Jolene

Jolene
Shaïne Cassim

L’école des Loisirs (medium), mars 2012.

Amour vache 

par Catherine Rivat & Justine Vergély master MESFC Saint Étienne

C’est dans un univers empreint de blues, que l’auteur nous présente l’histoire d’Aurélien, jeune lycéen plutôt marginal. C’est à travers son regard que nous sommes plongés dans son quotidien plein de conflits intérieurs et d’incertitudes. En effet, il semble reproduire le schéma paternel en se comportant comme un goujat envers les jeunes filles de son âge, les « toutes pareilles ». Il enchaîne les conquêtes, jusqu’à que ce que sa vie soit chamboulée par une rencontre… Jolene.

Dès lors, peurs, craintes, doutes,… vont le submerger et lui faire prendre conscience de ce que peut engendrer l’amour. Leur passion, loin de celles des romans à l’eau de rose, les transporte dans un état de dépendance mutuelle, au point d’en oublier la vie alentour, jusqu’au jour où tout bascule…

Shaïne Cassim nous dépeint sans concession les comportements adolescents avec une  analyse psychologique précise. Une véritable tension naît au sein de l’histoire. L’omniprésence de références, tant musicales que littéraires, permet la création d’un cocon amoureux, à la fois surprenant et insolite, en marge de la société. Ce roman s’adresse en priorité aux adolescents en montrant que les épreuves de la vie peuvent être surmontées, tant par soi-même que grâce aux autres, pour terminer sur un message d’espoir : il faut croire en la vie et en l’avenir.

Quand un dinosaure déménage

Quand un dinosaure déménage
Nastasia Rugani

L’école des Loisirs (Neuf)

Struggle for life

Par Floriane Damien et Lisa Badard master MESFC Saint -Etienne

Ulysse a le cafard. Il déménage. Il quitte Paris et ses deux meilleurs copains, pour aller vivre à la campagne. Faire sa rentrée en milieu d’année, c’est délicat : il faut faire ses preuves pour être accepté par les autres élèves et ne pas rester « le nouveau ». Si Ulysse est préparé à cette épreuve, il ne s’attend certainement pas à devoir gérer la situation qu’il découvre. En effet, la classe de CM1 est déchirée par une guerre des gangs, rurale et enfantine (un petit clin d’œil à La guerre des boutons). D’un côté, il y a les « Crasseux », une de bande de garçons dirigée par une fille prénommée Charlie, et de l’autre les « Couettes », des filles puériles. Entre ces deux groupes, et leurs coups bas à répétition, Ulysse doit choisir son camp.

Des personnages repoussent les stéréotypes d’usage, tels que Charlie, LA chef des garçons, et Vicky la maîtresse au look gothique. Mais cette originalité demeure cependant peu convaincante, car malgré un épilogue ouvert, qui permet au lecteur d’imaginer une suite, force est de reconnaître que les péripéties finales et la guéguerre entre les deux bandes, sont prévisibles et un peu légères.

Dans ce roman, une place importante est consacrée au ressenti du personnage principal qui voit sa vie bouleversée. A travers ces épreuves, le lecteur réalise qu’Ulysse est particulièrement mature pour son âge. Une comparaison implicite se tisse au fil de la lecture entre le personnage et son identification à un dinosaure. Au fur et à mesure des décisions qu’il prend, il évolue du diplodocus au tyrannosaure. Il est possible d’imaginer que cette identification présente dans le titre, soit due à la différence entre les « locaux » et ce petit parisien, qui s’imagine complètement étranger.

Enfin l’auteur met en avant un sujet rare dans la littérature de jeunesse, à savoir les troubles psychologiques, à travers le personnage du père qui soufre d’agoraphobie. La narration interne permet au lecteur de le découvrir par les yeux d’Ulysse, et ce point de vue enfantin minimise la situation. L’ouvrage assez réaliste traite aussi avec justesse des difficultés liées à un déménagement. Les lecteurs qui ont été confrontés à cette situation se retrouveront donc aisément dans ce scénario.

