dessins, blancs et noirs, schématiques, sont faits d’images reproduisant des d’étiquettes de diverses formes et en plusieurs langues, ou sont très astucieusement formés de boutons, cordons, attaches. La typographie fait parler différentes voix. L’ensemble est très joyeux.