La voix du vent

La voix du vent
Rolande Causse
Gallimard Jeunesse, 2011

L’inflexion des voix chères qui se sont tues

par Christine Moulin

Tout, dans ce roman, est délicatesse : à commencer par la couverture et les illustrations dues au poétique pastel de Georges Lemoine. L’exergue est à l’unisson: « Les douleurs ont une clef de sol pour qui est musicien de l’intérieur » (Eric de Lucca, Le commentaire du un).

Le ton est donné car c’est bien de musique qu’il s’agit, tout au long du livre. L’héroïne, Sonia, est particulièrement sensible aux sons, comme le révèlent les premières lignes: « J’écoute le bruissement des arbres. Je n’ai pas besoin de les regarder, je les connais par cœur. Seul leur chuchotement m’importe ». Elle a perdu sa mère, Anna, et à l’ouverture du livre, elle ne parvient pas à s’ « éloigner de sa peine », comme dit son père. C’est de sa mère qu’elle tient son amour pour la musique, même si elle ne veut plus entendre parler de son piano depuis…

Peu à peu, malgré tout, elle va parvenir, à petites touches, à surmonter sa douleur. Grâce à la psy qu’elle affuble de sobriquets (« La Mère Michel », « Déteste déteste ») mais qui va vaincre son silence et ses résistances, en accueillant ses rêves. Grâce à son père, qui, bien qu’il soit très occupé par son métier d’architecte, ne sait que faire pour la distraire. Grâce à Gravie, sa grand-mère, pour qui elle nourrit pourtant une grande hostilité au départ. Grâce à Ludovic, son presque frère (« Si j’avais eu un frère, j’aurais aimé qu’il lui ressemblât, trait pour trait ») Grâce à Berthe, une jeune Ivoirienne : « Nous sommes devenues amies, très amies, une amitié partagée au cœur de nos peines inavouées ».

Le roman s’écoule doucement. Les évènements sont souvent infimes même s’ils ont un grand retentissement sur les émotions de Sonia. On assiste ainsi à une bagarre à l’école (Emilie a lancé à Sonia: « Si ta mère était à la maison, tu serais plus aimable! »); à l’entrevue avec une prof qui accuse Sonia d’avoir copié sa dissertation sur Phèdre, oeuvre qu’elle a particulièrement aimée et bien comprise; à un voyage en Jordanie; à la visite d’une cousine importune; à un pèlerinage vers l’endroit où son père a dispersé les cendres de sa mère, etc. Jusqu’au jour où arrive Olivier… Ce courant narratif nous mène jusqu’à l’épilogue qui, comme on le sent depuis le début, célèbre les droits de la vie, portée par le vent: « Toujours j’écoute la voix du vent, il m’a ouvert une voie. La voie d’Anna ». Tout l’enjeu de ce récit de deuil est là: faire d’une voix une voie.

Même si le parcours que suit l’histoire n’est pas toujours très lisible, même si la musique, à force d’être discrète, peut sembler atonale, on se rend compte, finalement, que ce roman a su épouser le rythme du deuil: rien de fracassant, de spectaculaire, mais l’impression, au bout du chemin, que l’on a surmonté l’insurmontable. Le tout est orchestré par la langue pure et classique de Rolande Causse, comme racinienne.

Ils nous ont encore oubliés!

Ils nous ont encore oubliés!
Yann Mens, Marie-Elise Masson
Gautier Languereau (Les petites histoires du soir, Victor et Cie), 2012

Une famille formidable

Par Caroline Scandale

La série Victor et Cie, qui se veut moderne et réaliste, traite d’un sujet dans l’air du temps, la famille recomposée. Pour cela elle utilise les codes actuels des jeunes : mise en page de la première et quatrième de couverture façon blog ou réseau social, accessoires « tendance » des protagonistes, métissage culturel…
Victor vit dans une famille XXL, entouré de demi-frères et demi-sœurs, de parents, beaux-parents, grands-parents, grands-parents d’adoption… Bref c’est à s’y perdre et c’est justement sur un imbroglio familial que repose l’intrigue de ce joyeux album.

Victor et la fille du nouveau mari de sa mère passent d’agréables vacances chez la grand-mère du jeune homme. Mais à leur retour, la maman de Victor n’est pas à la gare, remplacée au pied levé par Prosper, son fils aîné… Et là c’est le mini drame! L’accompagnatrice zélée de la SNCF ne veut pas laisser partir les deux enfants avec le grand frère de Victor car il ne porte pas le même nom que Marie-Lucie, sa sœur par alliance… A partir de là, tous les parents des deux enfants sont contactés et ils finissent par arriver en même temps à la gare… Pour le plus grand bonheur des enfants, ravis de voir leurs familles réunies…
Les enfants de parents divorcés ont tous vécu une situation semblable, quand la
complexité des liens familiaux et des noms provoque l’incompréhension volontaire ou
non d’une tierce personne. Le titre de cet album n’est donc pas tout à fait exact car
il nous oriente vers une mauvaise interprétation de l’histoire, bien qu’en filigrane
on comprenne que les parents occupés à gérer leur vie sentimentale et professionnelle
en oublient souvent leur progéniture… En réalité, les deux jeunes héros n’ont pas
été oubliés mais leur maman/belle-maman est malencontreusement retenue à son travail
par un patron autoritaire et l’accompagnatrice ne veut pas les laisser partir avec une
autre personne.
L’intérêt de cette histoire repose sur la possibilité de parler avec l’enfant de sa
perception des petits tracas liés au divorce et au remariage des parents… Et ici
justement, point de discorde mais plutôt de l’amour et de l’harmonie car l’angle
d’attaque est résolument joyeux! Un album qui renvoie une image positive d’une
situation certainement bien difficile à vivre de l’intérieur.

Plan B pour l’été

Plan B pour l’été
Hélène Vignal

Rouergue (doAdo), 2012

Magnifique leçon de vie!

par Maryse Vuillermet

 

Commencé à reculons, à cause du tire que je trouve un peu trop djeune, et accrocheur, j’ai adoré ce roman d’Hélène Vignal.

Je l’ai lu d’une traite, parce que l’intrigue, qui parait au début superficielle, devient vite très profonde et les personnages très attachants.

La mère de Louise lui a promis de l’emmener en vacances en camping avec son copain Théo (drôle, adorable, homosexuel très malheureux de devoir de cacher) mais au dernier moment,  son travail la rappelle à Paris. La seule solution est que la grand-mère,  Jamie,   accepte de changer ses habitudes,  de quitter sa vie très rangée, ses amis, ses fleurs et ses tisanes mais c’est impossible, le moindre changement la panique, elle se réfugie dans ses habitudes. De plus, elle se trouve trop vieille pour camper.

Louise a tellement envie de partir comme elle l’a  tant rêvé et de soustraire Théo à son horrible famille qu’elle va essayer de convaincre sa grand-mère,  de la faire changer d’avis. Pour cela,  elle doit percer son secret,  comprendre pourquoi elle est devenue si triste et si craintive. C’est là que l’intrigue devient une  enquête au fond du passé de Jamie, à la recherche de sa joie de vivre perdue.

 Louise soulève la poussière des malles, trouve des photos, des documents, comprend que  le jeune et beau mari de Jamie a été détruit par la guerre d’Algérie et en  est revenu en morceaux. Jamie a élevé seule sa fille, elle s’est endurcie. Il faut casser sa carapace, et Louise parle, parle, la fait parler, la bouscule parfois, pour sauver son été mais aussi pour la sauver elle aussi de sa non-vie. Et c’est urgent !

Et quand Jamie se décide enfin à partir,  les découvertes ne sont pas terminées, la vraie vie commence, la recherche du bonheur peut commencer même à 72 ans !

La Terre de l’impiété

La Terre de l’impiété
Jean-François Chabas
L’école des loisirs (medium), 2012

La terre du harki et la montagne pieuse 

Par Anne-Marie Mercier

Chaque livre de Jean-François Chabas est une surprise et une confirmation. Surprise car il est capable d’aborder de nombreux thèmes et de nombreux genres, confirmation parce que dans tous il excelle et sait être original sans affèterie, comme par nécessité, tout en visant juste et en touchant fort.

Ici, dans un décor dépouillé de rocs et de sapins, trois personnages isolés, qui ne communiquent pas entre eux : Philippe de Sainties, officier français retourné au civil après la guerre d’Algérie et la mort de ses illusions comme de ses liens avec le monde, son ami Abdelhamid Khider, autrefois soldat engagé dans l’armée française (un « harki »), qui a gardé quelques illusions par fidélité, mais perdu toute sa famille et tout avenir, et peut-être une part de sa raison, et Rachel, 11 ans, partie sac au dos pour rencontrer… Dieu, ou du moins l’auteur des « Magies » qui l’émerveillent.

Il n’y aucun point de rencontre entre d’une part la vie de ces deux hommes, notamment leur passé dans la guerre d’Algérie, retracée dans de nombreux retours en arrière brefs et terribles, et d’autre part l’allant de cette fillette qui gravit une montagne tandis qu’Abdelhamid l’observe à la jumelle. Mais justement, c’est ici que se fait la rencontre : le désespoir rencontre l’espoir fou, l’incroyance cynique fait face à un mysticisme hyper poétique, la vieillesse à l’enfance, la cruauté et les remords à l’innocence.

Roman poétique, mystique, historique, c’est aussi un bel ouvrage pédagogique sur l’histoire de l’indépendance de l’Algérie (un avertissement en pose les jalons) et notamment sur la question des harkis, douloureuse pour les deux bords.

En relisant certains passages du roman, je tombe sur le mot affèterie que je viens d’écrire : « L’absence d’affèterie, pensa Philippe, était souvent évoquée comme une qualité enfantine, et il lui semblait qu’il n’y avait rien de plus faux. Qu’on trouvait à foison des petits garçons doctes et empruntés et des petites filles qui faisaient des grâces, trop tôt au fait de la séduction qu’on leur prêtait. (…) Le naturel était, selon ses observations empiriques, plutôt le fait des vieillards ».  (p. 35-6)

D’enfance ou de vieillesse, l’absence d’affèterie est ce qui caractérise l’art de Jean-François Chabas (et peut-être plus généralement des grands auteurs qui écrivent pour la jeunesse – pour les autres auteurs, ça se discute). Lire ces auteurs c’est, à travers leur écriture, voir, comprendre, sentir, sans être trahi à aucun moment dans sa confiance : ils parlent vrai, juste et peu.

 

Le garçon talisman

Le garçon talisman

Florence Aubry

Rouergue,

Doado noir,  2012

 

Fuir l’horreur

                                                                                                             par Maryse Vuillermet

 

 Heinrich, 17 ans  se cache dans un container sur le port. Il fuit Les Autres. Il est un Zeru Zeru, un enfant du diable parce qu’il est albinos. Les Autres peuvent à tout moment l’attraper, lui couper les cheveux, le mutiler, le tuer. Alors, il se cache depuis sa naissance ; sa mère l’a abandonné, sa tante lui a appris à se maquiller et se grimer pour passer inaperçu, il sait reconnaître le danger et les ennemis. Même dans l’établissement spécialisé où on l’a mis avec les autres enfants comme lui, il est en danger, les Autres ont enlevé une fillette,  lui ont coupé bras et jambes.

Alors, il vit dans le container, il vend ses cheveux aux pêcheurs qui les croit magiques, il a une seul ami Vincent.

Un autre garçon du même âge souffre,  Val,  qui est en partie responsable de l’accident de sa sœur en kitesurf et qui veut tout faire pour la sauver. Le sorcier lui a dit que pour cela,  il fallait un morceau du corps d’un albinos. Il va donc rencontrer Heinrich…

 

Roman haletant, très angoissant, noir, cruel mais réaliste (inspiré de faits réels au Burundi à l’heure actuelle) tendre aussi, parfois et qui se termine par une lueur d’espoir.

Waterloo Necropolis

Waterloo Necropolis
Mary Hooper
traduit (anglais) par Fanny Ladd et Patricia Duez
(Les grandes personnes), 2011

Dickens au féminin

 Par Anne-Marie Mercier

Ceux qui aiment Dickens et qui auraient aimé qu’il écrive un Oliver Twist au féminin, ceux qui aiment les héroïnes opiniâtres, ceux qui aiment les récits où l’on frémit et où l’on apprend aussi quelque chose, ceux qui aiment les histoires de cimetières et d’entreprises de pompes funèbres, ceux qui aiment les livres dans lesquels la condition des femmes est observée sans tabous, ceux qui aiment les histoires qui finissent bien, ceux qui aiment les retournements de situation inattendus, ceux qui aiment la bonne littérature populaire… enfin, toutes ces personnes devraient aimer Waterloo Necropolis.

Deux mots de l’histoire ? Lili et Grace sont orphelines de mère, leur père est parti en Amérique avant la naissance de Grace ; il y est mort sans doute. Lili est simple d’esprit. Au début du roman, elles survivent vaille que vaille depuis qu’elles se sont enfuies d’un orphelinat où elles ont été maltraitées, et pire encore. Grace rencontre au cimetière idyllique de Brockwood deux personnes qui vont changer sa vie : l’une est un jeune avocat qui l’aidera à venir à bout des manigances d’affreux individus haut placés, l’autre est un couple entrepreneur de pompes funèbre qui l’embauchera comme pleureuse. Les rites funéraires de cette Angleterre (qui dans le cours du roman prendra un deuil général avec la jeune reine Victoria devenue veuve prématurément) sont un beau moment d’anthropologie. Les aventures des deux sœurs sont dans la première partie une descente aux enfers, dans la deuxième une remontée progressive mais soumise à de nombreux hasards. Misère et luxe, solitude et union, secrets, trahisons… on y trouve tous les ingrédients des romans populaires.

Enfin, chaque chapitre est précédé d’une citation (plusieurs viennent du Dictionnaire de Londres de Dickens), ou petite annonce, publicité, article de journal… qui annonce la suite : on saute ainsi de case en case dans ce parcours qui ressemble à un puzzle dont le dessin n’apparaît qu’en toute fin, avec une surprise de taille.

Ce livre, paru sous le beau titre de Fallen Grace, a été nominé pour le Carnegie Book Prize et pour le prix sorcières 2012 (il ne l’a pas eu ; c’est L’Innocent de Palerme de Susana Gandolfi qui a gagné, lui aussi publié aux Grandes personnes, comme Un jour de Morris Gleitzman : avec 3 romans sur 5 nominés pour la catégorie « romans ados », cette maison d’édition est vraiment à suivre de près.

Mary Hooper a écrit La Messagère de l’au-delà et une trilogie dans l’Angleterre élisabéthaine (La Maison du magicien) ; son nouveau livre, Velvet (non encore traduit) se passe en 1900.

Le goût de la tomate.

Le goût de la tomate.
Christophe Léon.

Thierry Magnier, 2011

Par Justine Vincenot (MESFC Lyon1)

Une tomate au goût de la liberté, qu’est-ce que c’est ? Pour Clovis, un mystère que son père Marius veut lui faire découvrir. Ensemble, ils vont tenter de braver l’interdit : faire pousser une plante. Car dans leur monde, pas de potager, pas de jardin, interdiction de semer ou de récolter et le contrôle des déchets organiques par les autorités est de rigueur.

L’aventure complice d’un père et de son fils est portée par une écriture tout en retenue qui entraine le lecteur dans cette quête de liberté. Une belle leçon de vie qui plaira aux petits et aux grands !

Jeanne cherche Jeanne

Jeanne cherche Jeanne
Martine Delerm

Gallimard Jeunesse (Folio Junior),  2012

Qui suis-je? 

Par Maryse Vuillermet

  Jeanne, treize ans, a été retrouvée inanimée et amnésique après un accident de la route. Malgré la rééducation, elle ne retrouve aucun souvenir d’avant. Et personne ne la réclame. Elle vit donc dans un centre pour adolescents à problèmes près de Rouen. A travers son journal, elle nous fait partager son quotidien, au centre et au collège, ses amitiés, ses doutes, et puis sa recherche des siens.

Très joli roman, la quête identitaire est prenante, le personnage est très attachant. L’écriture de Martine Delerm est à la fois simple et poétique,  elle accompagne en douceur l’évolution de cette adolescente.